Tout s’était passé tellement vite et il était dans un tel état second qu’il peinait à se rappeler des choses. Il se souvenait qu’il était rentré de ses cours à l’académie comme d’habitude, sourire aux lèvres après une bonne journée et surtout en prévision de la soirée de fête qu’il avait prévu. Ses études avançaient bien et il voulait s’offrir une soirée détente. Répondre à quelques messages, prendre une douche et choisir sa tenue pour aller faire la fête voilà ce qui était au programme. Sauf que tout avait été interrompu par la sonnerie de son téléphone alors qu’il ouvrait son placard. Il avait vu s’afficher un numéro inconnu mais avait répondu sans vraiment s’inquiéter, à tous les coups ce n’était que du démarchage.

Si seulement cela avait été le cas. Quelques mots prononcés au téléphone et il se sentit glacé jusqu’aux os, tremblant de tout son corps, sans doute aussi pâle qu’un mort et le souffle erratique de quelqu’un au bord de la crise de panique, l’appareil glissant de ses doigts pour aller s’écraser au sol. Il lui avait fallu de très longues minutes et beaucoup d’effort pour réussir à se contrôler suffisamment pour ramasser l’appareil et composer le numéro de ses parents. Il avait à peine pu prononcer quelques mots mais moins d’une heure après la voiture privée de sa mère s’arrêtait dans la maison. Lui avait à peine réussi à s’habiller dans sa chambre, remplie d’angoisse. Elle était descendue de voiture pour venir le chercher dans sa chambre, l’aidant à ramasser quelques affaires avant de repartir avec lui, tout en douceur. Dans le véhicule elle avait prit le temps de prévenir le directeur de l’académie que son fils serait absent pour une durée indéterminé en raison d’un grave problème personnel.

De son côté le brun ne lâcha pas un seul son de tout le trajet, simplement accroché au bras de sa mère comme si sa vie en dépendait, le regard fixe et pourtant lointain, tout perdu qu’il était dans ses cauchemars.

Lui qui était si actif sur les réseaux il avait à peine touché à son téléphone au cours des 10 jours qui s’étaient écoulés. Il avait seulement réussit à envoyer un bref « je t’expliquerais » au bout de deux ou trois jours, il ne savait plus les jours qui passaient, à son colocataire inquiet de sa disparition. On ne pouvait pas dire qu’il allait mieux, c’était même l’inverse. Toujours aussi pâle, il peinait à manger et à dormir depuis ce fameux jour mais il fallait qu’il revienne. Il voulait parler avec Jace, essayer de lui expliquer, et il avait également rendez-vous à l’académie le lendemain pour expliquer ce cirque. La voiture de sa mère s’arrêta devant la porte de chez lui et il s’écoula un moment avant qu’il n’en sorte, son visage rempli d’hésitation et sans aucune trace de son habituel sourire. Il franchit lentement la porte de sa demeure, posant un regard nerveux autour de lui.

- Jace… ?

Sa voix était rauque tant il parlait peu ces derniers jours, ou tant il criait durant ses nuits de cauchemar il ne savait pas vraiment. D’un côté il ne voulait pas inquiéter son ami en se montrant dans cet état mais de l’autre il ne voulait pas l’abandonner ainsi et il avait besoin de le voir alors il espérait qu’il soit là. Il reste dans l’entrée de la demeure, semblant hésiter à rentrer dans ce qui était pourtant chez lui, guettant une chevelure rousse.

Il aurait voulu tout lui expliquer. Cela faisait un moment maintenant qu'ils vivaient ensemble, plus encore qu'ils se connaissaient et le brun les pensaient plutôt proches tous les deux. Et jamais il n'avait voulu disparaître aussi soudainement qu'il l'avait fait, l'inquiéter aussi peut être. Mais il n'avait pas pu se résoudre à expliquer quoi que ce soit. Il avait refuser d'en parler même avec ses parents, même avec son psy, renfermé sur lui même et les mots ne venaient pas sous ses doigts quand il avait voulu en parler, seulement la panique qui le paralysait. Alors il s'était contenté d'à peine un message, juste une façon de lui dire qu'il était en vivant en espérant qu'il comprenne que c'était juste...Trop pour lui à gérer. Il avait vu les messages, les appels, tout ce qu'il avait pu recevoir de lui et des autres qui se demandaient les raisons de sa disparition mais rien à faire, il n'arrivait pas à leur répondre, il ne voulait pas parler juste s'enfermer sur lui-même et rester seul. 

Au final seul Jace avait eu une réponse et il était là pour le voir essayer de lui expliquer à demi mots en espérant que les sons soient plus faciles à sortir que les lettres. Mais il voulait lui expliquer un minimum de ce qu'il se passait, sans compter qu'il savait qu'il devait repartir et qu'il ne remettrait peut être pas les pieds ici avant un moment. 

Pas un bruit. Il n'y a que le silence qui lui répond quand il appelle l'autre habitant de la maison. C'était étrange de voir ce lieu aussi silencieux, désert, mais d'un autre côté ce n'était pas tellement surprenant que Jace ne soit pas là il aurait du s'y attendre. Mais finalement une ombre descendant les escaliers le fait sursauter, reconnaissant son ami. Il ouvre la bouche comme pour parler mais aucun son ne sort sur le coup, encore moins en voyant la réaction du rouquin. Il s'attendait à ce qu'il lui en veuille oui mais... Il se mord la lèvre en le voyant juste passer devant lui sans même un regard. Il reste figé par le choc, la douleur lui étreignant la poitrine avec son équilibre mental déjà fragile qui vacille. 

Il lui faut le temps de réagir, réussissant péniblement à bouger mais à temps pour attraper la manche de son camarade.

Même sa voix lui parait trop suppliante, pathétique devant toute cette situation mais il n'arrive pas à faire autrement, les larmes aux yeux de voir qu'il avait peut être perdu son ami, le seul qu'il avait tenu à revenir voir.

Il ne sait même pas quoi dire et surtout ne savait pas s'il accepterait de l'écouter. Il ne voulait pas qu'il croit qu'il l'avait abandonné sans un regard ce n'était pas vrai et rien que l'idée qu'il puisse le croire lui faisait particulièrement mal. 

Il ne savait pas comment il devait réagir comment il devait se comporter face à son ami. Il ne s'était bien évidemment pas attendu à être accueilli à bras ouvert comme s'il ne s'était rien passé et avec le sourire mais il ne s'attendait pas non plus à recevoir une telle vague d'indifférence et encore moins la galère, la rage presque qu'il ressentait chez le rouquin. Il ne savait pas ce qu'il pouvait bien faire. Il voulait lui parler, lui expliquer, il ne voulait pas juste claquer la porte et ne plus jamais le revoir.

Il le sent se raidir à sa prise mais il ne le lâche pas, il ne voulait pas le laisser partir comme ça, pas sans avoir essayé de lui parler, d'essayer qu'ils se comprennent. Il voyait bien ses écouteurs dans les oreilles, pas sûr qu'il l'entende sans pouvoir en être sûr mais il devait au moins essayer avec le faible espoir qu'en le regardant il lise sur ses lèvres. Il ne réagit même pas à la fumée, ses yeux déjà de toute façon bien trop rouge, tout concentré s'il était sur le visage de cet ami qu'il ne voulait pas laisser partir, pas comme ça. 

Il sent le ton de la voix même s'il n'en comprends pas les paroles. Il en connait un peu après l'avoir côtoyé mais là il n'est pas en état de chercher à comprendre et rien que le ton employé fait passer le message et le fait trembler sous sa violence. Tellement surpris et choqué par la vague de haine qu'il se prenait il sent la prise qu'il avait sur lui se défaire et il le lâche, ne voulant pas non plus risquer de lui faire mal en le retenant. Mais il ne veut pas le laisser partir, il ne veut pas se séparer comme ça. Alors il fait ce qu'il peut et passe devant lui pour se mettre dos à la porte, face à lui, son regard suppliant cherchant à croiser le sien. 

Il parle lentement, de cette voix rauque qui lui allait si mal, espérant au moins qu'il lise sur ses lèvres ce qu'il lui disait, qu'il accepte de l'écouter juste un peu, qu'il comprenne que ce n'était pas parce qu'il avait voulu qu'il n'avait pas donné de nouvelles. 

Il est lui même surpris de ce qui sort de sa bouche. C'est venu d'un coup, tout seul, le surprenant totalement tant ça avait été spontané. Il ne se pensait même pas capable de le dire, il doutait que Jace l'ait entendu ou compris mais il n'avait eu aucun contrôle là dessus. 

Son sang battait si fort dans ses tempes de l’angoisse d’avoir perdu son ami qu’il ne captait même pas le son qui sortait de ses écouteurs et qui lui aurait pourtant indiqué qu’il ne pouvait pas se faire entendre. Mais il ne s’en rend pas compte, espérant juste pouvoir lui expliquer, faisant barrage de son corps devant la porte pour essayer de le convaincre de l’écouter. Et la bombe qui sort finalement de sa bouche sans qu’il ne l’ait voulu sans même qu’il ne le sente venir. C’était sorti vraiment tout seul, comme un coup de tonnerre dans un orage, le laissant presque choqué de ce qu’il avait dit.

Mais cette fois il croise son regard. Quelque chose change chez le rouquin il le sent, peut-être qu’il l’a entendu. Quelle phrase il ne sait pas, il s’en fiche, il veut juste parler avec lui, ne pas l’avoir perdu. Il garde le silence le temps qu’il enlève ses écouteurs, mordillant sa lèvre qui porte déjà de nombreuses marques inhabituelles, n’étant plus sûr de quoi dire après tout ça. Et au final c’est Jace qui rompt le silence, la question lui tirant un bref frisson. Il garde le silence quelques secondes, avant de hocher lentement la tête. Si l’aveu était sortit brutalement sans qu’il ait le temps de se questionner, il savait que le reste serait dur à dire mais il s’était promis de lui expliquer après avoir gardé le silence aussi longtemps. Il lui faut un temps pour contrôler assez sa voix pour réussir à reprendre la parole, même si le ton pointe la fragilité de cette voix.

- Oui… J’ai..reçu un appel du commissariat de Londres…l’autre jour… Ils ont dit que je devais venir parce qu’ils…. Parce qu’ils avaient arrêté celui qu’ils pensaient avoir…enfin…Lui

Il souffle doucement, la respiration tremblante tant en parler le replongeait dans ce qu’il aurait préféré oublier.

- Je…je suis désolé d’avoir…rien dit… mais je…je m’y attendais pas…j’étais…perdu… j’avais peur… et…pardon…pardonne moi je t’en prie…

Finalement sans pouvoir s’en empêcher il fait un pas vers son ami pour le prendre dans ses bras contre lui, les larmes aux yeux, complètement chamboulé par ce qu’il se passait, comment un simple coup de fil avait fait voler sa vie et son équilibre en l’air. Mais si au moins il pouvait s’en sortir en retrouvant son ami ce serait beaucoup.

- Tu…tu veux bien qu’on…parle un peu… ?

Un ton hésitant, tremblant, trop, mais il avait peur qu’il le repousse encore et il ne pourrait pas l’en blâmer, c’est lui qui était partit en premier même si ça n’avait pas été complètement son choix.

Il savait que c'était sans doute surprenant à entendre pour Jace, il lui avait expliqué brièvement ce qu'il s'était passé dans son enfance, mais rien ne laissait présager qu'après autant de temps, quelque chose et surtout ça allait se passer. Il était soulagé d'avoir réussi à lui dire, il avait peur de ne pas réussir à le dire, mais maintenant il avait surtout peur d'avoir perdu son ami et aussi égoïste que cela sonnait à ses oreilles il ne voulait pas. Malgré ce qu'il avait fait, il espérait que Jace voudrait bien encore lui parler. Il sursaute bien trop violemment quand le sac heurte le sol, beaucoup trop sur les nerfs par rapport à son état habituel mais il n'y pouvait rien. 

La panique de cette arrestation et de ce que ça entraînait se mêlait depuis des jours à la culpabilité d'avoir laissé celui qu'il considérait comme son meilleur ami dans le noir parce qu'il n'arrivait pas à parler, et le tout le rongeait bien comme il fallait, vidant ses nuits de sommeil. Alors si il devait s'excuser, Jace avait largement le droit à ses excuses. Mais finalement ses nerfs ont raison du reste, sa voix pourrait presque en craquer alors qu'il vient l'entourer de ses bras, une larme solitaire s'échappant de ses yeux océans pour glisser sur sa joue quand il sent qu'il lui rend au moins un peu son contact. Il se laisse guider jusqu'au canapé, remontant instinctivement ses genoux contre sa poitrine en les entourant de ses bras, comme un enfant qui cherche à se protéger alors que ses yeux ne quittent pas le français, ses crocs plantés dans sa lèvre. Il reste quelques instants silencieux le temps de trouver la force de commencer à parler.

Il baisse les yeux sur ses doigts serrés autour de ses jambes, les mots sortant difficilement de sa bouche mais il voulait lui expliquer.

Il finit par relever les yeux vers lui pour essayer de déchiffrer son camarade, son insécurité criante dans ses yeux alors qu'il avait peur de ses réactions. Peur de la suite. Peur de se retrouver seul. 

Le fameux sac qui l'avait fait sursauter un peu plus tôt et qui avait l'air bien rempli. Pour partir ? Pas comme s'il pouvait le lui reprocher vu que c'était lui qui avait disparu le premier mais il avait besoin de le savoir

C'était compliqué. Juste se trouver là c'était difficile, devant son regard, devant son attitude. En parler encore plus et il sentait ses mains qui tremblaient, incapable d'avoir le moindre contrôle sur son corps depuis que cette histoire avait commencé. Il voit la tête qui bouge de bas en haut comme pour lui dire d'y aller, pour indiquer un niveau d'écoute. Il n'était pas sûr pour autant qu'il l'écoute vraiment mais de toute façon il ne pouvait pas faire grand chose d'autres qu'essayer. Finalement les premiers sons sortent de sa gorge, rauques et hésitants, difficiles à exprimer. Et puis la suite vient, son regard fuyant finalement le rouquin pour se poser n'importe où ailleurs, simplement ne pas voir la façon dont il le regardait, il ne pouvait pas supporter le regard des autres, pas même le sien, pas maintenant. 

Et finalement sa voix s'éteint sur les dernières notes, difficiles et souffrantes mais assez audible pour que son histoire soit dites. Jusqu'à ce que la réponse qui vienne le trouble, fasse vaciller un peu plus l'éclat quasiment éteint de son regard et ne fasse grandir son mal être. 

Il murmure difficilement ses deux simples mots, sans vraiment comprendre. Il n'y avait aucune logique dans toute cette putain d'histoire mais à la façon dont il parlait et agissait c'était comme s'il ne croyait pas, comme s'il voyait en lui quelqu'un qui était venu lui raconter une histoire bateau. Il s'était attendu à beaucoup de choses le mannequin, de la colère, du refus de lui parler, être repousser. Il avait espéré qu'il serait au moins un peu soulagé de le revoir. Mais finalement c'était bien pire. Et la question qu'il pose ensuite finit de sceller la situation. 

Il baisse les yeux, dépliant lentement les genoux avec ses pieds qui retrouve contact avec le sol, seule partie de son être qui semblait garder un contact avec la réalité. 

Sa voix est calme d'un coup, monocorde mais beaucoup plus calme que ce qu'elle avait été jusque là. Il s'était trompé au final. Au fond c'était vrai que ces derniers temps ils se voyaient et se parlaient moins mais là c'était un autre niveau. Il n'était pas en colère, prenant simplement conscience qu'il avait sans doute déjà était rangé dans la case du passé, la case des choses qu'on regarde de temps en temps mais qu'on a pas décidé de garder pour continuer. Il avait sans doute raison après tout, il avait pleins de bonnes choses à vivre avec Hater, dans sa vie, qui étaient méritées, pas à s'encombrer de lui et de tous les problèmes qui allaient suivre. 

Il serre ses doigts entre eux, incapable de les laisser immobile, de rester lui même immobile, alors qu'il finit par parler à nouveau. 

Il avait sans doute bien plus intéressant à faire que de l'écouter pleurnicher et il n'y avait plus rien à dire de toute façon. C'était finit. Si Jace avait choisit d'abandonner son cas, il n'allait pas le forcer à y revenir et la meilleure chose qu'il pouvait faire c'était de le laisser partir et profiter de sa vie, lui il se débrouillerait. Il ne le regarde pas, sincère pourtant dans ses paroles même si quelque chose le brûlait en lui. C'était un peu l'achèvement de toute cette comédie qui lui arrivait, mais là encore, il ne pouvait pas impliquer son...Quoi ex meilleur ami désormais ?, là dedans. 

Il ne savait plus vraiment où il en était. Il n'était plus capable de réfléchir et encore moins d'agir comme il l'aurait fait jusqu'à il y a encore quelques jours. Il ne montrait jamais les problèmes liés à son passé, au final seul Jace était un peu au courant, mais encore dans les grandes lignes sinon à part ses parents et son psy personne ne savait rien de ce qu'il se passait sous ses mèches brunes. Et il ne voulait pas que ça change, il ne jamais voulu se laisser définir par ce qui lui était arrivé. Mais tout avait basculé quand il avait cet appel, quand il s'était enfin rendu compte qu'il ne savait pas gérer son passé, qu'il l'avait juste bien enfoui mais pas assez et il s'était tout prit en pleine face sur quelques mots prononcés au travers d'un téléphone. C'était presque le plus dur de se rendre compte que lui, qui voulait être psy et étudier l'esprit des autres, n'était même pas capable d'analyser son propre esprit. 

Et puis il y avait Jace. C'était lui et lui avant tout qui avait motivé son retour sur l'île alors qu'il n'y était pas prêt et qu'il n'avait pas d'autres raisons de repasser ici. Mais il voulait revenir pour lui parler, s'expliquer. Même si cela semblait être une erreur au final, Jace avait l'air de l'avoir déjà laissé partir. C'est un peu ce qui tournait dans sa tête jusqu'à ce que ses paroles lui fassent relever la tête, ses yeux océans remplis de larmes et de détresse, mais aussi d'incompréhension.

Bien sûr qu'il se doutait qu'il s'inquiéterait de sa disparition et le chercherait alors il avait fait en sorte de lui envoyer un message dès qu'il avait eu la force et la présence d'esprit d'y penser, pour le rassurer, lui faire comprendre que non il n'avait pas disparu. Certes le message en lui même n'expliquait rien, il n'avait pas pu mais le message existait bien jamais il l'aurait laissé dans le noir si longtemps. 

Il était vraiment désolé qu'il l'ait cru mort cela n'avait jamais été le but il avait fait tout ce qu'il pouvait sur le coup, et envoyer ce message avait déjà été un gros effort pour lui sur le coup même si après au final ce n'était rien, et il s'était clairement dit après que l'école avait du faire passer un mémo ou quelque chose... Est ce que Jace avait demandé à leurs profs ou au directeur et qu'ils avaient refusés de répondre ? Là n'était pas la question mais le brun espérait qu'ils n'avaient pas laissés le rouquin dans sa détresse sans lui répondre... Il le suit du regard quand il se lève, incapable d'en faire autant, figé sur le canapé.

A l'origine il avait émis l'idée de pouvoir rester ici avec son coloc qui même s'il était beaucoup moins là qu'un temps était toujours là pour jeter un oeil sur lui si besoin était mais maintenant... Il n'aurait pas le courage de rester seul dans cette maison, il avait toujours détesté cela mais là c'était encore pire, et il ne voulait pas engager quelqu'un pour ça et avoir un inconnu à ses côtés. Alors...il verrait demain sans doute 

Il sentait bien sa colère, il la sentait comme une vague amère et douloureuse qui le frappait sans répit comme une marée déchaînée qui revient encore et encore à la charge. Une marée contre laquelle il avait bien comprit qu'il ne pouvait rien parce que quoi qu'il disait, rien ne semblait pouvoir atteindre son meilleur ami...ou ex meilleur ami sans doute maintenant s'il l'écoutait. Pas qu'il puisse vraiment l'en blamer mais c'était une douleur de plus qui venait s'ajouter à ce qui était déjà difficilement supportable pour lui. Il savait qu'il aurait du tout lui expliquer plus tôt, ne pas disparaître ainsi mais ce n'était pas comme s'il l'avait choisit consciement. Il avait fait tout ce qu'il pouvait...Enfin son erreur avait sans doute été de refuser que ses parents appellent Jace pour lui expliquer parce qu'il pensait que ce serait mieux de le faire lui même...Visiblement cela avait été une erreur mais c'était trop tard désormais et il ne savait même pas comment il pourrait encore essayer de gérer ce conflit et la colère du rouquin. 

Il ne savait pas jusqu'à ce matin quand il allait avoir la force, l'envie de revenir dans cette maison. Mais il l'avait trouvé pour lui à l'origine, parce qu'il ne voulait pas le laisser plus longtemps dans l'inconnu. Il regrettait amèrement son choix c'était certain. Enfin, au moins Jace était prévenu, il avait fait ça pour ça après tout, mais le résultat n'était pas celui escompté. Il aurait du le voir venir sans doute vu les derniers temps, les choses avaient changés. Sans doute par sa faute en partie, voir pour tout aux yeux du rouquin mais il ne pouvait pas vraiment le juger la dessus. Jusqu'à ce que sa dernière réplique le fasse rire. Par un rire joyeux mais un rire nerveux, un rire sombre qu'il n'avait jamais eu jusque là et qui ne lui allait pas mais c'était plus un signe des nerfs qui lâchent tout simplement. Quelques secondes, ou plus il ne savait pas trop, il ne s'en rendait pas compte, avant de s'arrêter brusquement, trop brusquement pour que ce soit le simple signe que cela se calmait. Il n'avait toujours pas répondu à ses paroles, les yeux baissés et le visage caché derrière ses mèches. 

Sa voix était calme, neutre mais désincarnée, presque comme si c'était quelqu'un d'autre qui parlait par sa bouche. Plus d'hésitation, plus de bégaiement, juste un simple constat des faits qui traduisait à voix haute ce qui couvait sous cette conversation depuis le début même s'il en retenait encore.

Il ne bouge pas, le visage baissée et cette voix neutre, ignorant ses propres sentiments. Autant le laisser partir, voir le faire partir s'il fallait, lui qui n'avait rien fait d'autre que le faire souffrir. Il serait mieux à s'occuper avec Hater qu'avec un boulet comme lui qui n'avait plus rien d'intéressant à offrir.