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Le Lux, boîte de nuit à thème qui n’a plus sa réputation à faire. Toute personne fêtarde habitant dans cette ville connaît ce lieu et tu n’en fais pas exception. Malgré ton côté studieux à l’école, tu ne t’empêches jamais de sortir, que ce soit avec tes camarades ou tes sœurs, parfois les deux ensemble. Et le week-end semble être le meilleur moment pour toi pour le faire. Pas de cours, pas d’entraînement, tu es véritablement libre comme l’air. C’est pourquoi, la tradition du samedi soir s’est doucement mise en place dans ton entourage et tu réponds présent à chaque demande bien que tu sois un peu plus enthousiaste depuis quelques semaines. La raison ? Un homme. Jusqu’à maintenant Artur continuait toujours de traîner dans ton esprit, souvent tu pensais à lui, souvent tu te remémorais ces moments partagés ensemble puis doucement tu as commencé à l’effacer de ta mémoire.
C’était il y a maintenant pas loin d’un mois. Pour ne pas changer les habitudes, tu avais suivi le petit groupe habituel pour une virée au Lux, tu n’étais pas forcément fan de la partie strip-tease mais la salle avec le bar te plaisait plutôt bien. Tu n’avais jamais été fortiche pour te déhancher mais écouter la musique ambiante en sirotant un soft, observant les gens, échangeant avec tes camarades te plaisait. Tu aimais cette ambiance, cette volonté de s’amuser pour tout oublier, et ce soir-là tu voulais plus que tout oublier ton passé. Tu t’en souviens, adossé au bar, tes amis étaient partis sur la piste de danse. Comme toujours, tu ne te joignais pas à eux. Ton regard gris se posait sur la piste, observant les danseurs se déhanchant sur un rythme endiablé, puis tu l’as vu. Il était là, sexy à souhait. Tu avais d’abord vu son dos, d’une allure fine tu avais cette impression que tu pourrais le briser entre tes doigts. Ton regard avait naturellement dévié sur son fessier, ses longues jambes avant de remonter sur sa tignasse teinte. Sans t’en rendre compte, tu t’étais mordiller la lèvre en le voyant, ton esprit obnubilé par le mouvement de son corps. Doucement, tu avais envie d’en voir plus, tu attendais, adossé au bar qu’il se retourne. Par instant tu apercevais légèrement son profil, tu le regardais intensément. Tu sentais ton corps se réchauffer comme si enfin tu te sentais revivre après des mois d'hivernement. Tous tes sens étaient en éveil alors que vos regards se croisaient enfin. Il était à quelques mètres de toi, son magnifique regard rubis plongé dans tes iris glacés. Un charmant sourire en coin apparaît sur tes lèvres alors que tu lui fais un léger signe de tête pour le saluer. Il serait à toi.
C’était il y a maintenant un mois. Et depuis, chaque samedi tu étais allé au Lux, toujours avec la même bande, toujours avec cette envie irrésistible de le voir. Le premier week-end suivant votre rencontre lointaine, tu avais eu cette crainte qu’il ne soit pas là. Mais, il avait fini par montrer le bout de son nez pour ton plus grand plaisir. Tu continuais de l’observer, le regard évoluer dans la foule, vos regards s’accrochant l’un à l’autre, son corps se balançant par moment au rythme de celui d’un autre. Tu avais cette envie d’aller contre lui, de te l’approprier comme tiens mais tu savais être patient. La bête tapie en toi te disait d’attendre, de laisser le magnétisme s’installer en vous. Tu jouais le jeu de loin, par des regards, des sourires charmeur, tes tenus mettant en valeur ta musculature durement acquise. Tu ne dansais pas mais tu savais comment ne pas passer inaperçu. Samedi dernier, tu avais même laissé quelqu’un t’aborder sans pour autant ne pas perdre de vue l'homme qui occupait une bonne partie de tes pensées. C’était une guerre d’usure, à celui qui finirait par faire le premier pas. Plus le temps passé, plus cet inconnu restait dans ton esprit. Tu te rappelais le moindre de ses gestes, la sensualité avec laquelle il se mouvait dans la masse. Tu avais de plus en plus cette irrésistible envie d’en apprendre encore plus sur lui. Artur te semblait bien terne maintenant.
Aujourd’hui, nous étions une nouvelle fois samedi. La semaine t’avais paru interminable mais tu y étais enfin. Tu avais pris le temps de te préparer, tu ne voulais pas décevoir le bel inconnu et quelque chose te disait que cette soirée serait remplie de quelques surprises. Tu avais commencé par une douche interminable, refroidissant un peu tes ardeurs par la même occasion tu te sentais excité à souhait, comme un gosse qui allait recevoir son cadeau de noël. Tu avais une impatience grandissante en toi que tu avais du mal à apaiser. Une fois les idées à peu près clair et tes ardeurs refroidis tu avais pris le temps de te préparer. Comme à ton habitude, tu restais sur des couleurs sobre, le tape à l’oeil étant rare chez toi tu avais tout de même opté pour une chemise à col échancré de couleur souris laissant une belle ouverture de col jusqu’au milieu de tes pectoraux. Tu n’avais jusqu’à maintenant pas encore montré aussi ouvertement une petite partie de ta peau lors de vos rencontres. Tu voulais continuer de l’appâter, doucement, de façon de plus en plus explicite. Tu avais ce côté quelque peu sadique qui aimait tourmenter les autres, encore plus celui qui attirait ton attention. Tu étais partie sur un pantalon en toile ajusté, accentuant ta silhouette et ta carrure. Tes cheveux coiffés impeccablement, tes oreilles habillées des deux anneaux chacune, ce léger parfum boisé qui enveloppait ta peau : tu étais prêt.
Tu rejoins ta bande vers 21h, comme toujours vous commencez par aller manger un morceau avant de commencer la soirée. Vous n’allez pas au Lux directement, il est encore bien trop tôt. Tu les suis de bar en bar, les regardant commencer à se saouler alors que toi tu gardes bien tes esprits, comme toujours. Les heurs passent, et à l’approche de minuit vous entrez enfin dans la boîte de nuit. Certains des garçons qui t’accompagnent partent voir les danseurs dénudés, prêt à perdre quelques billets pour pas grand chose. Toi, tu te diriges vers le bar, accompagné du reste du groupe. Tu te positionnes à la même place depuis quelques semaines, en plein milieu du bar, adossé, tu commandes ta boisson avant de tourner ton regard vers la piste. Tes amis te parlent, tu les ignores complètement ton esprit à la recherche de ta délicieuse proie. Les minutes passent, et tu le vois. Ton sourire charmeur habille les traits de ton visage, vos regards se croisent, tu portes ton verre à tes lèvres prenant une première gorgée de son breuvage lentement, tes lèvres passant ensuite sur tes lèvres. Ta soirée commence enfin, le petit agneau est là et le grand méchant loup aussi.
Weekend, temps pour se détendre, se reposer, faire retomber la pression et le stress. Et quoi de mieux que d’aller danser en boite de nuit pour ça, se laisser emporter par la musique et tout oublier. Aussi de flirter de façon superficielle lorsque l’occasion se présentait. Se sentir séduisant et désirable, mais cela Amon l’avouera difficilement de vive voix…ou pas.
Devant le miroir de sa salle de bain, il finit d’appliquer un baume hydratant sur ses lèvres leur donnant brillance et couleur, allant à son teint. Ses prunelles rouges détaillèrent une dernière fois le maquillage correcteur sur son visage, appliqué avec deux fois plus de précaution que d’ordinaire. Puis il ajusta quelques mèches de cheveux encore imprégnées de la douce fragrance fruit rouge du shampoing. Un sourire de satisfaction étire ses lèvres, accompagné d’un sentiment d’excitation en reculant d’un pas, se voyant en intégralité. L'égyptien tourna une fois sur lui-même, inspectant sa tenue mettant sa silhouette en valeur dans des teintes noir et blanc, au textile doux et plaisant au regard. Des vêtements aguicheurs ne dévoilant que la peau de son cou dégagé et de ses demi-avant-bras. Des vêtements qu’Amon trouvait peu confortables pour danser à vrai dire, tant ils épousaient son corps. D'ordinaire, un accoutrement décontracté et moins tape-à-l’œil aurait suffi…mais pas aujourd’hui.
Aujourd’hui cela ferait un mois.
Ce samedi soir marquait le mois d’un jeu tacite avec un inconnu au Lux. Un jeu de séduction et de provocation démarrait au premier regard qui amusait grandement Amon. Qui fera déchoir l’autre en premier ? Certainement lui, le bleuté était très confiant et sûr de lui concernant sa patience.
Dans le regard hivernal de l’inconnu, il y avait quelque chose qui faisait sentir Amon bien, vivant, beau et accompli. Le remplissant d’un sentiment de bien-être qu’il n’avait jamais connu auparavant, une sensation unique.
Ça avait été ce sentiment né du premier regard qui avait poussé l'égyptien à offrir à cet inconnu sa meilleure performance au premier soir de leur rencontre, désireux d’être l’unique personne sous les projecteurs de ces yeux ensorcelants dont il avait cru ne plus recroiser la route. Une idée brisée au deuxième samedi, puis encore au troisième et ce soir ne ferait nul doute exception.
Un sourire mêlant enthousiasme et excitation s’esquissa à ce constat sur le visage du styliste verrouillant l'appartement, non sans avoir au préalable embrassé affectueusement son chat dormant déjà. C’est en fredonnant un doux d’air joyeux, les mains dans les poches du manteau, que ses pas l’emmenaient au Lux. La pellicule de sa rencontre avec l’inconnu rejouant en boucle dans sa tête tel un disque de vinyle rayé jouant éternellement le même morceau. Cet étranger au sourire au coin des plus craquants à qui il avait rendu un sourire séducteur puis offert sa meilleure performance au premier samedi, tout comme au deuxième samedi avec des regards moins discrets surtout lorsqu’il avait dansé étroitement sur le rythme d’un autre, sans coller son corps n’aimant pas le contact physique, afin de le piquer. Une provocation ayant laissé l’homme indifférent, sans détourner le regard de ce dernier pour autant, cela avait plus à Amon. Argenté, qui l’avait provoqué à son tour au troisième samedi en se laissant aborder pour la première fois, faisant fleurir un sourire dangereux sur le visage de l’égyptien qui avait feinté l’indifférence, extérieurement.
Ce soir était une nouvelle partie et il comptait aborder l’inconnu, pour pimenter le jeu, le faire passer à un autre niveau.
L’albinos n’espérait rien de ce petit jeu et ne se faisait pas de film pour autant. Quand bien même Amon se savait charmant maquillé, voire séduisant, il n’avait pas la prétention de penser que quelqu’un s’intéresserait à lui amoureusement parlons et il n’oubliait pas la vérité concernant sa vraie apparence, il ne fondait donc aucun espoir tel qui soit. Il souhaitait simplement que ce petit jeu continu le plus longtemps possible et comptait le prolonger au maximum, en profitait le plus possible jusqu’à ce que l’inconnu se lasse.
Tous les moyens étaient permis pour parvenir à rester le plus longtemps possible sous les projecteurs de ce regard métallique.
Coup de foudre au premier regard dénaturé en un jeu excitant par son subconscient, mécanisme de protection, déni pour se protéger et paradoxal voulant tout de même se rapprocher sans se brûler les ailes par mille et une excuses bateau.
Arrivé, son manteau laissé au vestiaire, Amon commença la soirée par une liqueur de réglisse, papotant un peu ici et là comme d’accoutumer. Gagnant la piste que bien après, de laquelle il jetait de temps à autre des regards vers l’entrée et vers le bar, à l’endroit exact où se tenait d’ordinaire l’inconnu. Il n’avait pas attendu longtemps pour que l’argenté n’arrive avec ses amis, Amon n’alla pas directement vers lui et resta camouflé dans la foule mouvante, laissant s’écouler de longues minutes avant de se montrer. Il rendit un sourire séducteur et débordant d’assurance à l’homme en soutenant son regard comme toujours. Le bleuté n’offrit pas de performance, mais quitta la piste pour s’avancer vers lui.
Amon continua de s’approcher sans quitter le faciès angélique de ses prunelles rubis, cherchant son expression, guettant ses réactions, le moindre indice du moindre préjudice à venir ou si, au contraire, l’inconnu était amusé de voir que leur petit jeu passait à un autre niveau que les regards et la provocation à distance. L’égyptien s’arrêta devant l’argenté empiétant sur son espace vital, suffisamet proche pour sentir ce lèger parfum boisé. Nullement intimidé face à la carrure bien plus imposante et large que la sienne, se sentant encore moins minuscule, vingt centimètres de différence n'étaient pas grand-chose.
Ses prunelles rouges démordirent pour la première fois de leur paire, vagabondant sur la peau qu’offrait le col échancré.
-Les nuits sont fraîches, tu risques d’attraper froid. Prévint-il d’une voix douce empreinte d’une certaine inquiétude, ses doigts retraçant, redessinant, l’extrémité du col.
Amon releva la tête vers l’homme, plongeant de nouveau ses yeux dans les siens, un sourire simple et naturel ornant son faciès. Les doigts de ses mains abîmés et rugueuses, témoignant des nombreux travaux manuels réalisés, se refermèrent avec délicatesse sur le col de l’inconnu tandis qu’Amon réduisait l’écart de taille et la distance entre leurs corps se mettant sur la pointe des pieds.
-Puis-je t’offrir un autre verre ou t’inviter à danser ? Voir les deux ?
Proposa-t-il d’un ton séduisant tout comme son sourire, à quelques centimètres du visage de l’autre, son corps presque contre lui.
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