Il était une fois…

Un cuisinier renommé nommé Lee-Roy. Sa vie commença en tant que paysan, et, aidé d’un caractère fougueux et d’un palais assuré, il avait su se frayer un chemin vers la gloire. L’on chuchotait que même les Elfes délicats venaient dans son restaurant afin de goûter les mets que préparaient cet humain. Rien ne semblait pouvoir entacher les jours splendides que passait le séduisant Lee-Roy. Il avait l’argent, la réputation, et pouvait attirer les hommes dans son lit. Toutefois, quelque chose manquait dans sa vie : un compagnon sur qui se reposer. Son cœur romantique, naïf peut être, souhaitait trouver l’amour, son prince comme dans les contes. Il soupira un jour, en peignoir sur son balcon dans la clarté de la lune, soufflant qu’il n’était sur de savoir reconnaître un homme intéressé par son argent et un homme intéressé par lui. Puis il partit se coucher. Mais ici les fées sont retords, et son souhait fut attrapé par l’une d’entre elles.

Le lendemain, il tomba de son lit. Il se sentait lourd. En se relevant en grommelant, Lee-Roy fut pris d’un vertige en se trouvant plus grand que d’habitude. Il grogna, et trouva sa voix plus grave et sa bouche plus… encombré. Il mit ses mains devant lui et réalisa qu’elles avaient une drôle de couleur vert-pâle. Cette fois bien plus inquiet, le cuisinier alla se voir dans un miroir un eut un cri d’effroi. Des petites défenses dans la bouche, un visage plus grossier, un corps plus massif, il était devenu plus carré. Plus poilu sur le torse, et sa coupe bicolore était ridicule sur cette figure. Bordel, il était devenu un orc ! Un sauvage ! Paniqué et se cognant dans les meubles à cause de son corps qu’il ne maîtrisait pas encore bien, il essaya de trouver des vêtements à sa taille mais n’en avait pas pour cette nouvelle corpulence. Il finit par sortir vêtu d’une serviette en guise de pagne et son portefeuille, voulant trouver des vêtements et quelqu’un pour arranger les choses.

En voyant un orc se balader en serviette, la police voulue l’arrêter, alors il s’enfuit et sa serviette tomba, le contraignant à finir sa course nu ! Il essaya d’expliquer qu’il était le cuisinier de renom, personne ne le crut, et l’on rit de lui. Alors Lee-Roy s’enfuit hors de la ville, perdu et ne sachant que faire. Il chercha les orcs, ceux-ci vivaient à la campagne, de chasse et d’agriculture, ils n’aimaient pas la ville.

- Bah alors mec, t’as fait quoi d’ton pagne ?

Une voix bourrue l’interpella. Un grand gaillard de cette race s’approcha, encore plus carré et massif que lui. Lee-Roy tenta de s’expliquer, gêné par ses nouvelles défenses « chuis cuisinier humain ! ». Le type éclata de rire et l’invita à le suivre dans son clan. L’ex-humain eut quelques habits, enfin, ce qu’ils appelaient habits. Loin de la mode humaine, on était plus sur du tribal, avec décoration en os. Zak, ainsi s’appelait celui qui l’avait trouvé, fut chargé d’essayer de lui apprendre les règles de la communauté. Là encore, c’était plutôt une catastrophe, Lee-Roy, renommé « Roy » car c’était plus court, se sentait mal dans sa peau, littéralement. Il arrivait pas à tenir une lance correctement pour chasser, il s’enfuyait devant les sangliers, se cognait, s’énervait, et décida de tenter d’assaisonner de la viande car c’était pu possible de manger fade !

- Pourquoi tu mets des branches d’arbres dans le bouillon ?

- C’est pas des branches d’arbres, c’est du laurier.


Intrigués, les autres allèrent voir ce qu’il faisait ce type bizarre à mettre des « brindilles » mais il s’avéra qu’une fois goûtée, le plat leur paraissaient pas mal, bien que certains trouvaient cela étrange. De fait, les autres jours il allait faire des emplettes au marché sous les yeux intrigués des gens, et apprit par la même occasion que ses restaurants périclitaient à cause de sa disparition. Mais il ne pouvait rien y faire. Il retourna donc les voir, et, sa dextérité augmentant au fil du temps, il put s’essayer à la chasse à nouveau, sous la direction de Zak. En fait celui-ci l’aimait bien, ils passaient du temps ensemble et le bourru devait bien s’avouer que Roy n’avait sûrement pas mentit lors de leur première rencontre. Il connaissait pas leurs coutumes, savait pas tenir une lance, mais connaissait des choses dans la préparation des plats. Pour tenter de le séduire quand même, Zak chassa un gros sanglier qu’il déposa au pied de la maison en pierre où logeait Roy. Dans sa tradition cela permettait de montrer que l’on était fort, puissant et capable de subvenir au besoin en nourriture pour deux. Evidemment Roy ne comprit pas. Zak tenta une danse nuptiale, des peintures sur le visage censé être suggestif (quand on connaissait la signification, de fait le cuisinier passa à coté), et désespérait un peu.

Heureusement, Roy vint un jour s’asseoir à côté de lui. Le cuisinier avait fini par l’apprécier, peut-être même lui trouvé un petit charme malgré tout, et il voyait bien que celui-ci se comportait de façon étrange. En guise d’explication, celui-ci lui fit un petit bisou sur la bouche en rougissant timidement. Roy en resta embarrassé, puis lui retourna maladroitement. Ce qui lui aurait paru saugrenu cinq mois auparavant lui paraissait plus naturel. Après quelques câlins crapuleux, ils s’endormirent dans la hutte. Le lendemain, Roy se sentit plus léger, le sol lui parut plus proche, et en regardant ses mains, il réalisa qu’il avait retrouvé sa peau pâle. Ses cheveux avaient poussé en cinq mois, ce n’était plus exactement sa coupe d’avant, et la chasse lui avait fait prendre du muscle. Zak grommela en se réveillant et fut bien étonné de le retrouver humain.

Épilogue

A ce jour, Lee-Roy Crawford a repris ses activités de cuisinier, redressant la barre de son entreprise qui avait fini par être en faillite. On peut parfois l’apercevoir en compagnie de Zak, un orc, qui serait apparemment plus que son garde du corps. Lee-Roy partage sa vie entre son appartement luxueux et une maison en pierre à la campagne, d’où il apprend parfois à de jeunes orcs à cuisiner. Toutefois, Zak était parfois embarrassé, et une nuit dans le jardin de la maison, il soupira, soufflant qu’il aimerait être plus petit afin de prendre plus facilement son amant. Puis il partit se coucher. Mais ici les fées sont retords, et son souhait fut attrapé par l’une d’entre elles…