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Faölan K. O'Dea
Survivant de l'Escape Game Halloween 2021
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Secret keeper
Ft. Kris
Peut-être était-il coupable.
Peut-être l'avait-il harcelé de nombreux appels et messages.
Mais c'était pour son bien. Il le savait.
C'est suite à plusieurs messages échangés que l'Irlandais avait finalement convoqué son meilleur ami à la maison. Convoqué, lui, car Kris n'avait plus le choix de ramener ses jolies fesses au sein de la villa afin de discuter. Car discuter, il y avait matière à.
C'est lors de cette soirée au marché que Faölan l'avait capté, cette émotion refoulée au coeur du buste de son ami qui pourtant, lui révélait souvent bien des secrets. Ce dernier, toutefois, était resté ancré au plus profond de son âme pour s'engloutir sous des délires et des paroles évasives tout au long de la sortie. Une expression, cette émotion qui pourtant, n'avait pas quitté l'esprit du rouquin. Car il revoyait le visage blessé du jeune homme, les traits tirés par une irritation, la tristesse, peut-être.
Et il comptait bien l'aider à se remonter le moral.
Il l'avait donc invité à passer la soirée chez lui, la nuit peut-être, selon l'état de ce dernier puis c'est suite à la confection de petits plats qu'il fut contraint d'aller se changer. Vêtements confortables, chevelure épaisse remontée en une queue-de -cheval, c'est armé de coussin qu'il s'était dirigé au grand salon pour les jeter sur l'un des larges canapés. Deux trois bols de sucreries posés sur la table basse puis c'est du bout des doigts qu'il s'était emparé de quelques films, paré pour une soirée ciné, jeux vidéo et ragots.
C'est toutefois seulement une heure plus tard que se pointa enfin sa victime et le rouquin fut soulagé de savoir qu'il s'était décidé à pointer le bout de son nez. Car l'espace d'un instant, il crut avoir été victime d'un petit coup bas et d'une absence.
Et à peine l'eut-il vu passer la porte qu'il bondit pour l'enserrer, accroché à son cou et dressé sur la pointe des pieds.
- Hé, beauté. Comment tu te sens ? Tu peux poser tes trucs, je nous ai préparé un petit coin coussin et bouffe au salon, on y sera confortable.
Car la première étape était ainsi faite : le rendre confortable. Ensuite, il lui tirerait les vers du nez.
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Kris McGeyver
Super Admin' à votre service
Secret keeper.
433 mots
Ft. Faölan
Faölan. Son cher Faölan.
Le revoir avait été comme une poussée chaude dans son torse. S'il avait pu, il l'aurait certainement embrassé peu lui importait d'être en public ou non. Un baiser de soulagement, de retrouvailles. Mais il s'était douté que le nouveau petit-ami ne l'aurait pas vu de cet oeil, aussi il s'était abstenu, heureusement pour le rouquin.
Kris avait remarqué que son passé avait tendance à ré-apparaître depuis qu'il habitait à Lifelam. Sous la forme de famille, d'anciennes conquêtes ou d'autres choses bien plus intimes. C'était bien, toujours très bien.
Ça finissait aussi toujours très mal.
Et Kris était fatigué, que dis-je, épuisé de tout ça. Tout était trop pour lui ; ça faisait un moment que tout était trop pour lui.
Aussi lorsque le danseur l'avait invité à le rejoindre, il avait longuement hésité puisqu'il savait à où allait mener leur échange. Pas dans un lieu où l'italien souhaitait se rendre, histoire de sauvegarder le peu de santé mentale qu'il lui restait.
Il avait fumé, ce jour là. Beaucoup. Pas de cigarette malheureusement, ça faisait quelques semaines qu'il avait dérapé. Bu aussi. Et puis il s'était levé pour traîner dans les rues jusqu'à se retrouver devant la-dite villa, celle où son coeur voulait qu'il soit.
Faö'.
Sonner lui avait demandé un effort conséquent. Recevoir son ami dans ses bras, tout autant.
Il sentait la weed et l'alcool fort.
Faölan sentait l'amour, la chaleur et le bonheur.
Ses bras l'enserrèrent contre son torse amaigri par le manque de ressource financière alors que son front tombait doucement contre l'épaule délicate.
- Salut.
Désolé, je suis en sale état. Désolé, ma conversation n'est pas incroyable. Désolé, je ne suis pas de bonne compagnie.
- J'ai faim, ça m'dit bien.
C'était qui la dernière personne à avoir cuisiné pour lui, le trouffion incapable de faire cuire correctement des pâtes ?
Dieu que Bartholomew lui manquait.
Dieu que tous ses proches lui manquaient.
De l'eau vint lui piquer les yeux, qu'il s'empressa de ravaler avant de prendre la main du rouquin, se débarrassant de ses chaussures maladroitement à l'aide de ses pieds avant de le suivre dans le salon pour s'écraser sur un coussin. Ça tournait un peu. Son corps lui paraissait à la fois lourd et léger. D'en bas, il avait l'impression de tomber, aussi bas que ses cernes.
- Ta moitié n'est pas là ?
Le sol c'était bien aussi.
Le revoir avait été comme une poussée chaude dans son torse. S'il avait pu, il l'aurait certainement embrassé peu lui importait d'être en public ou non. Un baiser de soulagement, de retrouvailles. Mais il s'était douté que le nouveau petit-ami ne l'aurait pas vu de cet oeil, aussi il s'était abstenu, heureusement pour le rouquin.
Kris avait remarqué que son passé avait tendance à ré-apparaître depuis qu'il habitait à Lifelam. Sous la forme de famille, d'anciennes conquêtes ou d'autres choses bien plus intimes. C'était bien, toujours très bien.
Ça finissait aussi toujours très mal.
Et Kris était fatigué, que dis-je, épuisé de tout ça. Tout était trop pour lui ; ça faisait un moment que tout était trop pour lui.
Aussi lorsque le danseur l'avait invité à le rejoindre, il avait longuement hésité puisqu'il savait à où allait mener leur échange. Pas dans un lieu où l'italien souhaitait se rendre, histoire de sauvegarder le peu de santé mentale qu'il lui restait.
Il avait fumé, ce jour là. Beaucoup. Pas de cigarette malheureusement, ça faisait quelques semaines qu'il avait dérapé. Bu aussi. Et puis il s'était levé pour traîner dans les rues jusqu'à se retrouver devant la-dite villa, celle où son coeur voulait qu'il soit.
Faö'.
Sonner lui avait demandé un effort conséquent. Recevoir son ami dans ses bras, tout autant.
Il sentait la weed et l'alcool fort.
Faölan sentait l'amour, la chaleur et le bonheur.
Ses bras l'enserrèrent contre son torse amaigri par le manque de ressource financière alors que son front tombait doucement contre l'épaule délicate.
- Salut.
Désolé, je suis en sale état. Désolé, ma conversation n'est pas incroyable. Désolé, je ne suis pas de bonne compagnie.
- J'ai faim, ça m'dit bien.
C'était qui la dernière personne à avoir cuisiné pour lui, le trouffion incapable de faire cuire correctement des pâtes ?
Dieu que Bartholomew lui manquait.
Dieu que tous ses proches lui manquaient.
De l'eau vint lui piquer les yeux, qu'il s'empressa de ravaler avant de prendre la main du rouquin, se débarrassant de ses chaussures maladroitement à l'aide de ses pieds avant de le suivre dans le salon pour s'écraser sur un coussin. Ça tournait un peu. Son corps lui paraissait à la fois lourd et léger. D'en bas, il avait l'impression de tomber, aussi bas que ses cernes.
- Ta moitié n'est pas là ?
Le sol c'était bien aussi.
notes.
Faölan K. O'Dea
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Ft. Kris
Bien sûr qu'il l'avait remarquée, cet arôme désagréable, ce poison qui brûlait la gorge de son ami et lui brouillait l'esprit, pourtant, il n'en dit rien. Car aujourd'hui, il était là pour l'aider, pas pour l'écraser davantage. Il était évident pour Faölan de repérer la détresse dans les gestes de son ancien amant. Ses bras lui semblaient plus fins, comme son torse qui autrefois lui servait parfois de coussin. Cette fois, le rouquin pouvait sentir ses côtes frapper contre les siennes.
Faim ? Évidemment qu'il était affamé. Il n'avait que de la peau sur les os.
Du bout des doigts, le danseur s'était assuré de délicatement replacer une mèche sombre derrière une oreille voisine, sourire aux lèvres.
- Je vais te cuisiner un truc, dans ce cas. Les friandises, ce sera pour la suite.
Arrivés au salon, il le regarda plonger avant d'attraper un coussin qu'il lui lança avec force, ricanement quittant sa gorge. Il s'e précipita ensuite vers la cuisine, non loin, pour entamer ses recherches dans ses armoires et frigo'. Un meilleur ami connaît les repas favoris de sa "moitié" et c'est rapidement qu'il s'empressa de récupérer les biens afin d'entamer la préparation de cette petite merveille culinaire. Particulièrement doué en cuisine, il lui arrivait de s'occuper des repas sur plusieurs jours pour même ses proches alors cette idée ne le dérangeait aucunement. D'autant plus lorsqu'il s'agissait de Kris, petit chiot égaré dans ses tourments.
Tourments qui le rendait lui-même nerveux.
- Il travaille aujourd'hui et il m'a dit qu'il profiterait de nos petites retrouvailles pour aller passer un peu de temps avec sa mère.
À la cuisine, sa voix qui se haussa et le tintement de la vaisselle, le claquement du couteau et les jeux d'aliments. Il ne manqua pas de discuter, malgré son travaille appliqué. Ce côté, il l'avait toujours eu avec ses proches, cette facette presque paternelle, parfois même maternelle. Une manière toute simple pour l'Irlandais de démontrer qu'il était prêt à tout pour venir en aide à son voisin, qu'il était coincé dans ce syndrome du sauveur, lui ravageant l'esprit. Car il devait le sauver, Kris. Il le devait à tout prix.
- Je ne vais pas te cacher que ton état m'inquiète sincèrement. Si tu ne veux pas en parler, je ne forcerai rien mais tu sais que tu peux me faire confiance, non ? J'aimerais juste pouvoir t'aider, Kris...toi et moi on est comme des frangins, malgré le fait qu'on ait étés séparés un moment. Te retrouver, l'extase, mais on dirait qu'on t'as vidé de ton énergie et ça m'inquiète.
Il reposa la nourriture dans une grande assiette, suite à un petit échange pour rejoindre le salon et poser le plat sur la table basse, près du brunet. Un baiser sur sa joue ensuite, petite attention, avant qu'il ne s'étale sur le canapé, remontant ses jambes contre son torse pour venir du bout des ongles tracer les traits d'encre ornant son derme tacheté de taches de rousseur.
- Pour l'instant, mange, reprends des forces, okay...? Et mange tout.
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Kris McGeyver
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- Il travaille aujourd'hui et il m'a dit qu'il profiterait de nos petites retrouvailles pour aller passer un peu de temps avec sa mère.
Hmm... cela voulait dire qu'ils étaient juste tous les deux, au calme. Cela voulait dire aussi que l'éphèbe, anciennement beau, désormais défiguré par les mauvais traitements, n'avait pas besoin de se forcer. Pas besoin de faire semblant. Pas de risque de passer pour une pauvre tâche devant le nouveau compagnon de sa flamme qui s'activait dans la cuisine.
Au fond, il se sentait désolé, profondément désolé pour Faölan qui allait voir ce qu'il allait voir, entendre ce qu'il allait dire, vivre la suite. Tout simplement parce que Kris même bourré, même au bout de sa vie, n'était toujours pas stupide à son grand désespoir : ça ne servait à rien de se convaincre qu'il allait se taire, masquer la vérité de moitié ou quoi. Non. A l'instant même où ses barrières céderaient - celles qui n'étaient plus de béton, mais d'écorce humide qui s'effiloche au passage des doigts - tout sortirait. Que ce soit les mauvaises choses comme les très très mauvaises. Kris regrettait déjà d'être là.
Devenir l'inquiétude dans les yeux de Faölan, c'était une chose.
Voir son visage se déformer de douleur d'apprendre qu'il avait failli disparaître plusieurs fois et de son plein gré, s'en était une autre.
- J'sais. C'est pas contre toi et c'est pas particulièrement que j'veux pas en parler mais ... Il marqua un silence. Sa main passa et s'arrêta sur ses yeux alors qu'il inspira difficilement par la bouche, la poitrine tressautant doucement. Merde ça sentait terriblement bon en plus, ça lui amenait les larmes aux yeux. Ces derniers temps, toute la nourriture avait un goût de cendre, il n'entendait plus les rires et ne voyait plus les couleurs. Le temps s'écoulait au ralenti. Y a rien en soit.
J'y arrive plus.
- J'suis désolé que t'arrives maintenant, c'est vraiment pas une période joyeuse. J'allais mieux y a quelques mois mais il s'est passé d'autres trucs et j'ai ... ouais ok ...
Toussotant doucement, le tatoueur se redressa pour attraper la nourriture et commencer à manger doucement, bouchée par bouchée. Du coin de l'oeil, il avisa le rouquin et sentit son coeur se serrer. Comme d'habitude, il ne voulait pas l'inquiéter mais c'était un peu tard pour ça.
- Tu m'as manqué. J'suis vraiment désolé que t'aies à assister à ça.
Kris aurait tellement préféré qu'il garde en mémoire la joyeuse image de son ancien amant.
Hmm... cela voulait dire qu'ils étaient juste tous les deux, au calme. Cela voulait dire aussi que l'éphèbe, anciennement beau, désormais défiguré par les mauvais traitements, n'avait pas besoin de se forcer. Pas besoin de faire semblant. Pas de risque de passer pour une pauvre tâche devant le nouveau compagnon de sa flamme qui s'activait dans la cuisine.
Au fond, il se sentait désolé, profondément désolé pour Faölan qui allait voir ce qu'il allait voir, entendre ce qu'il allait dire, vivre la suite. Tout simplement parce que Kris même bourré, même au bout de sa vie, n'était toujours pas stupide à son grand désespoir : ça ne servait à rien de se convaincre qu'il allait se taire, masquer la vérité de moitié ou quoi. Non. A l'instant même où ses barrières céderaient - celles qui n'étaient plus de béton, mais d'écorce humide qui s'effiloche au passage des doigts - tout sortirait. Que ce soit les mauvaises choses comme les très très mauvaises. Kris regrettait déjà d'être là.
Devenir l'inquiétude dans les yeux de Faölan, c'était une chose.
Voir son visage se déformer de douleur d'apprendre qu'il avait failli disparaître plusieurs fois et de son plein gré, s'en était une autre.
- J'sais. C'est pas contre toi et c'est pas particulièrement que j'veux pas en parler mais ... Il marqua un silence. Sa main passa et s'arrêta sur ses yeux alors qu'il inspira difficilement par la bouche, la poitrine tressautant doucement. Merde ça sentait terriblement bon en plus, ça lui amenait les larmes aux yeux. Ces derniers temps, toute la nourriture avait un goût de cendre, il n'entendait plus les rires et ne voyait plus les couleurs. Le temps s'écoulait au ralenti. Y a rien en soit.
J'y arrive plus.
- J'suis désolé que t'arrives maintenant, c'est vraiment pas une période joyeuse. J'allais mieux y a quelques mois mais il s'est passé d'autres trucs et j'ai ... ouais ok ...
Toussotant doucement, le tatoueur se redressa pour attraper la nourriture et commencer à manger doucement, bouchée par bouchée. Du coin de l'oeil, il avisa le rouquin et sentit son coeur se serrer. Comme d'habitude, il ne voulait pas l'inquiéter mais c'était un peu tard pour ça.
- Tu m'as manqué. J'suis vraiment désolé que t'aies à assister à ça.
Kris aurait tellement préféré qu'il garde en mémoire la joyeuse image de son ancien amant.
Faölan K. O'Dea
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Les périodes difficiles, c'est humain. Il en avait vécues, tout comme Ashley en avait vécues et bien d'autres encore. Dans ces moments, il fallait chercher de l'aide, Kelly l'avait découvert à force de ravaler ses maux et se taire sous les traitements violents infligés par le passé. Cet homme, il ne l'avait pas oublié. Cette silhouette obscure qui souvent la nuit, l'arrachait à son corps pour le tourmenter au sein d'un univers onirique troublé.
Et aujourd'hui, il était là pour venir en aide à un ami cher. C'est pourquoi il s'installa à ses côtés pour lui caresser doucement la base des cheveux, au niveau de la nuque, d'aller retours lents dans le but de l'apaiser et ainsi l'inviter à s'exprimer librement. Ils étaient seuls. Bon, les animaux de compagnie comptaient-ils vraiment ?
- Kris, il n'y a pas "rien". Si tu es dans cet état, c'est que quelque chose te tracasse au point de te détruire. Dis-toi seulement que c'est normal, ce genre de période mais qu'il y a des solutions à tout, même si parfois, c'est plus difficile et demande plus d'efforts et de temps.
Il se pencha en sa direction, moue dessinée sur son visage lisse et doigts joints entre eux.
- Tu m'as aussi terriblement manqué et ne t'excuses pas s'il te plaît, c'est ta soirée et je ferai tout ce que je peux pour te remonter le moral, okay ? Oh attend, tiens, j'ai une idée. Continue de manger, je reviens rapidement.
D'un bond, le danseur quitta l'assise pour laisser ses pas léger le mener en direction du couloir dans lequel il s'effaça. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'il revint, les bras refermés ce qui semblait être une fourrure tricolore. De nouveau lové sur son assise, au coeur d'un nid confortable de coussin, ce n'est pas un plaid qu'il lui dévoila, mais deux créatures velues dont les longues oreilles s'élevaient et dont la truffe s'agitait d'une curiosité naïve. De petits bonds, le couple de lapin s'élança sur le canapé, entre les deux jeunes hommes afin de leur offrir des finesses.
- Je n'avais malheureusement pas assez de bras pour ramener le troupeau mais je me suis dit que leur présence...saurait peut-être te faire sourire ?
De ses deux index, il vint soulever les oreilles pendantes de l'une des bêtes, d'un gris pâle, pour les faire remuer doucement, regard brillant braqué sur Kris. Le second, tacheté de blanc et de crème préféra see caler contre la jambe de l'invité. Son amour pour les lapins était à présent bien connu de ses proches, une passion quelque peu gênante aux yeux de certains, qui pour lui était fièrement assumée.
- On est là pour toi, tous les trois, du coup, j'aimerais que tu commences par le tout début et me raconte ce qu'il t'es arrivé...Ah, au fait, le repas te plaît ? Tu peux me répondre mais tu n'échapperas pas à ma précédente demande, beauté.
Fit-il ensuite en désignant sa concoction. Et malgré tout, son ancien amant restait beau, à ses yeux. Il lui fallait seulement l'aider à retrouver sa flamme à présent.
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Kris McGeyver
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Les doigts, longs et fins dans sa nuque, il n'aurait pas pu rêver plus douce et tendre caresse. Faölan avait dans son attitude, cette lenteur qui invitait à s'exprimer, à lâcher tout ce qu'on avait sur le coeur pour le mettre au creux de ses mains. Mais le tatoueur savait que sous cette apparence compréhensive, il y avait un homme qui avait déjà pris trop de coups de la vie pour pouvoir en encaisser beaucoup d'autres. Le temps n'efface rien, amenuise seulement les douleurs mais laisse des cicatrices qui témoignent et témoigneront toujours.
- Kris, il n'y a pas "rien". Si tu es dans cet état, c'est que quelque chose te tracasse au point de te détruire. Dis-toi seulement que c'est normal, ce genre de période mais qu'il y a des solutions à tout, même si parfois, c'est plus difficile et demande plus d'efforts et de temps. Tu m'as aussi terriblement manqué et ne t'excuses pas s'il te plaît, c'est ta soirée et je ferai tout ce que je peux pour te remonter le moral, okay ? Oh attend, tiens, j'ai une idée. Continue de manger, je reviens rapidement.
Même s'il hocha la tête, le brun n'avala rien de plus tant que son ami n'était pas de retour. Les charmantes boules de poils lui tirèrent un mince sourire alors que son coeur se pinçait doucement. Innocentes et tendres bestioles, il en attrapa doucement une sous les pattes avant pour le poser entre ses jambes croisées. La fourrure douce courut sous ses doigts, glissant dans les creux secs d'une peau malmenée. Un grincement de dents lui indiqua qu'il faisait bien alors que son museau asséché par le manque de soin se redressa vers celui du rouquin.
- C'est excellent. J'ai juste du mal à avaler mais ... comme d'habitude, c'est parfait Faö'.
Plus pour lui faire plaisir que par réelle envie, il attrape de nouveau quelque chose qu'il gouta, soupirant doucement d'un plaisir quelque peu feint : tellement bon et pourtant son ventre se tordait en lui hurlant de tout rendre, de ne rien prendre. Mais en plus d'une insulte, cela aurait été un blasphème car même si le goût était lointain dans sa bouche où tout se transformait en cendres, Kris arrivait à sentir à quel point l'aliment était délicieux. Alors il força le silence à ce système digestif médiocre et avala le tout en massant une longue oreille de deux de ses doigts habiles, quoi qu'usés et rouillés par le temps.
- Well ... Il allait y passer la nuit. Ça fait ... je sais pas, 5 ans que je suis ici ? Plus ? Aucune idée. J'ai mis au pif mon doigt sur une carte et j'ai déménagé. Et t'sais c'est comme si ... je sais pas, le passé me courait après ? Cliché hein mais c'est vraiment ça. J'vais t'passer les détails mais en gros j'me suis installé, j'ai fais ma vie c'était cool, vraiment cool. J'ai rencontré un homme. On était fous amoureux mais on s'est pas mis ensemble. Il a fini par partir. J'avais un ami très proche. Très cher if you know what I mean ... Parti. Mon meilleur ami d'enfance a emménagé, il est resté vraiment longtemps. Tu l'aurais kiffé vraiment. Et ... Wow quand j'y pense ahah. Kris reprit une respiration, par où commencer ... Kayn a débarqué en ville. C'est à cause de lui que je me suis retrouvé en taule quand j'étais ado', 'fin en centre de redressement. On a eu une relation ... ouais hyper toxique, puis il est parti. Ça a été mieux puis j'ai rencontré un flic, l'ex-commissaire de cette ville. T'sais le genre baraqué, qu'a été dans les forces spéciales, bien porté sur les meufs ... je sais pas trop comment ça a dégénéré mais je me suis retrouvé au pieu avec lui une fois. Deux fois. La troisième fois, j'ai servi de maison d'accueil à un gosse à peine adulte, camé jusqu'à la moëlle et poursuivit par la pègre toute entière.
Putain son histoire, un roman mais comme sa vie en fait. Kris inspira longuement : il ne pouvait pas donner de nom pour la simple et bonne raison que Zack était toujours en ville et que malgré tous les évènements, il l'aimait toujours autant. Même si rien n'était plus réparable surement, maintenant.
- Bref, j'ai aimé ce flic. Trop. Il s'appelait John. Et j'ai aimé le gamin, comme mon fils, tellement fort. Et t'sais Faö' ... j'aime bien les enfants. Mais j'en aurais jamais parce que je suis incapable d'avoir une relation stable et parce que je saurais pas m'occuper d'un gamin, j'arrive même pas à m'occuper d'moi regarde ! J'vais avoir 30 ans merde ... et je me suis retrouvé avec lui, camé jusqu'à l'os et ... putain je l'ai aimé ce petit. Comme le mien, comme mon petit-frère, je l'ai aimé tellement fort, c'était ... la chose la plus précieuse au monde pour moi. Je l'ai adopté, y a moins de deux ans tu sais ? Officiellement. Puis ... John est parti. Genre il a laissé une lettre pour que je le rejoigne mais rien de plus, il s'est juste volatilisé et moi j'étais là ... en y réfléchissant, c'était un gros con aussi mais merde j'étais prêt, ENFIN à avoir une relation stable avec UN gars. Un seul et unique. Et il ... disparait. Et me laisse avec un p'tit à charge, pas sevré.
Le tatoueur prit une grande inspiration et s'allongea, la tête sur la cuisse de son ami pour reprendre une inspiration, s'enfonçant quelques secondes dans le silence. Le lapin grimpa sur son ventre et il fourra ses doigts dans sa fourrure en serrant doucement.
- Anyway ... J'allais pas bien comme tu peux t'en douter. On s'est débrouillé parce que John lui avait payé un chalet entier et qu'il était en coloc' avec son meilleur pote. Puis y avait les aides de l'Etat et tout ... bref ça allait. Mais moi mentalement ... un abandon de plus, la blague quoi. J'ai continué même si ça allait pas. Genre vraiment pas. Puis Bartholomew, mon ami d'enfance t'sais il en pouvait plus de me voir comme ça, c'est normal. Et ... bon j'suis pas censé le crier sur tous les toits mais c'est l'un des petits-fils de la reine d'Angleterre et il est vraiment excentrique. Disons que ça plait pas à tout le monde. Alors il m'a sorti au bar, on était bourré puis y avait ces mecs devant le bar, vénèrent ... J'étais vraiment fais. Et j'ai pas vu assez vite que c'était contre nous, 'fin contre lui qu'ils étaient et ... et j'ai pas ... j'ai pas pu t'sais, j'a-ai essayé après mais ... La voix coupée, l'italien appuya avec force sa paume sur son oeil bleuté, Ils avaient d'l'acide, qui lancent de l'acide aux gens bordel c'est ... dégueulasse de faire ça ...
Ses joues étaient mouillées. Merde.
Kris se redressa vivement, le lapin sauta de son torse alors qu'il essuyait rageusement ses joues. Pleurer devant Faö' ne le dérangeait pas mais il savait qu'il allait avoir encore plus mal à la tête après. Et ce qu'il avait pris avant d'arriver n'aidait pas. Toujours dos à son ami, il se contenta de tendre son bras à la peau marquée par les brûlures et les greffes de peau, désormais en bien meilleur état qu'il n'avait été. Mais toujours et à jamais, déformé.
- J'ai reçu que quelques gouttes. Barth' s'est pris le reste sur la moitié du visage. Je l'ai entendu hurler. J'ai hurlé, 'fin je crois. Et je me suis réveillé à l'hôsto'.
Il avait besoin d'air alors il se leva et fit quelques pas jusqu'à la fenêtre pour l'ouvrir, fouillant dans sa poche pour sortir une clope et l'allumer avant de jeter un coup d'oeil au propriétaire des lieux.
- Désolé, faut que je fume un peu. Au final c'est encore relativement récent tout ça pour moi. Ma dernière greffe remonte à ... six mois ? Un peu plus ? J'sais pas trop. Désolé si c'est pas très précis, c'est un peu flou dans ma tête tout ça. Une profonde inspiration se fit entendre, J'essaye quand même de t'la faire courte. Bon ... Hosto', je te passe notre état, Barth' va bien aujourd'hui c'est tout ce qui importe mais ça a été l'enfer. Et DEVINE QUOI ? Crié ? Lui ? Oui. Bah y a un mec qu'est venu nous aider quand on s'est pris l'acide. Et Barth' en délirant à moitié il m'a sorti "ouiii, il ressemblait vachement à ton père adoptiiiiif" soit le gars qui est censé être mort et qui m'a abandonné et donc je me suis retrouvé en centre de redressemeeeeent. Luiiiii. L'une des personnes les plus importantes de ma viiiie et de mon adolesceeeeence. Donc je l'ai dis à Zack, il a enquêté et DEVINE QUOI ? Bah c'était lui. Péter un plomb ? Lui ? NON. Enfin, c'est ce qu'a essayé de masquer son rire et sa tête qui tombait dans ses bras. Sans compter la cendre de sa clope a peine fumé qui tombait dans le vide de l'extérieur. Donc monsieur n'était pas mort mais m'avait bien abandonné, oklm. Y a pas d'soucis ouais. Tu t'rends compte combien d'abandon j'ai vécu dans ma vie Faö' ? Je sais que j'suis une merde et franchement pas le meilleur pote ou amant ou lover sur Terre mais je suis pas une merde A CE POINT LA, si ?
Tant pis pour la clope, la suite devant être racontée silencieusement. Il jeta l'objet, ferma la fenêtre et revint bien vite contre le rouquin, désormais agité d'une frénésie qui lui faisait se tordre les doigts.
- Je suis sorti de l'hôpital et puis j'étais ... pas dans mon état normal tu vois ? Je suis pas censé parler de ça, je suis pas censé te le dire c'est dangereux mais ... mon père adoptif trainait dans des trucs pas clairs enfin tu vois le genre tu connais et ... disons que. Il trépignait, ses yeux baissés sur ses doigts se relevèrent brusquement pour se planter dans ceux de son ami, sa voix murmurant quelques notes grave venues d'ailleurs, un secret qui devrait rester enterré. Disons qu'ils ne feront plus de mal à personne et que j'ai choppé des traumatismes supplémentaires. J'ai couché avec lui. Aussi. Callum. Ah et je suis rentré. J'ai repris ma vie. Bartholomew n'a pas pu revenir, bien sûr. J'me suis tapé une dépression et j'ai quitté la ville. Une espère de ... j'sais pas, un pèlerinage. J'ai traversé le monde pendant plusieurs mois, revus ma famille, mes racines, mes anciens amants. Je me suis cherché loin, très loin mais tout convergeait toujours vers cette ville. Elle est maudite pour moi, cette île. J'suis revenu. Avec Zack. Puis ... Puis je sais pas. C'était flou. J'ai décidé d'arrêter les conneries j'en pouvais plus alors je me suis mis en trouple avec un amant qui était aussi mon amoureux ... Le fameux Andrej qu'on a vu au marché de noël. Et Darian, un ami, je l'aime si fort ce gars tu t'entendrais super bien avec. Ça se passait bien j'te jure très bieeen super bien. Ça m'apaisait. Plus de conneries. J'ai revu mon ex-presque fiancé de quand j'étais tout juste sorti du centre de redressement aussi mais ça s'est arrêté là. Puis d'autres relations mais j'ai pas cherché à plus parce que ... j'étais bien. Avec Zack. Avec Andrej et Darian.
Kris attrapa une des assiettes et mordit dans un aliment, appréciant soudainement la texture, le goût, la chaleur sous sa langue et contre son palais. C'est comme si parler de Callum lui avait donné une adrénaline passagère. Il avala. Bu. Inspira profondément, expira encore plus fort, toisa les animaux, les murs, le plafonds, tout respirait la douceur, la chaleur, le foyer aimant dans lequel se développait Faölan, le foyer qu'il aurait pu avoir, avait pu, n'aurait. Plus. Jamais.
- Andrej s'est tapé Zack dans mon dos. Plusieurs fois. J'l'ai appris au hasard.
Abandon supplémentaire.
- Donc je suis seul, de nouveau. J'ai tout donné pour un gamin qui n'a pas hésité à se taper mon mec dans mon dos. Je me suis mis officiellement en couple, moi, avec un gars qui n'a pas hésité à se taper mon fils dans mon dos. C'était le. Seul. A ne pas toucher. Le seul, et il y a touché. Il me l'a pris. Ils se sont pris mutuellement. J'crois qu'ils sont en couple maintenant ; j'pose plus les pieds au Lux du coup. Puis j'ai repris mes vieilles habitudes mais en moins drôle, j'baise plus. J'veux plus personne dans ma vie. Par contre. L'alcool là God, c'que ça m'avait manqué. Hmmm ... puis la drogue ça faisait longtemps mais la poudre, ça me tient debout tu comprends ? J'arrive plus à tatouer. J'ai plus de tune pour manger correctement puis j'ai pas envie donc au pire. Ah j'ai ... t'inquiète pas hein. Mais j'ai essayé d'partir. Une ou deux fois. Mais bon, ville maudite, Kris toujours là ahah. Ça riait, jaune ou noir, il ne sait pas. Puis la lumière commence à s'éteindre et ça s'écrase lentement sur ses épaules de nouveau, une voix plus lourde quittant sa gorge. C'est là. Ça se cachait depuis quelques années mais c'est rev'nu. Je le sens s'allonger sur moi la nuit. Dans moi. Quand j'prends rien. Le jour c'est caché dans un coin, avant ça avait peur du soleil mais ... plus maintenant. J'commence à le voir. Avec mes yeux. Je l'entends grimper sur moi. Il veut plus partir Faö'. Il n'a peur de personne. Il a presque fini de me dévorer.
Brûle de l'autre côté du miroir.
- Kris, il n'y a pas "rien". Si tu es dans cet état, c'est que quelque chose te tracasse au point de te détruire. Dis-toi seulement que c'est normal, ce genre de période mais qu'il y a des solutions à tout, même si parfois, c'est plus difficile et demande plus d'efforts et de temps. Tu m'as aussi terriblement manqué et ne t'excuses pas s'il te plaît, c'est ta soirée et je ferai tout ce que je peux pour te remonter le moral, okay ? Oh attend, tiens, j'ai une idée. Continue de manger, je reviens rapidement.
Même s'il hocha la tête, le brun n'avala rien de plus tant que son ami n'était pas de retour. Les charmantes boules de poils lui tirèrent un mince sourire alors que son coeur se pinçait doucement. Innocentes et tendres bestioles, il en attrapa doucement une sous les pattes avant pour le poser entre ses jambes croisées. La fourrure douce courut sous ses doigts, glissant dans les creux secs d'une peau malmenée. Un grincement de dents lui indiqua qu'il faisait bien alors que son museau asséché par le manque de soin se redressa vers celui du rouquin.
- C'est excellent. J'ai juste du mal à avaler mais ... comme d'habitude, c'est parfait Faö'.
Plus pour lui faire plaisir que par réelle envie, il attrape de nouveau quelque chose qu'il gouta, soupirant doucement d'un plaisir quelque peu feint : tellement bon et pourtant son ventre se tordait en lui hurlant de tout rendre, de ne rien prendre. Mais en plus d'une insulte, cela aurait été un blasphème car même si le goût était lointain dans sa bouche où tout se transformait en cendres, Kris arrivait à sentir à quel point l'aliment était délicieux. Alors il força le silence à ce système digestif médiocre et avala le tout en massant une longue oreille de deux de ses doigts habiles, quoi qu'usés et rouillés par le temps.
- Well ... Il allait y passer la nuit. Ça fait ... je sais pas, 5 ans que je suis ici ? Plus ? Aucune idée. J'ai mis au pif mon doigt sur une carte et j'ai déménagé. Et t'sais c'est comme si ... je sais pas, le passé me courait après ? Cliché hein mais c'est vraiment ça. J'vais t'passer les détails mais en gros j'me suis installé, j'ai fais ma vie c'était cool, vraiment cool. J'ai rencontré un homme. On était fous amoureux mais on s'est pas mis ensemble. Il a fini par partir. J'avais un ami très proche. Très cher if you know what I mean ... Parti. Mon meilleur ami d'enfance a emménagé, il est resté vraiment longtemps. Tu l'aurais kiffé vraiment. Et ... Wow quand j'y pense ahah. Kris reprit une respiration, par où commencer ... Kayn a débarqué en ville. C'est à cause de lui que je me suis retrouvé en taule quand j'étais ado', 'fin en centre de redressement. On a eu une relation ... ouais hyper toxique, puis il est parti. Ça a été mieux puis j'ai rencontré un flic, l'ex-commissaire de cette ville. T'sais le genre baraqué, qu'a été dans les forces spéciales, bien porté sur les meufs ... je sais pas trop comment ça a dégénéré mais je me suis retrouvé au pieu avec lui une fois. Deux fois. La troisième fois, j'ai servi de maison d'accueil à un gosse à peine adulte, camé jusqu'à la moëlle et poursuivit par la pègre toute entière.
Putain son histoire, un roman mais comme sa vie en fait. Kris inspira longuement : il ne pouvait pas donner de nom pour la simple et bonne raison que Zack était toujours en ville et que malgré tous les évènements, il l'aimait toujours autant. Même si rien n'était plus réparable surement, maintenant.
- Bref, j'ai aimé ce flic. Trop. Il s'appelait John. Et j'ai aimé le gamin, comme mon fils, tellement fort. Et t'sais Faö' ... j'aime bien les enfants. Mais j'en aurais jamais parce que je suis incapable d'avoir une relation stable et parce que je saurais pas m'occuper d'un gamin, j'arrive même pas à m'occuper d'moi regarde ! J'vais avoir 30 ans merde ... et je me suis retrouvé avec lui, camé jusqu'à l'os et ... putain je l'ai aimé ce petit. Comme le mien, comme mon petit-frère, je l'ai aimé tellement fort, c'était ... la chose la plus précieuse au monde pour moi. Je l'ai adopté, y a moins de deux ans tu sais ? Officiellement. Puis ... John est parti. Genre il a laissé une lettre pour que je le rejoigne mais rien de plus, il s'est juste volatilisé et moi j'étais là ... en y réfléchissant, c'était un gros con aussi mais merde j'étais prêt, ENFIN à avoir une relation stable avec UN gars. Un seul et unique. Et il ... disparait. Et me laisse avec un p'tit à charge, pas sevré.
Le tatoueur prit une grande inspiration et s'allongea, la tête sur la cuisse de son ami pour reprendre une inspiration, s'enfonçant quelques secondes dans le silence. Le lapin grimpa sur son ventre et il fourra ses doigts dans sa fourrure en serrant doucement.
- Anyway ... J'allais pas bien comme tu peux t'en douter. On s'est débrouillé parce que John lui avait payé un chalet entier et qu'il était en coloc' avec son meilleur pote. Puis y avait les aides de l'Etat et tout ... bref ça allait. Mais moi mentalement ... un abandon de plus, la blague quoi. J'ai continué même si ça allait pas. Genre vraiment pas. Puis Bartholomew, mon ami d'enfance t'sais il en pouvait plus de me voir comme ça, c'est normal. Et ... bon j'suis pas censé le crier sur tous les toits mais c'est l'un des petits-fils de la reine d'Angleterre et il est vraiment excentrique. Disons que ça plait pas à tout le monde. Alors il m'a sorti au bar, on était bourré puis y avait ces mecs devant le bar, vénèrent ... J'étais vraiment fais. Et j'ai pas vu assez vite que c'était contre nous, 'fin contre lui qu'ils étaient et ... et j'ai pas ... j'ai pas pu t'sais, j'a-ai essayé après mais ... La voix coupée, l'italien appuya avec force sa paume sur son oeil bleuté, Ils avaient d'l'acide, qui lancent de l'acide aux gens bordel c'est ... dégueulasse de faire ça ...
Ses joues étaient mouillées. Merde.
Kris se redressa vivement, le lapin sauta de son torse alors qu'il essuyait rageusement ses joues. Pleurer devant Faö' ne le dérangeait pas mais il savait qu'il allait avoir encore plus mal à la tête après. Et ce qu'il avait pris avant d'arriver n'aidait pas. Toujours dos à son ami, il se contenta de tendre son bras à la peau marquée par les brûlures et les greffes de peau, désormais en bien meilleur état qu'il n'avait été. Mais toujours et à jamais, déformé.
- J'ai reçu que quelques gouttes. Barth' s'est pris le reste sur la moitié du visage. Je l'ai entendu hurler. J'ai hurlé, 'fin je crois. Et je me suis réveillé à l'hôsto'.
Il avait besoin d'air alors il se leva et fit quelques pas jusqu'à la fenêtre pour l'ouvrir, fouillant dans sa poche pour sortir une clope et l'allumer avant de jeter un coup d'oeil au propriétaire des lieux.
- Désolé, faut que je fume un peu. Au final c'est encore relativement récent tout ça pour moi. Ma dernière greffe remonte à ... six mois ? Un peu plus ? J'sais pas trop. Désolé si c'est pas très précis, c'est un peu flou dans ma tête tout ça. Une profonde inspiration se fit entendre, J'essaye quand même de t'la faire courte. Bon ... Hosto', je te passe notre état, Barth' va bien aujourd'hui c'est tout ce qui importe mais ça a été l'enfer. Et DEVINE QUOI ? Crié ? Lui ? Oui. Bah y a un mec qu'est venu nous aider quand on s'est pris l'acide. Et Barth' en délirant à moitié il m'a sorti "ouiii, il ressemblait vachement à ton père adoptiiiiif" soit le gars qui est censé être mort et qui m'a abandonné et donc je me suis retrouvé en centre de redressemeeeeent. Luiiiii. L'une des personnes les plus importantes de ma viiiie et de mon adolesceeeeence. Donc je l'ai dis à Zack, il a enquêté et DEVINE QUOI ? Bah c'était lui. Péter un plomb ? Lui ? NON. Enfin, c'est ce qu'a essayé de masquer son rire et sa tête qui tombait dans ses bras. Sans compter la cendre de sa clope a peine fumé qui tombait dans le vide de l'extérieur. Donc monsieur n'était pas mort mais m'avait bien abandonné, oklm. Y a pas d'soucis ouais. Tu t'rends compte combien d'abandon j'ai vécu dans ma vie Faö' ? Je sais que j'suis une merde et franchement pas le meilleur pote ou amant ou lover sur Terre mais je suis pas une merde A CE POINT LA, si ?
Tant pis pour la clope, la suite devant être racontée silencieusement. Il jeta l'objet, ferma la fenêtre et revint bien vite contre le rouquin, désormais agité d'une frénésie qui lui faisait se tordre les doigts.
- Je suis sorti de l'hôpital et puis j'étais ... pas dans mon état normal tu vois ? Je suis pas censé parler de ça, je suis pas censé te le dire c'est dangereux mais ... mon père adoptif trainait dans des trucs pas clairs enfin tu vois le genre tu connais et ... disons que. Il trépignait, ses yeux baissés sur ses doigts se relevèrent brusquement pour se planter dans ceux de son ami, sa voix murmurant quelques notes grave venues d'ailleurs, un secret qui devrait rester enterré. Disons qu'ils ne feront plus de mal à personne et que j'ai choppé des traumatismes supplémentaires. J'ai couché avec lui. Aussi. Callum. Ah et je suis rentré. J'ai repris ma vie. Bartholomew n'a pas pu revenir, bien sûr. J'me suis tapé une dépression et j'ai quitté la ville. Une espère de ... j'sais pas, un pèlerinage. J'ai traversé le monde pendant plusieurs mois, revus ma famille, mes racines, mes anciens amants. Je me suis cherché loin, très loin mais tout convergeait toujours vers cette ville. Elle est maudite pour moi, cette île. J'suis revenu. Avec Zack. Puis ... Puis je sais pas. C'était flou. J'ai décidé d'arrêter les conneries j'en pouvais plus alors je me suis mis en trouple avec un amant qui était aussi mon amoureux ... Le fameux Andrej qu'on a vu au marché de noël. Et Darian, un ami, je l'aime si fort ce gars tu t'entendrais super bien avec. Ça se passait bien j'te jure très bieeen super bien. Ça m'apaisait. Plus de conneries. J'ai revu mon ex-presque fiancé de quand j'étais tout juste sorti du centre de redressement aussi mais ça s'est arrêté là. Puis d'autres relations mais j'ai pas cherché à plus parce que ... j'étais bien. Avec Zack. Avec Andrej et Darian.
Kris attrapa une des assiettes et mordit dans un aliment, appréciant soudainement la texture, le goût, la chaleur sous sa langue et contre son palais. C'est comme si parler de Callum lui avait donné une adrénaline passagère. Il avala. Bu. Inspira profondément, expira encore plus fort, toisa les animaux, les murs, le plafonds, tout respirait la douceur, la chaleur, le foyer aimant dans lequel se développait Faölan, le foyer qu'il aurait pu avoir, avait pu, n'aurait. Plus. Jamais.
- Andrej s'est tapé Zack dans mon dos. Plusieurs fois. J'l'ai appris au hasard.
Abandon supplémentaire.
- Donc je suis seul, de nouveau. J'ai tout donné pour un gamin qui n'a pas hésité à se taper mon mec dans mon dos. Je me suis mis officiellement en couple, moi, avec un gars qui n'a pas hésité à se taper mon fils dans mon dos. C'était le. Seul. A ne pas toucher. Le seul, et il y a touché. Il me l'a pris. Ils se sont pris mutuellement. J'crois qu'ils sont en couple maintenant ; j'pose plus les pieds au Lux du coup. Puis j'ai repris mes vieilles habitudes mais en moins drôle, j'baise plus. J'veux plus personne dans ma vie. Par contre. L'alcool là God, c'que ça m'avait manqué. Hmmm ... puis la drogue ça faisait longtemps mais la poudre, ça me tient debout tu comprends ? J'arrive plus à tatouer. J'ai plus de tune pour manger correctement puis j'ai pas envie donc au pire. Ah j'ai ... t'inquiète pas hein. Mais j'ai essayé d'partir. Une ou deux fois. Mais bon, ville maudite, Kris toujours là ahah. Ça riait, jaune ou noir, il ne sait pas. Puis la lumière commence à s'éteindre et ça s'écrase lentement sur ses épaules de nouveau, une voix plus lourde quittant sa gorge. C'est là. Ça se cachait depuis quelques années mais c'est rev'nu. Je le sens s'allonger sur moi la nuit. Dans moi. Quand j'prends rien. Le jour c'est caché dans un coin, avant ça avait peur du soleil mais ... plus maintenant. J'commence à le voir. Avec mes yeux. Je l'entends grimper sur moi. Il veut plus partir Faö'. Il n'a peur de personne. Il a presque fini de me dévorer.
Brûle de l'autre côté du miroir.
Faölan K. O'Dea
Survivant de l'Escape Game Halloween 2021
● ☽ ● ◯ ● ☾ ●
Secret keeper
Ft. Kris
Attentif à son récit, le rouquin ne cessa de jouer doucement dans la chevelure voisine. Un moyen de l'apaiser, de lui assurer qu'il était toujours présent, à ses côtés. Il ne le lâcherait pas, malgré les maux, malgré ces histoires horribles qu'il lui partageaient.
Kris avait vécu un sale moment et Faölan fut peiné d'apprendre qu'il avait sombré sous tant de pression. Lui aussi aurait craqué, comme bien d'autres individus mais tout ne s'arrêtait pas là et Faö vint l'enserrer avec délicatesse. Il n'y a malheureusement rien à dire de plus qu'un :
- Je suis désolé que tu aies vécu tout ça mais je t'aiderai à remonter tes peines, je te le jure.
Il n'avait pas tous les outils à sa disposition pour le libérer de ses chaines. Ce qui s'était produit resterait gravé dans la chair et l'âme de son ami mais Faölan pouvait au moins y apposer un baume réparateur et peu à peu lutter contre ces monstres le hantant, les détruisant à l'aide de sa lumière.
Partir. Kris avait tenté de s'enfuir, de se libérer et cette idée le fit compresser davantage la silhouette contre la sienne. Il se surprit à trembler contre lui, le museau planté dans le creux entre son cou et son épaule. Il lui était précieux et le rouquin comptait sortir toutes les armes et cartes du monde pour le tirer de là.
- Faudra toutefois changer ces habitudes, Kris...je sais que c'est bien plus facile à dire qu'à faire mais la drogue et l'alcool vont simplement te faire sombrer encore plus profondément dans tes maux...tu as demandé de l'aide ?
Probablement. Ou probablement pas, connaissant Kris.
- Dans tous les cas, faudra faire bouger les choses et on va commencer ça aujourd'hui...tu sais très bien que chez moi, pas d'alcool et pas de drogues.
Ironique, pour un type qui gère un strip club.
Mais après quelques échanges, il était temps de lui changer les idées. D'abord, en le forçant à avaler au moins un bout de dessert. Un bon film, un second ensuite et une petite balade avec les chiens, dehors, dans la cours. Des jeux vidéos, de société nuls juste pour rigoler, bref, il chercha tous les moyens possibles afin de lui changer les idées, de lui arracher au moins un sourire franc et de lui retirer ses sales idées du crâne. Une soirée mouvementée, plus calme, lorsqu'il se lova simplement contre lui pour lui raconter des histoires stupides.
Puis malgré ses tentatives de le garder auprès de la nuit, ce fut raté et c'est dans sa voiture qu'il s'installe, démarrant le moteur. Un regard en sa direction ensuite.
- Tu es certain de ne pas vouloir rester dormir..?
Peut-être s'étaient-ils en vérité un petit peu pris la tête, à quelques reprises dans la soirée...rien de bien intense heureusement mais ainsi tendu, il était parfois difficile de laisser passer quelques bribes sans se prendre un revers.
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Kris McGeyver
Super Admin' à votre service
La présence de Faölan, pour lui, il n'y avait rien de plus rassurant. C'était les seules choses qui le faisait tenir. Kris était un animal social, comment avait-il pu se passer aussi longtemps d'amis, de proches, de contacts ? Barth' lui manquait oui, il lui manquait de tout son coeur mais il le savait en sécurité. Faölan avait sa chevelure de feu était là maintenant : d'un côté cela le rassurait, et d'un autre il avait envie de le repousser loin de lui. Comme pour lui empêcher le deuil. Parce qu'il savait, lui, que c'était comme ça désormais. Que ses amis devaient faire le deuil de celui qu'ils avaient connu, appris à aimé, celui avec qui ils avaient tant partagé, qui avait tant donné. L'italien ne se sentait plus que l'ombre de lui-même. Son reflet ne renvoyait rien que des traces fantomatiques de la lumière d'autres fois.
Il se manquait, mais il n'avait pas la force de se manquer. Ironic, isn't it ?
Les caresses du propriétaire des lieux avaient le don d'apaiser son coeur, son âme déchirée et son corps affaibli.
Les mots lui déplaisaient mais ce n'était pas comme s'il avait la force de répliquer. La nourriture peinait à rentrer, les paroles à sortir ; c'était comme si sa gorge c'était asséchée un peu plus, que ses cordes vocales éclatées avaient rendu leur dernier souffle.
L'italien, épuisé, se laissait aller contre son ami. Et plus ses muscles se détendaient, plus il avait l'impression de quitter leur réalité. Le plafond, le sol, les murs, plus rien ne lui paraissait réel. Il s'enfonçait bien loin dans sa tête comme cela lui arrivait de plus en plus. Enfermé dans cette chambre d'enfant qu'il n'avait finalement jamais réellement quitté.
Quelques larmes prirent encore le temps de s'épancher sur l'épaule de celui qu'il sentait le serrer fort. Si fort. Comme s'il allait s'en aller à tout jamais. Ce que lui avait l'impression qu'il allait arriver.
Cela lui faisait du bien d'être ici. Avec la fourrure chaude sous la main. La bonne odeur de nourriture dans l'air. Et le poids de Faölan contre le sien. Cela faisait longtemps, très longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Mais au creux de son ventre, la bête raclait de ses griffes le chair, en interne. Profite, car c'est la dernière fois. La toute dernière fois.
La vision floue de l'italien se posa sur la fenêtre, incapable de voir à travers. C'était ça. C'était ça qu'il voulait garder comme tout dernier souvenir de sa vie. Ce bien-être contre son plus vieil ami. La chaleur d'un foyer qu'il n'avait jamais eu stable. C'était avec ça qu'il voulait mourir.
- Non, j'aimerais vraiment rentrer chez moi. Mais merci. Pour tout et pour la soirée.
C'était ça. Ce soir. La dernière fois.
Kris ne se souvient ni de s'être levé, ni de s'être habillé. Seulement que Faö' avait insisté pour le ramener en voiture. Ok. Ça n'empêcherait pas la suite de sa dernière nuit. Dans la voiture, les lampadaires dansaient sur le visage du roux qu'il se sentait regarder avec tout l'amour du monde. Les seules lumières qui transparaissaient dans son regard vide.
- Tu m'as manqué.
Il voyait le visage soucieux du rouquin et se promit de lui laisser un mot. Pour lui dire que ce n'était pas sa faute et pour le remercier du fond du coeur pour cette dernière fois. Oui, il ferait cet effort. L'ultime effort. Pour lui. Juste pour Faö'.
Il se manquait, mais il n'avait pas la force de se manquer. Ironic, isn't it ?
Les caresses du propriétaire des lieux avaient le don d'apaiser son coeur, son âme déchirée et son corps affaibli.
Les mots lui déplaisaient mais ce n'était pas comme s'il avait la force de répliquer. La nourriture peinait à rentrer, les paroles à sortir ; c'était comme si sa gorge c'était asséchée un peu plus, que ses cordes vocales éclatées avaient rendu leur dernier souffle.
L'italien, épuisé, se laissait aller contre son ami. Et plus ses muscles se détendaient, plus il avait l'impression de quitter leur réalité. Le plafond, le sol, les murs, plus rien ne lui paraissait réel. Il s'enfonçait bien loin dans sa tête comme cela lui arrivait de plus en plus. Enfermé dans cette chambre d'enfant qu'il n'avait finalement jamais réellement quitté.
Quelques larmes prirent encore le temps de s'épancher sur l'épaule de celui qu'il sentait le serrer fort. Si fort. Comme s'il allait s'en aller à tout jamais. Ce que lui avait l'impression qu'il allait arriver.
Cela lui faisait du bien d'être ici. Avec la fourrure chaude sous la main. La bonne odeur de nourriture dans l'air. Et le poids de Faölan contre le sien. Cela faisait longtemps, très longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Mais au creux de son ventre, la bête raclait de ses griffes le chair, en interne. Profite, car c'est la dernière fois. La toute dernière fois.
La vision floue de l'italien se posa sur la fenêtre, incapable de voir à travers. C'était ça. C'était ça qu'il voulait garder comme tout dernier souvenir de sa vie. Ce bien-être contre son plus vieil ami. La chaleur d'un foyer qu'il n'avait jamais eu stable. C'était avec ça qu'il voulait mourir.
- Non, j'aimerais vraiment rentrer chez moi. Mais merci. Pour tout et pour la soirée.
C'était ça. Ce soir. La dernière fois.
Kris ne se souvient ni de s'être levé, ni de s'être habillé. Seulement que Faö' avait insisté pour le ramener en voiture. Ok. Ça n'empêcherait pas la suite de sa dernière nuit. Dans la voiture, les lampadaires dansaient sur le visage du roux qu'il se sentait regarder avec tout l'amour du monde. Les seules lumières qui transparaissaient dans son regard vide.
- Tu m'as manqué.
Il voyait le visage soucieux du rouquin et se promit de lui laisser un mot. Pour lui dire que ce n'était pas sa faute et pour le remercier du fond du coeur pour cette dernière fois. Oui, il ferait cet effort. L'ultime effort. Pour lui. Juste pour Faö'.
Malik Caleb Al'ahmaq
Une poigne dure sur le volant, à en faire ressortir la teinte bleutée de ses veines qui se noyaient entre la base de ses métacarpes. Prêtes à exploser sous la pression. Sur le bitume, la gomme de ses pneus laissait de lourde traces dans les virages serrés sur un crissement déchirant l’air. La conduite était brutale, à vif. Les lumières des lampadaires s’allumant n’étaient que de passage sur la noirceur de ses pupilles, tel des flashs. Seule trace de son passage, le bourdonnement qu’offrait le son du moteur qui était poussé au maximum de ses capacités.
La colère empoisonnait de son venin le sang de l’Algérien. Entre l’autre qu’avait disparu. Ses musiciens qui l’avaient planté. Ce contrat qui ne se faisait pas signer. Le grincement des molaires surpassait presque le son du bolide. Un énième virage trop serré. Tendant le bras, l’animal attrapait une bouteille et faisait sauter le bouchon de son pouce. Il buvait de longues gorgées du liquide amer avant de jeter le cadavre vide en verre au sol. Ligne droite. Son pied s’enfonçait plus profondément sur la pédale de l’accélérateur. Pied au planché. Puis qu’est-ce qu’il en avait à foutre, au pire ?
C’est le crash.
D’un coup. La taule de son véhicule embrassait un corps inconnu. Une priorité d’ignorée. Comme si en pleine nuit, le monde n’aurait dû être qu’à lui. S’offrir corps et âme à sa petite personne. Le véhicule partait en tonneau après avoir décollé suite à l’impact. Pleine face contre flanc. Celui-ci se retrouvait sur le dos alors que le métis sentait un liquide chaud couler le long de son visage. Ses paupières essayaient de se soulever pour comprendre ce qu’il se passait. Un acouphène le rendait sourd. Pris au piège dans son véhicule. Même pas la force de hurler sur l’autre conducteur pour le traiter de connard. Le noir s’abattait sur ses yeux puis sur son esprit.
Ko technique.
Voiture morte.
Bonne nuit à vous.
La colère empoisonnait de son venin le sang de l’Algérien. Entre l’autre qu’avait disparu. Ses musiciens qui l’avaient planté. Ce contrat qui ne se faisait pas signer. Le grincement des molaires surpassait presque le son du bolide. Un énième virage trop serré. Tendant le bras, l’animal attrapait une bouteille et faisait sauter le bouchon de son pouce. Il buvait de longues gorgées du liquide amer avant de jeter le cadavre vide en verre au sol. Ligne droite. Son pied s’enfonçait plus profondément sur la pédale de l’accélérateur. Pied au planché. Puis qu’est-ce qu’il en avait à foutre, au pire ?
C’est le crash.
D’un coup. La taule de son véhicule embrassait un corps inconnu. Une priorité d’ignorée. Comme si en pleine nuit, le monde n’aurait dû être qu’à lui. S’offrir corps et âme à sa petite personne. Le véhicule partait en tonneau après avoir décollé suite à l’impact. Pleine face contre flanc. Celui-ci se retrouvait sur le dos alors que le métis sentait un liquide chaud couler le long de son visage. Ses paupières essayaient de se soulever pour comprendre ce qu’il se passait. Un acouphène le rendait sourd. Pris au piège dans son véhicule. Même pas la force de hurler sur l’autre conducteur pour le traiter de connard. Le noir s’abattait sur ses yeux puis sur son esprit.
Ko technique.
Voiture morte.
Bonne nuit à vous.
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