Un soir comme il en avait connu tant d'autres, mais pourtant il avait toujours la même adrénaline, le même stress, la même impatience. La passion de la danse qui pulsait dans ses veines et qui ne demandait qu'à pouvoir s'exprimer. Comme souvent il avait attendu que la plupart des étudiants de l'internat soient retournés dans leurs chambres, ou soient sortis pour s'amuser en ville avant de quitter sa chambre. Sweat noir avec la capuche rabattue pour cacher ses traits, sac de sport sur l'épaule, il se dirigea d'un pas vif vers la sortie de l'internat avant de continuer vers le quartier rouge. 

Il pouvait presque faire la route les yeux fermés tant il la connaissait par coeur, la route qui le menait au Lux, cet endroit où il pouvait enfin être lui même. Se faufilant jusqu'à l'entrée des artistes, il se glissa par la porte en faisant tomber la capuche dans son dos, souriant en croisant les premiers visages familiers alors qu'il sautillait presque jusqu'à sa loge. Bah oui, être le danseur numéro 1 ça avait quand même des avantages, notamment celui d'avoir sa loge particulière. Fermant la porte derrière lui, il prit le temps de savourer le moment avant de commencer à sortir sa tenue pour ce soir. Crop top violet en cuir qui dévoilait tous ses piercings, mini-short en cuir. Il enfila également des mitaines, vérifiant son reflet dans la glace. Souriant à son reflet, il s'occupa ensuite de se maquiller, avant de poser son masque sur son visage. Il finit par ses mèches violettes, vérifiant qu'il était impeccable dans la grande glace. Il fallait la perfection pour chacun de ses passages. 

Visiblement satisfait par l'image que lui renvoyait le miroir, le coréen quitta sa loge pour se diriger tranquillement vers la scène. Il avait encore un peu d'avance alors il termina les entrainements débutés dans sa chambre en s'étirant tranquillement, se préparant à ce qui allait suivre. Il échangea quelques mots avec ses collègues danseur, attendant finalement que ce soit le moment pour lui de faire son entrée. Ce qui ne tarde pas et il peut enfin retrouver la lumière des projecteurs. Aveuglé il l'était mais il n'a pas besoin de la voir pour savoir où elle était...Sa barre de pôle dance, trônant fièrement au centre de la scène, illuminée, alors que de nombreux regards étaient déjà braqués sur elle. Il était connu de tous les réguliers de l'établissement et il savait que beaucoup attendaient ses passages avec impatience.

Il laisse ses doigts prendre contact avec la barre, tournant légèrement autour d'abord en la frôlant, lentement, son corps s'adaptant au rythme de la musique qui résonnait, son regard errant parfois sur le public. Et d'un coup la musique s'envole et lui avec. Une impulsion, sa main qui se ressert sur la barre et le voilà qui décolle autour de cette barre métallique, savourant cette sensation de liberté. Il suit la musique, bougeant et dansant en rythme avec elle. Parfois au sol, souvent dans les airs, enchaînant les figures complexes avec une facilité insolente. Il joue avec les yeux du public, s'approchant parfois pour mieux reculer, accrochant parfois un regard, attendant, ou défiant selon comment on l'interprétait, presque de voir si quelqu'un allait oser venir le rejoindre sur scène ce soir.

Installé à son bureau, plongé dans une liasse de papiers et de dossiers à remplir, Irwaen leva un regard inquisiteur sur l’écran de verre qui se mit à vibrer dans un coin du bureau. Il saisit son téléphone portable, observant un instant le nom affiché. « Père ». Il inspira longuement et soupira, prenant son courage à deux mains pour décrocher.

- « Père. »

La voix qui résonne contre son oreille le glace. Instinctivement, et ce même si personne n’est présent dans la pièce pour le voir, il se raidit et baisse la tête sous les remontrances. Cela faisait quelques semaines qu’il était sur l’île, et ses progrès n’étaient visiblement pas au goût de son géniteur. Pas assez de débouchés, pas assez d’activités rapportant des revenus, pas assez d’organisation de paris clandestins … Mais pour se faire, Irwaen avait besoin d’un lieu, et les quais étaient clairement trop exposés. Quant aux bars qu’il avait réussi à faire tomber sous sa coupe, ils n’étaient pas assez sombres pour ce type d’activités. Le Lux ? Trop de risques avec la mafia japonaise. Ce fut d’ailleurs sur ce sujet que la discussion dériva.

- « Non, père … »

Il se mord violemment la lèvre. Non. Il n’avait encore pris aucun contact avec la mafia, se contentant d’agir dans son coin, raflant ce qu’il pouvait, sans attirer trop l’attention. Enfin, sans qu’ils ne daignent intervenir pour l’instant. Les endroits qu’il avait pris n’étaient peut-être que des pions négligeables pour la mafia. Difficile de savoir ce qui était réellement important, et les Hakkonson n’empiétaient pas sur le marché de l’opium … cela lui laissait relativement plus de place, et évitait probablement un retour de bâton trop précoce des Japonais.

- « Oui, Père. Je vais lancer l’offensive au plus vite. »

Une dernière remarque acerbe clôture l’entretien et l’homme au bout du fil lui raccroche au nez. Irwaen serre violemment les dents, grondant sourdement dans le bureau vide, repoussant son téléphone. Lancer l’offensive. Se jeter dans la gueule ouverte de la mafia japonaise. Les provoquer jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus l’ignorer. Il ferme les yeux, pressant ses mains sur son visage. C’était facile pour son géniteur, ce n’était pas sa vie qui était en jeu … c’était la sienne. Irwaen était-il prêt à faire face à un groupe armé ? Son géniteur n’avait-il réellement aucun égard pour son propre sang ? De toute évidence, non … Il avait déjà son successeur de toute façon, alors qu’importait de sacrifier un pion ?

Le Danois se lève finalement de son bureau, saisissant le téléphone qu’il glisse dans sa poche arrière. Il se serre un grand verre d’une liqueur originaire de son pays natal, qu’il descend d’une traite. Non. Il n’était pas prêt à sacrifier sa vie. Pas ce soir. Jamais à dire vrai … Il tenait à vivre encore un peu. Mais il savait aussi qu’il n’aurait bientôt plus le choix. Enfin … une offensive se réfléchissait, et ce n’était pas ce soir qu’il la lancerait. Enfilant une veste en cuir, le blond quitte rapidement le bureau, puis la maison. Ce soir, il allait se changer les idées. Demain. Demain serait un autre jour. Demain il réfléchirait à l’offensive.

Le chauffeur le dépose devant le Lux. Goût du risque ? Provocation ? Inconscience ? Peut-être un peu des trois. Qu’importe. Il veut profiter ce soir. Il veut boire. Il veut danser. Il veut un corps contre le sien pour oublier. Oublier son géniteur. Oublier sa mission. Oublier le danger. Peut-être que le danger lui tombera sur le coin du nez ce soir. Peut-être pas. Peut-être qu’il se mordra les doigts. Peut-être pas.

Se mêlant rapidement à la foule, il enchaine rapidement un verre ou deux, dansant et ondulant entre les corps, se collant, se décollant. Un regard, un sourire, et il change de partenaire. Homme. Femme. Qu’importe. Il veut la chaleur. Il veut les basses dans son sang. Il veut le frisson. Le regard se pose finalement sur la barre qui trône au milieu de la scène et le nouvel artiste qui prend possession de la scène. S’il continue un court instant à danser, il s’approche progressivement de la scène, glissant d’un corps à l’autre, fasciné par la créature qui se produit au-dessus de lui.  







S’il continue à danser, son corps ne sachant pas arrêter de suivre la musique, l’alcool aidant un peu – beaucoup – le Danois ne décroche pas son regard du jeune sur la barre. Lorsque finalement leurs regards s’accrochent, qu’un signe, une invitation, s’esquisse, Irwaen n’hésite pas une demi-seconde, se hissant souplement sur la scène malgré sa large carrure. Suivant toujours la musique, il fixe ses émeraudes dans les améthystes du danseur, continuant à suivre légèrement les ondulations de la musique, le souffle s’accélérant légèrement, dans l’expectative de ce que lui proposerait le danseur.

Insensible à la lumière des spots qui inondaient la scène, merci le masque sur son visage qui le protégeait en bonne partie de la luminosité ambiante, il referme ses doigts autour de la barre froide, les frissonnements de son corps indiquant son impatience de s'envoler et de ne former plus qu'un avec elle. Il aimait beaucoup trop cette sensation de flotter dans les airs, de virevolter librement sur scène, suivre le rythme de la musique et le tout sous l'admiration de la foule. Parce qu'il savait qu'un certain nombre de personnes étaient dans la salle pour le voir danser, admirer ses acrobaties aériennes, et Andrej lui avait vanté suffisamment de fois son talent pour qu'il en ait conscience. Et comme à chaque fois, il était bien décidé à donner son maximum, et à se surpasser pour donner un spectacle toujours meilleur. 

Rapidement le voilà qui quitte la scène pour s'enrouler autour de sa barre, le corps frêle et souple enchaînant les figures avec une facilité déconcertante, suivant la musique avec un naturel qui lui était propre, les regards caressant sa peau. Si la salle lui paraissait presque obscure sous ses spots, il voyait assez les premiers rangs pour voir les regards fixés sur lui. Et il ne lui faut pas longtemps, malgré les pirouettes il avait l'habitude d'observer et guetter la foule, pour remarquer un homme qui s'approche de la scène, apparemment fixé sur lui. Esquissant un sourire sur ses lèvres légèrement maquillée, le coréen s'enroula un peu plus sensuellement sur la barre, accentuant la courbe de ses reins, jouant de son corps et de son regard fixé dans celui de l'homme. 

Ses yeux pétillent en le voyant répondre à son invitation muette et monter sur scène. Un bref regard du danseur pour assurer au vigil assigné à sa sécurité qu'il était okay pour le laisser venir avec lui, et le masqué lâche finalement sa barre pour s'avancer d'une démarche sensuelle et rythmée vers le nouveau venu. Prenant lentement sa main dans la sienne pour la poser sur sa hanche presque dénudée, il ondule sous ses doigts avant de l'entrainer vers la barre, suivant la musique comme une seconde nature, l'incitant à danser lui aussi. Sitôt revenu près de la barre, le danseur en joue, alternant entre les deux, tournant sur la barre autant qu'autour de son invité, esquissant quelques figures le long du corps du blond, jouant parfaitement de la scène et du nouveau venu pour donner du spectacle tout en offrant son attention, son contact et une danse particulière à celui qui l'avait rejoins sur scène. 

Il suit la musique de cette façon jusqu'au bout, montant en intensité et en sensualité avec la musique qui se terminait par un pic, ralentissant ensuite les gestes jusqu'à s'arrêter, s'inclinant pour saluer le public qui les applaudit. Sourire aux lèvres, le coréen raccompagne le blond jusqu'au bord de la scène, descendant avec lui sans jamais vraiment le lâcher du regard, sans savoir si l'homme voudrait prendre un verre avec lui ou s'il allait retourner avec d'autres. Regard espiègle et petit signe de tête, le danseur se dirige vers le bar, dans un joli déhanché, le laissant libre de le suivre ou non. 

Personne n’empêche le blond de gagner la scène et de s’approcher lentement du danseur. Le temps que le jeune homme s’approche de lui, il a juste le temps de se demander pourquoi diable il est monté sur cette estrade, aux sus et à la vue de tous… Après tout, il n’était pas bien sûr d’être tout à fait le bienvenu en ces lieux … ainsi exposé, une balle bien placée, et s’en était fini de lui … mais rapidement, le danseur établit le contact, offrant la peau chaude et souple de sa hanche à la paume de sa main. L’ondulation aguicheuse de son corps chasse bientôt les pensées morbides du blond. S’il devait mourir maintenant, la dernière image qu’il emporterait dans la tombe serait somme toute fort agréable. Et puis, au moins, il ne serait plus sur cette terre pour entendre les remontrances de son géniteur.

Lentement, la démarche fluide, il se laisse entrainer vers la barre, suivant le rythme de son partenaire d’une danse. Son corps et sa carrure lui permettent sans mal de supporter le poids plume de son partenaire de danse, et il le laisse se servir de son corps comme support, se permettant de le tenir parfois, laissant une main trainer sur la courbe de ses hanches, de son dos, pour le soutenir, assurer le corps lors de ses acrobaties. Se faisant, il continue d’onduler, de danser, s’accordant aux mouvements que lui propose le jeune homme, comme s’ils s’étaient toujours connus. Parfois, il glisse une main sur la barre pour se stabiliser, pour danser lui aussi, emprisonnant parfois le corps entre lui et la barre, le laissant lui échapper pour le laisser revenir à lui. Un jeu du chat et de la souris, sensuel, spectaculaire.

Est-ce que le jeune danseur est particulièrement doué pour lui donner l’impression d’une alchimie si parfaite dans leur danse ? Est-ce qu’il y a réellement cette compréhension tacite dans leurs mouvements ? Est-ce qu’ils ont des similitudes dans leurs différences ? Irwaen a oublié de réfléchir. Il suit simplement la musique, les mouvements, le regard concentré sur ce corps souple, sur le sourire aguicheur, sur les améthystes pétillantes. Il en oublie le travail, la famille, le danger. Il oublie tout, savourant cette danse sensuelle et envoutante, savourant cette proximité, cette chaleur.

Mais une chanson ne dure qu’un temps, un nombre défini de battements de cœur, de souffles accélérés, et bientôt, la musique s’efface, les mouvements ralentissent et le danseur s’incline, laissant un danois un peu sonné par le soudain vide qui se glisse entre leurs corps. La prestation est terminée.

Sagement, il se laisse raccompagner jusqu’au bord de la scène, descendant avec le danseur, incapable de le quitter du regard. Un léger sourire en coin étire les lèvres du blond lorsqu’il capte son regard espiègle, son signe de tête. Une invitation à le suivre. Une invitation à … prolonger un peu ce moment peut-être ? Encore fortement imprégné de la danse qu’il vient d’échanger avec le jeune homme, Irwaen ne se fait pas prier, il le suit, incapable de ne pas remarquer le déhanché, la cambrure de son dos, la ligne de ses épaules … il gronde, un son rauque, noyé dans les basses de la boite de nuit, et lui emboite le pas jusqu’au bar. Il s’y accoude à côté de lui, laissant au danseur le choix de la distance qu’il désire instaurer entre eux. Même s’il a particulièrement apprécié la danse et que son corps réclamerait bien une danse plus intime entre eux … il sait se tenir le blond – parfois, ça lui arrive – et il laisse toute latitude au danseur, sans pour autant dissimuler son air intéressé, pour un verre, une autre danse, et plus … si affinité …

- Je t’offre un verre ?

Il lui sourit légèrement, appréciant la vue, sans pour autant être trop insistant, sauf si le danseur en joue et l’attire, le captive de ses mouvements. Il demandera au barman exactement la boisson que voudra le jeune homme, ou pas si celui-ci ne veut rien boire, et prendra un verre pour lui, un cocktail léger, afin de garder une alcoolémie compatible avec une soirée prolongée si elle devait survenir, et peut-être … d’autres danses …

Sur la scène il n'y avait qu'une seule personne qui décidait de qui pouvait faire quoi et c'était le jeune danseur. Ce n'était peut être pas pareil pour tout le monde ici mais Ruby n'était pas n'importe quel danseur, c'était le numéro 1 et le favori du grand patron alors...Personne ne le contredisait et il savait autant s'imposer qu'il savait se faire tout petit dans la vie de tous les jours. Mais ici il était le danseur sulfureux et provoquant et il comptait bien en offrir au nouveau venu pour son argent...Enfin il ne payait pas mais l'intention était là. Et vu les réactions qu'il peut lire chez son partenaire de danse, et les jeux qui se déroulent entre eux sans doute qu'il réussit plutôt bien son entreprise.

Clairement le danseur il en profite, ce n'est pas souvent qu'il peut trouver quelqu'un avec qui danser de la sorte et avec qui il peut jouer autant. Souvent il fait monter des gens plus pour le spectacle mais ils ne sont pas très...doués si on peut dire. Là ce n'était pas le cas et ça ne rend le tout que plus spectaculaire. Ils continuent de danser tous les deux jusqu'à la fin de la musique. Et le jeune artiste ne peut s'empêcher de sourire en voyant que son invité mystère le suit en direction du bar. Est ce que le danseur en profite pour jouer avec son corps ? Bien sûr et encore plus quand il sent le regard du blond qui détaillent son corps. 

La distance entre eux ? Quelle distance ? Lui il se met de façon à pouvoir sentir la chaleur qui émanait du blond sur sa peau en grande partie dénudée. Il n'avait pas de notion de convenance et puis avec la proximité qu'ils venaient de partager ils n'étaient sans doute plus à ça près. Et puis vu l'air intéressé de son partenaire il avait la quasi certitude de ne pas se faire envoyer bouler. 

Les premiers mots prononcés d'une voix douce et feutrée, audible seulement de part la faible distance qui les rapprochait. Un léger sourire sur ses lèvres et un regard pétillant qui montrait son intérêt, alors qu'il fait un simple signe au barman qui s'empresse de leur servir leurs boissons. Il avait ses habitudes le danseur, surtout dans sa boisson et très vite, bah oui les employés sont prioritaires attention, on leur sert le cocktail du blond et un jaggerbomb pour le coréen. Prenant son verre dans ses doigts fins, le danseur vient le faire légèrement tinter contre celui de l'homme à ses côtés avant de prendre une gorgée, sans le lâcher vraiment du regard. 

Surtout s'ils enchaînaient sur autre chose, ce serait plus facile d'avoir un nom à prononcer. Il attend de voir ce qui allait lui être proposé, si l'homme voulait continuer sur plus, une danse sur la piste derrière eux, ou un autre type dans une des chambres à l'étage... Lui ne comptait pas dire non mais il attendait de voir les choix qui allaient lui être proposés. Tout du long, son corps ondule lascivement au rythme de la musique qui continue de résonner autour d'eux, tout aussi consciemment qu'inconsciemment dans la sensualité qu'il y mettait. 

Irwaen couve d’un regard chaud le jeune homme qui se colle à lui. Ils sont proches, si proches … lentement, il s’humecte les lèvres, essayant de retrouver un peu ses esprits pour pouvoir lui proposer décemment un verre, qu’il accepte. Il passe commande après le danseur, et rapidement, on leur apporte leurs boissons. Les privilèges des employés certainement. Le danois ne se demande qu’un bref instant de quels autres privilèges peuvent jouir les employés, et de quelles règles il doit se méfier… Mais il est rapidement ramené à l’instant présent, au corps frêle qui ondule contre lui, à la chaleur qui électrise le maigre espace entre leurs corps.

Lentement, le velours des émeraudes du blond se fixe dans les améthystes du danseur, et il trinque avec lui, goutant le breuvage. Force brute, mais retenue, contre sensualité et souplesse. Ils sont tellement différents de gabarits, d’attitude, d’histoire aussi …  Et pourtant le charme magnétique du coréen ne laisse pas le nordique indifférent. Lorsqu’il lui demande son nom, il répond aussitôt, presque sur le même ton, d’une voix rauque de prédateur, légèrement ronronnant, les paupières se plissant à demi.

- Irwaen.

Au diable le nom de famille ici. Dans ce contexte. Le danseur n’a pas besoin de le connaître. Il n’est pas ici pour affaires après tout. Il est même là pour oublier son nom de famille et tous les tracas qu’il lui apporte présentement. Il sourit légèrement, prenant une petite gorgée qu’il prend le temps de savourer.

- Et toi ?

Il penche lentement le visage sur le côté, sans lâcher son regard, appréciant le corps ondulant si proche du sien, le laissant répondre s’il le souhaite. Sinon … et bien il ne s’en formalisera pas.  Écoutant la musique d’une oreille distraite, il laisse son genou effleurer lentement le corps qui ondule proche de lui, alors qu’il ondule doucement lui aussi, bercé par les basses de la musique ambiante. Leurs souffles se mélangent tellement ils sont proches. Il sent la tension de leur danse partagée s’accrocher encore un peu à leur peau et … clairement, son corps réclame plus. Il aime le contact des corps, et la danse est un excellent prétexte … Il effleure à peine son visage du dos de sa main, réduisant encore un peu la distance entre leurs deux corps pour murmurer à son oreille, laissant ses mèches blondes frôler sa joue.

- As-tu une autre prestation de prévue ce soir … ?

Ou bien vais-je pouvoir te garder pour moi seul … ? Épuiser ton corps dans la danse, sur piste … et pourquoi pas prolonger par d’autres types de danse, plus tard dans la soirée … Il le couve d’un regard brulant. Peut-être a-t-il finalement trouvé une excellente manière de tout oublier, loin des affaires familiales. Une bulle, juste entre lui et ce jeune danseur si talentueux…

Il voit bien ses réactions et la façon dont il le regarde, se permettant un sourire en coin sur ses lèvres fines. Histoire de confirmer si ce n'était pas encore clair que oui il était intéressé et que tout ceci pouvait bien se tourner en jeu de séduction ce n'est pas le coréen qui s'en plaindrait. Ils prennent leur première gorgée de boisson ensemble, les yeux dans les yeux, portés par l'électricité qui semblait monter entre eux. A l'entente de sa voix, le danseur vient lentement passer sa langue sur ses lèvres sans le lâcher du regard.

Il souffle doucement son nom, le faisant rouler entre ses lèvres comme pour s'habituer à sa sonorité alors même que la dite personne reprenait un peu de sa boisson. 

C'était son nom de scène, pas vraiment le sien mais pour l'instant il était Rubi, le danseur sulfureux qui continuait d'onduler lascivement toujours proche de lui, trempant parfois ses lèvres dans son verre en continuant de jouer de l'attrait de son corps. Il sourit en coin en sentant autant son genou contre sa peau que son désir manifeste de plus. Lentement il se rapproche un peu, glissant ses jambes autour de son genou pour continuer sa danse lascive dans cette position, sa peau le frolant à chaque mouvement, joueur, un brin taquin le jeune masqué. Il penche légèrement la tête au contact avec sa main, souriant en lui lançant un regard en coin à ses paroles, appuyant un peu plus les contacts entre leur corps au regard qu'il lui lançait. 

Il vient glisser son doigt le long de son torse alors qu'il rapproche son visage du sien, soufflant doucement alors que son corps continue d'onduler contre lui, très proche mais jamais essez.

Il plonge son regard dans le sien, un sourire un peu preste aux lèvres alors qu'il se recule un peu, comme un jeu de désir et de frustration, mais ces mouvements lui exposent toute sa sensualité en proximité. Reprenant une gorgée de son verre sans jamais trop s'éloigner non plus du corps de son vis-à-vis, il lui sourit en reposant son verre. 

Il souffle doucement, lui laissant un large éventail de choix. Seul un était absent, celui de repartir de son côté. Son attitude et ses airs donnaient clairement au coréen envie de plus, de temps, de danse, de mouvements, et il n'était pas prêt à le laisser repartir sans en avoir profité.