Faölan K. O’Dea

Dans quel merdier je me suis encore foutu bordel. Lorsque je regarde cet idiot inconscient, c’est ce qui m’arrivera dans quoi, quelques minutes, voire une heure. Aucune idée. La dernière fois de ma commotion cérébrale était aussi parce que je m’étais battu. Même pas pendant un match quelconque de hockey ou n’importe quel sport. J'étais si paumé que m’en rendre compte était impossible, j’étais quasi mort. Quand l’adrénaline disparaît petit à petit, mes blessures sortent avec un mal de chien. La nourriture ingérée de ce matin est toute sortie, il ne reste que la bile qui s’invite quand on le demande le moins. Je compose le numéro des ambulanciers pour moi-même ne pas aller à l’hosto. Ils réussiront à le trouver avec le GPS, je n’allais toute de même pas le trainer des mètres pour le déposer sur le milieu d’un sentier, faut pas abuser. En plus des multiples coups dans l’estomac, ma tête veut exploser. Une personne saine d’esprit aurait continué son chemin en voyant cet imbécile, mais ce n’est pas mon genre en étant impulsif. Peut-être que je voulais seulement qu’Allen sache où se trouve Nash, ce qu’il lui a fait pendant tout le long qu’ils étaient sortis ensemble. Je suis allé trop loin, lui aussi.  

Mes pensées sont si confuses que je ne fais que marcher plus haut, toujours plus en hauteur afin de m’éloigner de sa soi-disante demeure. Les bruits de la sirène me semblent distants, assez pour sortir des feuillages denses de la forêt et la neige qui entre dans mes chaussures. La chaleur me manque, un froid énorme m’envahit. J'essaye de ne pas tomber sauf qu’une vision double commence à embrouiller ma vue. Mes mouvements deviennent incohérents et je suis tellement fatigué. Je n’ai qu’une envie : dormir pour regénérer mon corps. Je n’ai rien de cassé, peut-être mon nez sauf que j’arrive encore à respirer. M'arrêtant contre un arbre, je cherche mon courage. Les ecchymoses doivent apparaître sur mon corps bientôt, en premier sur mon visage. Et ça, c’est sans compter notre sang partagé sur mes vêtements. Ma veste doit être déchirée au dog à cause de la chute, puis mes grandes chaussettes sportives pleines de terre. Ce qui me fait soupirer, c’est que je ne suis pas proche de chez moi. Mon téléphone est brisé, ce qui me met autant dans la merde. Me donnant une dernière poussée d’énergie, j’avance jusqu’à m’étaler sur un passage. Je vais dormir, juste un peu, me reposer. La tête qui tourne, j’ai l’impression de m’évanouir.  

Lorsque mes yeux s’ouvrent, le soleil est encore là. Aussi puissant qu’un de mes bras tente de cacher mes rétines aveuglées, mais il m’éclate le visage par manque de tonus. Quelque chose me touche et je n’arrive pas à l’agripper, et merde. Il y a du rouge flamboyant, c’est la seule chose dont je réussis à distinguer.  

-Hater? Comment tu as...su où je suis?

Ma voix. C’est pas moi qui parle, elle est si roque. Mes paupières sont trop lourdes, je ne parviens pas à rester éveillé. Combien de temps ai-je dormi?

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Faölan K. O’Dea

Décidément, ce n’est pas Hater et malgré sa carrure, il devra me lever du sol. Soixante-quinze kilos trempés, ce sera joli à voir. De ce que je réussis à voir, c’est un rouge étincelant et des yeux émeraude. J'ai déjà vu ça quelque part, il y a quelques mois je pense. Voilà, mes pensées sont troublées par mes maux de tête alors ce n’était peut-être qu’un rêve. Je soupire, n’ayant pas vraiment le choix de faire confiance à cet inconnu. Sinon, je reste ici le temps d’être capable de me mettre moi-même sur mes pieds et de marcher jusqu’à mon appartement. Sa voix est douce, relaxante pour une personne normale qui veut aider mais, je déteste l’assistance des autres. Je gère mes blessures seul, tout comme ma vie en général. Je ne laisse pas entrer n’importe qui sauf qu’aujourd’hui, j’ai carrément merdé et c’est par magie qu’un bon samaritain ne me connaisse pas. Pourtant, je suis convaincu de l’avoir croisé. L'île n’est pas si grande, en cinq ans on finit par rencontrer les mêmes personnes plusieurs fois. Plus je réfléchis, plus j’ai mal. Il faut que j’arrête les réflexions profondes, mon cerveau va exploser.

J’essayais d’enlever le plus de poids possible sur ses épaules mais la tête dans les vapes, c’était presque peine perdue. Mes pieds bougeaient étrangement puis, je me concentrais pour ne pas gerber. Même s’il ne restait rien dans mon estomac, je n’avais pas envie de vomir ni sur moi, ni sur lui. Fixant la terre devant mes pieds, je n’ai aucune idée où il m’amène. Ça change quoi après tout, je suis à sa guise maintenant.

-Je...j’ai déjà mal partout, ça ne peut pas être pire. J'ai une commotion. Vous faites du sport?

Je sais que je dois rester éveillé, sauf que c’est compliqué. Je n’ai plus assez de force, plus d’énergie. Faudrait me jeter par terre pour retrouver une vision potable. Ou un bain de glace pour enlever l’inflammation au dos, au ventre, au visage; partout. Mes larmes chaudes réchauffent mon corps gelé. J'ai dû m’évanouir dans une partie de la neige pour ne pas avoir une réaction si grande aux égratignures. Enfin, je n’ai pas eu le temps de vérifier mais sa main a sûrement laissé des marques sur ma gorge. Petit con, c’est à cause de lui que ma voix est bizarre. Je tente de voir une seconde fois son regard en vain, la tête me tourne trop.

-Oui j’ai compris. Un bain avec de l’eau froide fera l’affaire, je n’ai rien de cassé. Une commotion cérébrale ne se voit pas en...résonnance. Je n’ai pas besoin d’hôpital. Je partirai en taxi quand mes yeux voudront se mettre en accord avec mes jambes, je ne veux pas vous déranger.

Je grogne de douleur en bougeant mon bras, toujours en cherchant un point fixe. Quelque chose est en mouvement devant nous, ce qui me fait plisser les paupières. Un animal, probablement. Je dois me racler la gorge avant de poser des questions, elle est trop sensible.

-C’est un chien devant nous? Je ne vois pas grand-chose, tout est flou ou double. Il y a des chats où on va? Je suis allergique aux chats.

Au lieu de fouiller dans mes poches pour voir si j’ai mes médocs pour allergie, je retiens ma tête. Je sais plus si je lui ai demandé son prénom ou si j’ai donné le mien. Je suis vraiment perdu dans tous les sens du terme bordel.

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Faölan K. O’Dea

Mes questions n’avaient aucun sens. Tout sortait sans réflexion, sans avoir le temps de penser. Pour l’instant, je n’avais ni contrôle, ni preuve de rien. Bonjour vous êtes qui? Même pas. Il serait toutefois facile à reconnaître avec cette chevelure. Plus petit que moi, j’avoue être surpris par sa musculature qui me tire depuis quelques minutes déjà. Il semble plus âgé, je ne saurais dire. D'ailleurs il aurait pu me laisser au sol et appeler une ambulance directement; c'est sa décision. Au lieu de ça il se fait chier à me trimbaler sur des kilomètres. Ah si, m’étaler par terre, n’importe où dans une chambre, dans le salon, voir le plafond m’aidera au plus haut point. Je souris, c’est vraiment la merde. Alors on va chez lui, dans les montagnes où les demeures coûtent une blinde. Un simple danseur ne peut pas se payer à lui seul ce genre de baraque. Qui en plus, on n’est pas rendus.

-Le sol. Je veux dire, je vois mieux lorsque mon corps reste sur le plancher. J'ai jamais essayé les arts martiaux, je crois que ce serait mieux ainsi. Je suis dans l’équipe de hockey sur glace à la fac. Je cours chaque matin à l’extérieur. En Californie c’était le baseball, le foot américain, le surf, enfin vous voyez.

Je ne pouvais pas m’empêcher de rire quand il a dit le mot lapin. Qui a ce genre d’animaux chez lui, sauf si c’est pour les manger? Un chat j’aurais compris, mais une boule de poils avec deux oreilles...me fait cracher mon sang qui me reste dans le nez. En tentant de mettre l’hémoglobine sur ma veste, il faut que je reste droit lorsqu’il s’engloutit, histoire de ne pas tomber. Oui, c’est de ma faute mais il pourra se changer quant à moi, ça m’est égal de rester nu.

-C’est la première fois que quelqu’un me parle de lapins. C'est, je sais pas, étrange.

Putain il était temps qu’on arrive, je commençais à m’endormir. Juste à sentir la longueur du béton, je voyais bien que ça valait cher. Je ne pouvais pas me tromper malgré mon manque de vision, ici c’est une villa de luxe. Et ça ne veut pas dire que je sois le bienvenu, loin de là. J'avais oublié celle de chez mes parents, la grandeur de ma chambre et tous les meubles qui se disposaient. Un vrai gosse de riche qui pourtant, balance son argent n’importe comment. Sauf pour quelques détails, à aider les plus démunis pour l’église. J'allais tomber au sol lorsque les-cheveux-rouges cria quelque chose, me faisant sursauter. Quelqu’un m’agrippait. J'avais oublié aussi, les serviteurs qui se cachaient dans les grandes maisons.

-Non mais je...

Bon, ça ne donne rien d’essayer. Je ne peux pas faire deux choses en même temps avec le cerveau au bord des larmes, j’ai peine à tenir le verre d’eau. Prenant une gorgée, j’avale le sang. Pourquoi la tête droite? Déposant le verre sur le bord du bain, je glisse mon corps vers le sol pour enlever mes chaussures. Un long soupir s’échappe, puis c’est au tour de ma veste pleine de terre et d’herbage. C'est en enlevant mon t-shirt que je lâche un juron. Le dos contre l’arbre, je ne pouvais pas l’omettre. Puis je venais de comprendre sa dernière phrase. Les dernières gouttes de sang se trouvaient sur ma main.

-Partager? Vous voulez être dans un bain gelé avec un mec plein de sang et de boue? Pourquoi tous les danseurs sont bizarres à Lifelam c’est vraiment...dérangeant.

Soit, qu’il fasse ce qu’il veut. Finissant avec une simple paire de boxer, je m’enfonçais dans la baignoire. J'ai des ecchymoses partout, le pire est sans doute dans le dos mais pour l’instant, je frotte mes phalanges, la tête entre les jambes dans le coin du bain. Un peu plus et je jouais avec un canard.

-Ce n’était pas prévu. Mais je me suis perdu dans la forêt et c’est sa maison, je ne le savais pas sauf qu’on est arrivés face à face. J'ai pas pu résister, il a détruit la vie de mon ami et c’est...un règlement de compte. Je sais que je n’aurais pas dû sauf que, c’est toujours comme ça. Je ne canalise pas ma colère, elle ne disparaît jamais.

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Faölan K. O’Dea

Il bouge trop pour suivre ses mouvements, mais je sens qu’il me regarde. Je n’ai jamais tenu ces bêtes dans mes mains, elles demeurent un mystère et c’est bien fait, je n’ai pas envie de démystifier ou de rencontrer une nouvelle allergie due aux poils des animaux. S'il les aime tant mieux pour lui, moi je préfère me tenir loin des rongeurs de fils de ma Playstation. Puis ce n’est pas à moi de l’énerver, sinon je fais un tour à l’hosto avec l’autre idiot inconscient. Il faut pas lui avouer que je n’aime pas les bestioles, tout court.

-Si vous le dites.

Qu’est-ce qui est dérangeant? Je sais plus ce que je dis ma mémoire disparait aussitôt que j’ouvre la bouche. Ah oui, les gens, les danseurs. Enfin, ils sont intrusifs. Liam. J'ai essayé de l’écarter de ma vie, il revenait à chaque fois. Comme si je devais être sauvé après ma blessure, un gamin seul sur la patinoire tard le soir. Mon plan fonctionnait jusqu’à temps de me faire prendre en sortant de la fenêtre de l’aréna. Voilà, entrer dans ma vie de manière interrompue me laisse méfiant. Me rapprochant au milieu de la baignoire, mes doigts sillonnaient sur mes genoux. J'aurais pu me laver seul, personne ne me soigne de la sorte. C'est pour cette raison que je prends des bains presque gelés. La froideur brise le mal et les ecchymoses disparaissent plus vite; un truc de grand-mère.

-Ça va j’ai compris, pas besoin de me crier dessus. Vous savez pourquoi les joueurs de hockey prennent des bains? Les blessures sont fréquentes, le froid enlève celles qui sont mineures. Je disais ça parce que tous les danseurs dont j’ai rencontré sont...intenses, persistants? Ils sont trop gentils, j’hésite à les faire entrer dans ma vie pour les pénaliser. Et je commence mes entrainements cette semaine avec Liam, j’ai vraiment merdé ce coup-ci.

J'essaye d’attraper l’objet qui est tombé sur l’eau. Quelque chose qui flotte à priori, en plastique et qui me fait rire lorsque le bruit aigu saisi. Toutefois mes larmes coulent, à tenter de l’écouter pour ne pas sombrer. Mon dos se cambre lorsqu’il passe sur la colonne vertébrale, agrippant mes chevilles sans crier. Cette situation est louche dans tous les sens, on ne peut pas se le cacher. Pourquoi de pas s’acheter de nouveaux draps, le plancher c’est très bien pour moi, au diable le lit. Commençant à m’endormir, je le vois bouger devant moi, les teintes rougeâtres partout. En riant, j’écoutais ensuite ses paroles sérieuses.

-Quoi? J’ai quelque chose au visage?

Oui, je ris tel un con sauf que ses phrases sont trop longues, j’ai de la difficulté à me concentrer. Mon corps s’affaisse sur le côté de la porcelaine, tentant de ne pas mettre l’eau en dehors.

-Le hockey me stimule beaucoup, puisque c’est un sport de stratégie. Même si parfois, pendant les finales, ça devient très contact. La course est devenue une habitude, je suis plutôt distrait malgré la musique. La respiration sous l'eau aussi, ça a déjà été tenté. Les cours à la fac sont trop faciles à cause de ma double licence en courtier immobilier. C'est jamais assez.

Je touche le canard. Tout le monde me demande d’arrêter de faire des conneries. Lorsque je sors de mon appartement, un souci arrive par surprise. Je devrais arrêter de rire en ce moment mais c’est plus fort, incompréhensible.

-Je suis un aimant à problèmes, c’est Liam qui l’a dit de ses propres mots. Vous faites partie de la mafia? Votre histoire laisse des doutes. Je voudrais, mais je ne peux pas. Un jour on m’a envoyé un message texte anonyme pour une soirée poker. Il y avait des armes, de la triche tout ça, j’ai dû payer une bonne somme d’argent. Puis je ne suis pas stupide, je sais qu’une villa comme ça, ça vaut quelques millions.

De quoi on parlait déjà? Je me suis perdu en discutant. Les stupidités dont je dis le rendent anxieux? Pourtant j’aurai tout oublié ce soir, voire avant. Son nom ne me dit rien, seulement la soirée. Je relève ma tête, le dos droit et ferme un œil. Mon cœur manque un battement et je comprends pourquoi, c’était ma première sortie en plus que Hater m’avait envoyé au moins vingt messages pour que je vienne. Ses cheveux flamboyants autant que les yeux, je ne sais plus trop quoi dire en retirant ma main.

-Si, je me souviens où on s’était déjà vus. Je croyais que vous étiez un flic parce que...j’avais fait une connerie, une grosse cette fois-ci. Et la manière dont vous me regardiez était extrême. Après m’être battu avec deux mecs plus grands, on m’a laissé pour mort et j’étais resté vague avec les enquêteurs. Ils ne me lâchaient pas alors j’ai cru que vous étiez l’un d’entre eux. Vous êtes toujours ensemble?

Ça passe du coq à l’âne et mon mal de crâne empire. Faölan. Décidément je n’allais pas retenir ce nom. Déposant ma tête sur mes genoux, je le regarde avec un sourire en coin.

-Il faudrait me l’écrire sur un papier, je vais tout oublier. Ainsi qu’une adresse, j’ai une dette envers vous maintenant. Ce que vous voulez, je le ferai.

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Faölan K. O’Dea

Mon torse se gonfle lorsqu’il y passe le tissu, les épaules qui reculent pour garder un dos droit. Les pectoraux sont sans doute la seule partie qui n’a pas été touchée, parce que ses coups de pied étaient dans le bas du ventre. C'est peut-être mieux ainsi, qu’il ne comprenne pas ce que je dis par manque de jugement. Si j’avoue une chose qui impliquerait quelqu’un d’autre, là, ce sera la merde. Mon corps est assez froid pour ne pas trop grimacer, la douleur est beaucoup moins pénible sauf que bientôt, je devrai sortir du bain. Le froid commence à s’inviter et même lui, devrait avoir le bras gelé dans peu de temps. Mon regard s’égare vers lui pour comprendre ce qu’il se passe, comme si j’avais encore dit quelque chose qu’il ne fallait pas. C'est de ma faute. Ma vision est double, je saisis que dalle. La tête penchée vers l’arrière, je racle ma gorge et dévoile probablement une marque de ses deux mains à essayer de m’étouffer - deux fois. J’ai surtout l’impression de le déranger, que ma venue ici n’est qu’un problème. L'envie de partir est énorme mais c’est seulement lui qui se souviendra de tout ce que je mentionne en ce moment. Il faudrait qu’on se revoie plus tard? Je ne fais qu’agripper ma cuisse au lieu du tissu, et lui l’autre avant de toucher la bonne chose. D'un spasme de surprise et un long soupir, je hoche.

-Je...okay.

Je pouffe de rire juste à le voir me menotter, en plus du mal de ventre que ça occasionne. La douleur est atroce lorsque mes muscles se contractent que je porte mes bras devant mon ventre. J'avoue que l’idée est plutôt cocasse, davantage que moi-même être un flic. Certaines personnes sont convaincues que je ferais un bon policier. Ils sont carrément à l’ouest. Comment quelqu’un qui défie l’autorité pourrait en faire partie, c’est aux antipodes. Je préfère me calmer, un jour, avoir une vie normale. Les boites de nuit ne sont pas mes entreprises préférées à mettre sur le marché pour simple raison qu’il n’y a pas assez d’acheteurs. Ils sont trop frileux malgré les bons chiffres d’affaires.

-Pourquoi tu me regardais alors? Je trouvais, enfin je crois toujours qu’Ash et toi, vous faites un beau couple. Je suis content pour vous deux.

Je fronçais les sourcils pour deux choses. Habituellement, je n’aurais jamais dit ça donc oui, j’ai vraiment un souci et même autour d’un verre, pour le remercier, c’est non? Est-ce que je l’aurais aidé s’il était dans la même situation que moi? Évidemment. Bon d’accord, je comprends sauf que, ah. Ça m’énerve. Mon rythme cardiaque s’accélère lorsqu’il parle d’hôpital, je réfléchis mais sans trouver de solution valable que les larmes recommencent. Putain je suis tellement con, il va clairement appeler une ambulance à cause de mes conneries. Ils vont me garder trop longtemps que je vais manquer des jours de cours. Plus je cogite, plus ma tête veut exploser. Déjà faut que je sorte de ce bain ou je vais crever d’hypothermie. J'attrape le rebord, pose mes genoux douloureux au bas et lance une tentative de lever une jambe. Les bras qui tremblent ne m’aident pas du tout mais je réussis à mettre un membre en dehors, puis l’autre pour tomber sur le tapis. Quelques doigts qui tirent la serviette sur mon torse, c’était pitoyable il faut se le dire.

-Je parle beaucoup oui, mais je sais pas c’est qui Liam. Ma famille est aux États-Unis, ça sert à rien et je...j’ai pas de copine on m’a déjà brisé le cœur je n’ai pas envie que ça recommence.

Mes mains devant mes yeux, je chiale comme un gosse de cinq ans, c’est pas possible.

-Il faut appeler Hater il saura quoi faire, c’est mon meilleur ami. Celui aux cheveux rouge et blanc, il était avec moi au café. Je connais son numéro quand je le compose sur téléphone, c’est le seul que je connais par cœur. Tu as juste à dire que...qu’Erik est dans la merde et qu’il chiale il va comprendre que ce n’est pas normal.

Codage par Libella sur Graphiorum