Il avait passé la première épreuve. Bon point. Par contre, le fait de se retrouver attaché à un mur, ne lui plut pas particulièrement. Bon, dans une autre situation pourquoi pas mais là, son poignet le lançait salement et l'obscurité ne le rassurait pas particulièrement. Violemment, le tatoueur tira et secoua le mécanisme dans tous les sens avant de gronder en remarquant que la chose ne cédait pas. Putain. Quelle joie.

Et puis, il aperçut l'écran face à lui. La pièce. Logan. Et devant Logan, deux boutons, deux mécanismes, un mode opératoire particulièrement sadique. Le loup grogna, avisa la visseuse au niveau de son épaule. Son bras de travail.
Putain.
Sauf que faire du mal à quelqu'un, encore plus à Logan, il en était hors de question.

- Logan ? C'est Kris. Calme toi et écoute moi, j'pense qu'on a pas beaucoup de temps. Ça va aller, fais moi confiance. Faire vite, ne pas réfléchir. Y a deux boutons en face de toi. Un à droite et un à gauche. Pour sortir, faut que t'appuies sur celui de droite. Ne te trompe pas ok ? Prends ton temps. On va sortir, t'en fais pas ...

S'il réfléchissait trop, il risquait de flancher. Le coeur battant, le tatoueur attendit la réaction de son partenaire en priant pour qu'il fasse vite et que les portes puissent s'ouvrir. Epaule en miettes ou pas.

La panique, avec un grand "P".
Ça l'avait pris immédiatement lorsqu'il s'était retrouvé dans le noir, le poignet prit dans quelque chose de beaucoup trop fort pour qu'il puisse s'en défaire. Son premier réflexe ? Chercher autour de lui s'il était seul ou non.
Malik.
Où est Malik ? Putain il n'est jamais là quand on a besoin de lui ce con !
Grognant sourdement, Jungo tourna la tête avant de tomber nez à nez avec la visseuse. Un glapissement jaillit de sa gorge alors qu'il sursautait, tentant de s'éloigner dans un gémissement de terreur sans réussir. Ce mécanisme brulait son poignet c'était horrible. Et puis l'écran qui lui vrillait les yeux là ...
Wait. L'écran ?

- Putain.

C'était qui lui ? Ah oui, il l'avait déjà vu au Lux et c'était le machin qui chouinait tout à l'heure à l'épreuve précédente. Merde, ils allaient jamais s'en sortir avec une chouineuse comme ça.

- Eh Ruby ? Ou Shin, je ne sais plus qui tu es mais ce serait bien que tu te lèves et que tu nous tires de là, sinon je doute que l'élimination soit une partie de plaisir. Donc arrête de chouiner et lève toi.

Jungo avisa les deux boutons, activa ses méninges : le choix était rapidement fait.

- Y a deux boutons devant toi, il faut absolument que tu appuies sur celui de gauche sinon la porte ne s'ouvrira pas. ... MAIS LEVE TOI PUTAIN, DEPÊCHE TOI, IDIOT.

Qu'il se bute le bras, histoire qu'ils puissent sortir tous les deux et vite. Et s'il fallait lui hurler dessus pour ça, la vipère avait de la réserve.

Ses yeux avaient mis un peu de temps à s'adapter à la pièce, autant à cause de la télévision qui lui envoyait beaucoup trop de lumière pour faire le focus, qu'à cause de l'obscurité environnante. Une porte, l'écran et lui. Ah oui et bien sûr la cage qui maintenait son poignet en l'air sur lequel il tira par réflexion avant de s'immobiliser dans un froncement de sourcils agacés. Cette attraction était définitivement une très mauvaise idée.
Après avoir rapidement pris conscience de la situation, Altaïr activa le bouton face à lui :

- Takeda-san. Je vous vois. La situation est plus que compliquée. J'ai la main bloquée dans une sorte de cage et un écran où je vous vois. Face à vous, à environ un mètre et à hauteur de torse, il y a deux boutons sur le mur. Un à droite et un à gauche. Dans tous les cas, l'un de nous va souffrir sous peu mais sans ça, les portes ne s'ouvriront pas.

Un silence se fit tout d'abord entendre et le proviseur crut véritablement qu'il n'aurait pas de réponse, avant que celle-ci ne vienne.

- Appuyez sur le bouton de gauche dans ce cas. Cela va venir de la gauche, dans votre bras et vu la forme, cela va être douloureux. Mais surement réparable. Je vous retrouve dehors. Bonne chance Takeda-san.

Dès le réveil, la panique s'empara du clébard qui se mit à se débattre furieusement. La cage mordit immédiatement la chair de son poignet, maltraitant la peau jusqu'à ce qu'on puisse y voir apparaître des marques rouges irritées, bientôt sanguinolentes. Inconscient des dégâts, complètement désorienté, Hugo gronda violemment, jura, hurla de rage en se débattant comme un beau diable. La boîte secouée dans tous les sens provoquait un tintamarre insupportable qui l'énervait foutrement jusqu'à ce qu'un craquement lui arracha un râle de douleur.
Merde.
Il était bloqué.
Merde merde merde merde merde/ Lumière.

Là. L'écran.
Plissant les yeux, le polonais avisa la télévision à la lumière agressive, grognant de nouveau avant de reconnaître la silhouette malhabile qui se déplaçait.

- ... Bunny.

La voix hachée, il avait réussi à appuyer sur le bouton du haut parleur. Et quand il avisa les machines, le chien grogna plus fort encore, grognement que l'autre put percevoir. Une des vrilles allait faire souffrir un d'eux, c'était certain.

- A droite. Y a un bouton. Appuie. Pas à gauche surtout.

Ca va faire mal. Mais Hugo a l'habitude d'avoir mal. Et il ne veut pas que le professeur souffre parce que ... parce qu'un Bunny ne devait pas souffrir.

- La porte va s'ouvrir à ta droite.

Se traîner dans la salle n'avait clairement pas été la partie la plus amusante de sa journée. Bon, il s'était déjà retrouvé dans des sales états - big up au lancé d'acide qui avait déformé son avant-bras - mais là on était pas mal non plus. Sonné, transpirant et étalé à terre, le métis s'était traîné dans la jungle qui ne l'aidait clairement pas à respirer mieux. Aaah quel bonheur ce jeu. Et il restait tant de personnes capable de lui fracasser la gueule.
P'tain ... à terre à se tenir l'épaule au bord de l'hémorragie, le brun enfila son collier, un sourire carnassier sur sa gueule complètement défoncé. Y avait déjà ceux qui prenaient soin de leurs lovers, puis ceux qui étaient en miettes voir à peine conscient, ceux qui se demandaient toujours comment s'en sortir ... Kris lâcha un ricanement.

- Avis à la populatiooon ... Oui c'est le moment pour une blague, c'est toujours le moment pour une blague, A celui ou ceux qui me protègeront, vous aurez le droit à une pipe.

Voir à une nuit avec lui que dire de plus. D'ailleurs, il agrémenta sa réponse d'un clin d'oeil séducteur avant de se lever difficilement en écoutant les règles. Du coin de l'oeil, il vit Shin détaler. De l'autre, les chats commencer à choisir leur proie. Et lui passa à côté de la première souris qu'il vit - le petit violoncelliste amputé ou l'asiat' brun aux cheveux longs baraqué ? - afin de l'attraper par la nuque pour lui enfoncer le crâne dans le mur avec un grand sourire satisfait.
La baston ça lui avait peut-être manqué, oui.