Un léger sourire orne ses lèvres à la réponse que lui fait le directeur. Bien sûr qu'il n'était pas là par plaisir, et il n'était sans doute pas le seul ici. Mais le tout faisait parti du jeu. 

Ce qui était déjà beaucoup venant de quelqu'un comme lui. Encore que, il n'allait peut être pas tarder à changer d'avis...Plusieurs actions s'enchaînent rapidement, il recule sous le mouvement du directeur alors que le contenu du plateau de l'étudiant s'écrasait au sol non loin d'eux, répandant son contenu sur le sol. 

En voilà un qui commençait bien la soirée... Sans parler de la responsable de la catastrophe qui semblait en pleine crise d'hystérie, faisant hausser un sourcil à l'aigle. C'était pathétique, et c'était bien pour ce genre de choses qu'il avait horreur de se mêler aux gens du communs. Heureusement pour elle que le directeur semble plus doué de patience que l'égyptien puisqu'il entreprend d'essayer de la calmer.

Finalement la jeune femme semble finir par se calmer un peu, se confondant en excuses auprès d'eux. L'avocat faillit presque simplement l'ignorer, après tout c'était le genre de vulgarité qui avait tendance à le renfrogner quand il s'en trouvait directement impacté comme c'était le cas ici. Mais après tout, il était aussi là pour jouer un rôle, et la politesse en faisait partie. Il hocha légèrement la tête avec un fin sourire

Il gardait un oeil sur sa soeur un peu plus loin, sans perdre non plus la raison de sa venue totalement de son champ de vision. A l'écart de la foule, il n'avait pas vraiment d'intérêt à remarquer les autres, ce n'était pas comme s'il était venu pour voir du monde, plutôt l'inverse dans son cas. Son verre trouve parfois le chemin de ses lèvres avant de tourner son regard acier vers la source d'une voix qui venait interrompre ses pensées.

Il n'avait pas été surpris par l'arrivée du plus jeune mais il ne l'avait pas vraiment calculé non plus, sans même le reconnaître avant qu'il ne lui parle. Il regarde celui qui se tenait à côté de lui, le reconnaissant même s'il met un peu de temps à se rappeler de son prénom. Hugo. Finalement ça lui revient avant qu'il ne se décide à répondre à sa question.

Well, il avait fait l'effort de venir lui parler il pouvait bien lui lâcher quelques mots. 

En même temps, l'avocat agacé est prêt à sortir les crocs alors il valait mieux attendre que le tout s'apaise. Finalement, il est soulagé qu'elle parte, reportant son regard sur le directeur à ses côtés.

Et soudain c'est le noir, faisant se tendre l'avocat par la surprise. Puis l'habituelle panique des gens et d'après ce qu'il sent du bout des doigts, il est prêt du buffet. Et pour achever le tout, quelqu'un qui lui rentre dedans. Même si ce n'est sans doute pas de sa faute, l'avocat s'écarte aussitôt en serrant les dents. Lui qui avait horreur du contact le voilà servit. Enfin, au moins la lumière revient petit à petit grâce aux bougies allumées par les employés, son regard croisant celui de l'homme qui l'avait bousculé...Le fameux commissaire apparemment. 

Ma patience est réduite ce soir, j'aurais préféré que les gens soient intelligents mais de ce que je vois, c'est impossible. Mon regard pointe Sam et Kwon qui, vraisemblablement, suivent mes conseils pour une fois. Peut-être parce qu'ils m'ont reconnu ou simplement, c'est le temps de quitter la soirée avec un minimum de lucidité. Je m'en balance, le moins de problèmes, mieux je me porte. Putain il a du culot de mentionner mon nom cet idiot. Le plateau est déjà sorti, les flûtes en accompagnement sauf qu'il manque la bouteille à quatre cent balles dans le cellier. J'ai envie de me claquer le front toutefois, je m'abstiens à cause du masque. En revanche, mes doigts pincent la nuque de Jungo pour l'approcher de mon visage caché.

-Imbécile c'est du Bollinger. Tu sais combien coûte une seule bouteille de ce champagne? Plus chère que ton petit cul en une soirée.

Lui tournant le dos pour la sortir, le plateau était prêt en moins de deux, qu'il dégage de ma vue. Ensuite, le noir total. Il manquait plus que ça pour un bal manqué. Réfléchis Erik, où sont les chandelles? Sur les tables, les surplus dans le dernier tiroir. Sortant mon téléphone pour chercher les allumettes, je prends l'ancien plateau de Jungo pour tout déposer. Il est collant d'alcool, c'est dégueulasse. Laissant des bougies sur tous les comptoirs, j'aide les autres employés pour ne pas semer la panique. Ce n'est pas le temps de voir qui est qui, il faut se dépêcher.

Les regards commencent à se dissiper, se mélangeant dans les autres pour qu'il se fasse plus petit. Directement en arrivant, il se piège pour commencer les ragots. Il y a de la gêne? Pas vraiment, c'est ce qu'il aime dans ce genre de bals. Surtout que, pour l'instant, peu de gens connaissent son identité. Ça fait partie du jeu, les commères de ce soir et celles de demain. Bon, il est temps de bouger, le bar est toujours l'option idéale mais il n'a pas l'opportunité de s'y rendre que le noir s'installe. Étrange une panne de courant dans un grand établissement. Certes, qui serait assez motivé pour entrer avec une arme, même avec des complices. D'ailleurs, pourquoi le psychiatre opté toujours au meurtre? C'est dans sa nature dira-t-on. Son corps demeure immobile, regardant autour de lui pour tempérer la situation. Plusieurs jeunes s'affolent, il le sent dans les mouvements mais aucun adulte ne réplique, ce qu'il trouve bizarre. N'avait-il pas vu quelques grandes tailles en balayant la salle? Henry n'aime pas prendre parole lorsqu'il n'est pas sûr de lui. Peut-être maintenant, il faut calmer les adolescents avant un incident majeur. La gorge raclée, il prend la voix haute pour que la plupart l'entende.

-Ce n'est qu'une panne de courant, gardez votre calme. Restez sur place si possible, pour aider les...

Employés. Quelqu'un s'affaisse sur son épaule et il tente de la rattraper, avec réussite. Plutôt en panique, le jeune homme glisse une seconde fois. Normalement, Henry l'aurait assis au sol mais s'il se fait piétiner, le souci sera aggravé. Il le soutient de ses mains aux avant-bras, lui parlant doucement de ses indications.

-Ce n'est que de l'angoisse, rien de méchant. Regardez mes yeux et suivez ma voix. Très bien, comme ça. Prenez des respirations par le nez et expulsez par la bouche, ce sera plus facile de rentrer de l'air. Voilà, il n'y a que nous deux en ce moment. Je m'appelle Henry, fixez toujours mon visage. Maintenant, comptez de vingt jusqu'à zéro.  

Il n'aimait pas le contact humain l'avocat. Il n'y avait jamais été habitué et ne tenait surtout pas à l'être. Alors bien sûr on pouvait se demander ce qu'il faisait dans ce genre de soirée mais cela n'était pas un choix, cela allait avec son statut. Alors il faisait avec, mais ce n'était pas lui que vous alliez voir avancer au milieu d'une foule compacte certainement pas. 

Bien sûr qu'il ne l'avait pas fait exprès mais l'égyptien ne le tolérait pas mieux pour autant. Au moins avait il eu la présence d'esprit de poser son verre, cela lui évitait de l'avoir renversé sur lui. Il entend bien ses excuses mais il ne réagit pas, se contentant de les enregistrer. Et finalement la lumière revient, et son regard se pose sur le commissaire alors qu'il lui parle. 

Ce n'était pas vraiment le premier incident de la soirée mais ce n'était pas de bon ton de s'étendre sur ce genre de choses. Il ne bouge pas son regard de son interlocuteur, calme.

Après tout, cela ne faisait pas si longtemps qu'il avait reprit le poste et dans un contexte un peu particulier alors c'était une bonne occasion de savoir comment les choses se passaient du côté de la police. Au fond, cela faisait un moment qu'il ne les avait pas croisé en procès. 

L'agitation des gens autour d'eux se calmait avec les bougies qui s'allumaient, et c'était sans doute mieux ainsi. Il pouvait se dire que les mouvements de foule étaient fini pour l'instant, lui permettant de mieux se concentrer sur sa conversation. Si le visage de son vis à vis transpire une bienveillance qui rend l'avocat intérieurement moqueur, le sien n'affiche tout au plus qu'un sourire poli, engagé dans la conversation sans se forcer mais sans non plus que ce soit son activité préféré. 

Et dès lors il ne comptait pas les laisser partir à la concurrence. 

Quitte à être là, autant que la conversation soit profitable.

Bien sûr qu'il n'avait pas été perdu... Et puis quand bien même il l'aurait été ou que ses débuts auraient été difficile, ce n'était certainement pas à lui que le policier allait confier ce genre de choses il aurait été bien stupide de le faire. Il laisse le sujet glisser, après tout ce n'était pas non plus quelque chose d'important pour les yeux couleur or en fusion, aussi il préfère s'écarter sur quelque chose qui l'intéressait davantage.

Au moins l'idée semblait déjà avoir une bonne chance d'exister. Si déjà les premières personnes qui seraient amenés à le promouvoir étaient d'accord c'était une bonne chose. Il ne peut empêcher un sourire ironique d'étirer le coin de ses lèvres à ses paroles.

Et l'idée n'était pas de faire perdre toutes ses chances à ses élèves mais bien de l'apprendre à être comme lui, sans pitié mais tout en réussissant à chaque fois.

Si on ne voulait pas être prit pour un idiot, il valait mieux réfléchir une demie seconde avant de poser des questions cela gagnait du temps à tout le monde. Il voit bien que son attitude ne plait pas du tout au commissaire mais cela ne fait que le distraire un peu plus, l'amuser même. Si facile à vexer et à refroidir. 

Poli et aimable jusqu'au bout des ongles, à condition de croire qu'il était sincère et sans doute que le policier ne serait pas dupe. Mais l'aigle s'amuse plus qu'autre chose de cette affaire, ce n'est pas comme s'il avait besoin de lui pour quoi que ce soit. Cette conversation l'avait au moins distrait quelques minutes. Un léger salut de la tête tout aussi poli et l'avocat se détourne sans plus lui accorder d'attention, toujours aussi à l'aise, trouvant un nouvel intérêt à qui parler pour ses affaires.