Pourquoi hocher la tête dans un moment pareil ? Pour éluder la blague et rester sur l’essentiel ?Danny aurait pu y croire. Repousser les dialogues parasites pour ne laisser que leur fièvre. Le timing de ses boutades n’était pas toujours le bon et… un peu de sérieux ne pouvait pas faire de mal à un moment pareil. C’est l’hypothèse qu’il accepta comme sa vérité à cet instant. Certainement car, s’ll avait admis la possibilité qu’Erik ait pensé qu’il s’inquiétait littéralement pour ses chevilles, c’est un fou rire qui aurait eu raison de lui. Et… voilà qui aurait été très efficace pour casser l’ambiance.

Entendre Erik gémir avait quelque chose d’aussi grisant que surréaliste. Il ne s’agissait que de ses lèvres sur sa peau, de ses doigts suivant les courbes de son torse et c’était parfois à se demander si c’était bien cette personne là qu’il était en train d’explorer. Un doute suffisant pour le pousser à régulièrement chercher son visage du regard. Comme s’il s’attendait, après quelques minutes de jeu, à réaliser que c’était une toute autre personne qu’il avait ramené chez lui. Sur un malentendu.

Toutefois, quand était-il devenu celui qui avait besoin d’entendre des mots aussi clairs que « tu as mon consentement » ? Bien sûr, le consentement était essentiel mais avec l’expérience, le formaliser était souvent superflu. Dans l’attitude de son partenaire, il pouvait rapidement déduire où étaient les envies de chacun. Alors, est-ce cette idée de ne pas lui faire peur avait finit par lui-même lui faire peur ?

A nouveau, une blague lui brûla les lèvres, qu’il entrouvrit comme le profond couillon qu’il était. Mais le regard de cet idiot à nouveau rencontré lui fit ravaler ses mots dans un sourire presque… complice.

« Pigé. »

Erik avait beau ne pas toujours comprendre la moitié de ce qu’il lui disait, il parvenait étrangement à saisir les choses qu’il ne disait pas. Dans ce baiser, cette assurance qu’avait Erik ressortait, alors qu’il affirmait ne l’avoir pourtant fait qu’une fois. Et Danny comprenait que s’il se montrait trop hésitant, Erik lui couperait l’herbe sous le pied. Comme il le fit au moment de descendre scandaleusement bas. Encore une chose qu’il aurait eu du mal à croire s’il n’avait pas eu connaissance de l’incapacité de l’américain à mentir.

Voilà que sous ses yeux se déroulait une scène comme tirée d’un rêve érotique. Le type avec lequel il en était venu aux mains, son binôme d’un cours, son souffre douleur, à genou face à son lui. Une scène dont il ne pouvait à aucun moment détourner le regard. Cette fois, faire preuve d’une très virile retenue s’avéra.. Bien plus difficile. Ses doigts, agrippant toujours sa nuque pour étreindre ses cheveux, son autre main agrippant plus fermement encore le bord du canapé, jusqu’à sa voix prit une autre sonorité.

De grandes respirations, moins assurées, plus saccadées. Il dû se faire violence pour que les cils de ses paupières mi-closes ne l’empêchent pas de profiter pleinement du spectacle.

« Ah… Merde… Erk… »

Il aurait souhaité avoir quelque chose de plus intelligent, de plus fin à dire. Mais il y avait des situations qui naturellement, rendaient con. Et celle-ci en faisait partie. Sa lèvre inférieure se retrouva prise dans le feu de ses dents quand il se rendit compte que ces sons qui lui échappaient se rapprochaient de gémissements. Mais à ce stade, ce n’était même pas le plus important.

Sa main sur sa nuque, il l’avait gardée et heureusement puisque c’est cette même poigne prise dans ses cheveux dont il se servit au moment de relever la tête d’Erik vers lui. Immédiatement, il se pencha en avant pour l’embrasser, comme si ses lèvres avaient terriblement jalousé son entre-jambe.

Il n’y avait plus beaucoup de vêtements à agripper pour le relever. Il glissa donc un bras dans son dos pour l’accompagner dans son ascension. A la même hauteur, ils l’étaient naturellement. Et non sans légèrement s’être pris les pieds dans la table basse, il le poussa jusqu’au mur situé entre les deux seuls fenêtres de la pièce. Position familière mais cette fois, Danny était ravi que son appartement soit si petit que deux pas avaient suffit. Il sourit en coin.

« Je vais avoir l’air de quoi si le vétéran se laisse impressionner par le débutant ? »

De toute façon, inutile de le nier, il en avait terriblement envie. Son souffle brûlant heurta la peau de l’américain alors qu’il progressa à son tour vers le bas de son corps, laissant quantité de souvenirs sur son passage, ses dents allant jusqu’à légèrement marquer un de ses pectoraux, lorsqu’enfin il déposa un genou à son tour.

Ses doigts glissés sous le tissus, il finit de tirer sur son boxer jusqu’à révéler ce qu’Erik gardait jusqu’alors pour lui. Un nouveau soupire lui échappa, emprunt d’une forme de satisfaction. Puis, son souffle laissa place à ses lèvres, suivies par la chaleur de sa langue jusqu’à l’étroitesse de sa gorge. Son poignet sur sa cuisse et ses doigts sur la zone critique, son autre main l’autre ne se priva pas de se glisser sur sa fesse.

Clairement pas si nul. Venant d’Erik et du peu d’expérience dont il aurait fait mention auprès du même sexe, Danny se serait attendu à un peu plus de… dents. C’était à se demander si Erik n’avait pas menti ? Ou bien avait-il eu droit à plusieurs heures de stage intensif pour perfectionner sa technique ? Etonnamment, cette fois, le britannique ne voulait pas connaître les détails. Il ne se gênerait simplement pas pour en tirer le meilleur. Et puis, il y avait peut-être également une part d’égo à prendre en compte ?

Lorsqu’Erik l’avait emmené au bord de l’extase, le minimum était d’en faire de même. L’idéal aurait été de faire mieux. L’esprit de compétition pouvait prendre les formes les plus étranges et cet instant n’y faisait pas exception. Même sans connaître les sensibilités particulières de son partenaire, il restait de celles qui ne changeaient pas, communes à tous. Cet endroit en particulier n’y faisait pas exception. Et le voir trembler sur ses pattes comme un petit faon était… terriblement grisant.

Ne pas se toucher en même temps était… peut-être le plus difficile. Encore couvert de la salive d’Erik, Danny ne pouvait que sentir la contraste entre la chaleur de ses lèvres et l’air plus frais de la pièce. Il mourrait d’envie de se retrouver au chaud même si pour l’heure, ses priorités se trouvaient autre part. Gonflé comme l’était son partenaire, il n’avait aucune peine à imaginer que sa limite soit proche. Toutefois, le britannique étant aussi taquin que provocateur, sans une main sévère pour le tirer de là, il était absolument hors de question de s’arrêter.

Et justement, ce ne fut que lorsqu’il sentit un épais liquide se mêler à sa salive que Danny relâcha doucement la fesse marquée par ses ongles, autorisant enfin l’air à circuler entre ses lèvres et dans sa gorge, son regard demeura à hauteur de son fait d’armes, son souffle lourd le heurtant encore plusieurs fois avant qu’il ne se décide à avaler. Il se redressa, attrapant Erik par la taille.

« J’imagine que t’as plusieurs cartouches ? »

Toujours taquin, ils n’en avaient pas fini mais déjà, Danny s’accordait une légère avance sur l’américain. Il l’avait embrassé sans hésitation après qu’Erik se soit affairé entre ses jambes, pourtant il ne chercha pas à faire de même cette fois. Il n’aurait pas été le premier mec à ne pas vouloir gouter sa propre semence. Il ne lui fallut que quelques secondes de plus pour le décoller du mur et le pousser de nouveau sur le canapé, comptant sur l’accoudoir pour l’y faire basculer.

« Et si tu t’allongeais pour moi ? »

Car il y avait encore tellement à faire et expérimenter et même si traîner Erik jusqu’à la table basse dans son état était très tentant, Danny fit le choix de le laisser se remettre de ses émotions, le temps pour lui de sortir du meuble télé quelques préservatifs et un flacon de lubrifiant. Il comptait bien sur la prestation précédente pour rendre Erik plus docile et tenter sa chance. Cet idiot n’allait pas trop vite se remettre de ses émotions, n’est-ce pas ?

Il n’était pas forcément question d’être en plein contrôle de la situation. Mais s’il pouvait profiter d’un moment de faiblesse de l’américain pour mener la danse, Danny ne comptait pas se priver. Car les minutes qui allaient suivre, même folles et impulsives avaient leur importance. Et déjà dans son esprit s’alignaient les questions absurde que la suite pouvait soulever.

Techniquement, il était plus que qualifié. Il s’en sentait, s’en savait capable. Après une si longue abstinence, il aurait pu douter de son aptitude à attiser ce feu, pourtant, il ne voulait que cela. Non, s’il y avait un problème, il était ailleurs et ce n’était pas une difficulté dont il était particulièrement fier, bien au contraire. Mais la question n’avait pas nécessairement besoin d’être posée, elle pouvait même possiblement être occultée, pour peu que Danny joue bien son jeu.

Pour autant, cela aurait nécessité qu’Erik, soit suffisamment fatigué par son pugilat, son sprint et son premier orgasme. Ce qui n’était manifestement pas le cas. Sérieusement, alors qu’il tremblait encore sur ses pieds il y avait quelques secondes il trouvait la force de le renverser sur le canapé ? Dans leur chute, Danny se rattrapa, d’une main sur son épaule et l’autre encore fermée sur les accessoires qui leurs seraient bien vite indispensables.

Mais comment s’agripper à ces trucs quand ses mains baladeuses n’avaient qu’une envie, flirter ailleurs ? Un soupire étouffé contre ses lèvres et le regard brillant, il cala la boîte et le flacon sous les coussins pour retrouver sa taille, ses côtes avidement explorées au travers de sa peau.

Encore brûlant il dut se faire une raison lorsqu’Erik revint à l’attaque de son entrejambe. Sa tête posée contre l’accoudoir, son torse se bomba dans des sursauts toujours plus intenses. Cette fois il savait qu’il n’y échapperait pas et ce n’était pas son intention non plus. Un point partout comme on aurait dit.

« Bordel… »

Peut-être avait-il été con de ne pas profiter davantage de sa bouche mais au moins, Erik savait clairement se servir de ses mains. La trace de ses ongles sur son épaule en témoignait.

L’instant de lucidité qui suivit lui permit de réaliser combien cette seule position était déboussolante. C’est le souffle court et la tête en vrac toujours posée sur l’accoudoir qu’il dut faire le point. Car ces mots, ce choix était terrible à entendre venant d’Erik. Il allait sans doute devoir s’expliquer. Ce qu’il n’avait pas envie de faire au risque de passer pour… well, a bitch.

Comment ne pas ruiner ce moment avec ses problèmes ? Comment ne pas éteindre le feu qui venait de démarrer avec des choses qui ne valaient pas la peine d’être discutées ? D’abord, il pensa prétexter que les préservatifs n’étaient qu’à sa taille à lui. Mais pour avoir eu l’américain dans sa bouche, il savait que lui et Erik étaient assez similaires en termes de format.

Puis, il s’imagina brièvement tout simplement lui dire que l’expérience moindre d’Erik avec d’autres mecs n’était pas suffisante pour qu’il se sente en confiance. Argument qui se valait pour un coup d’un soir mais si les choses allaient bien dans la direction qu’il pensait, alors n’était-il pas potentiellement la seule personne avec laquelle Erik pouvait s’améliorer ? Et lui alors, était-il lâche au point d’envoyer l’américain se faire la main ailleurs avant de revenir ? Dans tous les cas… cela ne revenait-il simplement pas à repousser l’inévitable ? Car ils en viendraient là, peut-être même dès ce soir.

Danny déglutit, il était souvent le premier à dire quelque chose de drôle et espiègle. Mais les mots, cette fois il en manquait. Alors comment faire, pour ne pas passer pour une chochotte, tout en menant Erik à la conclusion que Danny aurait davantage sa place entre ses jambes que l’inverse ?

Sa réponse tarda, peut-être un peu trop mais il finit par venir chercher la nuque de l’américain pour le rapprocher à nouveau de ses lèvres. Le moment était mal choisi pour une conversations à coeur ouvert c’est donc tout naturellement que cette phrase sonna… bien plus aguicheuse qu’elle n’aurait dû.

« J’ai peur que ce soit frustrant pour toi si j’y prends pas autant de plaisir que tu ne l’imagines. Tu sais, si tu me laisses faire je suis plus que confiant sur ma capacité à te faire crier. »

Cette phrase sonnait peut-être plus comme un défi que ce qu’il avait en tête mais au moins… Erik était averti ? C’était un peu l’option de facilité, celle où il se dédouanait de toute responsabilité. Il n’en était pas bien fier mais..

« Alors, tu peux… Mais est-ce que tu veux en sachant ça ? »

De toute façon dans cette position, il n’avait pas fallu longtemps à Danny pour venir ferment saisir ses fesses au creux de ses mains. Ils avaient des options et il avait sa propre manière de plaider sa cause. Sans sortir le discours pitoyable du « On m’a fait mal et depuis je n’arrive pas à m’en remettre. Une de ses cuisses légèrement relevée contre le flanc d’Erik, son mollet frottant le sien jouait presque un rôle d’obstacle.