La chaleur d’un corps. L’étreinte des doigts sur la peau et les tensions qui se créent et se libèrent. Danny ne se serait jamais cru dans cette position, où le plaisir noyant son esprit irait jusqu’à avoir raison de son corps. A cet instant, il se donnait victime d’un plaisir qu’il n’aurait pourtant cru accessible qu’aux autres. Une terrible ivresse abusant de son arrogance pour ne laisser que la malléabilité de ses membres. Sa fierté ou son obstination ne tenaient plus face à la main serrant la base de sa nuque et encore moins face à ce qui se déroulait plus bas. Les frissons se précisaient mais Danny demeurait, son torse frottant langoureusement la serviette bleutée, les mouvements les plus brusques le contraignant à se cambrer et avec, quelques soupirs de plaisir qu’il étouffait dans la paume de sa main.

« Hmn… L… Là. »

Des sensations déjà éprouvées plus tôt qui revenaient plus fortes. Jamais il ne s’était senti aussi compris, son désir immédiatement reçu par l’homme au-dessus de lui. Aucune concession, seulement une oreille attentive et les gestes d’une personne entièrement maîtresse de son corps. S’il avait su… bon sang, s’il avait su. Il y a bien longtemps qu’il se serait offert un massage.

A l’idée de venir passer deux semaines dans un spa pour l’été, Danny était mitigé. Cela faisait partie de ces activités que l’on ne pouvait se permettre que lorsque l’on avait pas de factures à payer à la fin du mois. Les loyers dans Londres (et même en périphérie) étaient chers et il y avait toujours mieux à faire de son argent. Mais à cette occasion, non seulement n’était-ce pas son argent mais ces deux semaines lui permettaient aussi d’échapper en partie à la formation militaire des Bolton. De toute façon, déjà un an qu’il jouait Rodrick, ce n’était pas maintenant qu’il allait s’amuser à revoir sa copie.

Un institut élitiste bien évidemment, de grandes piscines, des eaux thermales, des soins à ne plus savoir les nommer. Et une énorme véranda sous laquelle beaucoup des prestations étaient dispensées. Le plus étrange ? Quand on avait pas les moyens, on acceptait de partager son espace avec les autres. Quand on avait un peu plus de moyens, on profitait d’un espace privatif. Et lorsqu’on était… blindé,  on renonçait à cette intimité ? C’est du moins ce que suggérait les trois autres tables de massage disposées. Les riches aimaient faire connaissance, se construire un réseau et visiblement, tout était prétexte à cela. Heureusement, pour l’instant il était seul dans cet espace. Enfin, lui et son masseur aux doigts d’or.

Deux jours qu’il était arrivé et finalement, ce n’était vraiment pas si mal. Marcus remercié, Il était maintenant temps de profiter d’un autre traitement supposés détendre ses muscles. Des pierres chaudes avaient été disposées sur son dos. Tout autour, le silence de la serre tropicale pour le bercer et rien pour troubler sa tranquillité.