Lorsqu’un emploi du temps était suffisamment encré dans les habitudes, sa remise en cause était moindre. Comme beaucoup, jeune, Jerome n’était pas libre d’organiser sa propre journée. Les horaires associés aux cours, aux activités mais également aux visites ainsi qu’à tous les évènements communs dans sa famille étaient fixés par un calendrier sur lequel il n’avait pas la main. La norme avait toujours été constituée de journées parfaitement millimétrées, arrangées en fonction des activités prévues et des objectifs à remplir.

Ses objectifs ayant changé avec le temps, son emploi du temps n’était donc plus agencé autour du sport. D’un minimum de six heures par jour, le quota s’était considérablement réduit, au profit des études, de nouveaux loisirs et d’autant de moyens d’assurer un équilibre coïncidant avec son projet de vie. Mais cela ne voulait pas dire pour autant que le sport n’avait plus sa place.

Car sa famille tournait toujours autour de cet univers, car s’entretenir restait important et car il n’était jamais complètement à l’abris qu’on vienne lui demander de se joindre à une pratique plus occasionnelle. Cette activité avait ainsi lieu tous les jours, de 6h30 à 7h30. Une demi-heure de cardio et autant de musculation. En extérieur, en été comme en hiver, sauf par tempêtes et marées et peu importe l’endroit. Depuis son arrivée à Lifelam, Jerome avait donc développé un goût pour le parc. A quelques minutes à peine de son appartement, il offrait un bon compromis entre la surface et les appareils laissés à l’usage collectif.

Sur le pas de sa porte, chaussure de sport, short et bras nus, mais également gourde accrochée à sa taille avec une ceinture latérale adaptée, c’est en trottinant légèrement qu’il descendit les escaliers jusqu’à entamer une course lente jusqu’au parc. Une allure régulière, sa montre retraçant son rythme cardiaque, un moyen de dénouer ses muscles et ses articulations sur les premiers mètres avant l’effort.

Les rues étaient plaisantes mais pas suffisamment larges pour permettre des pics de vitesse sans risquer de percuter un promeneur matinal. Jerome fit donc preuve de retenue jusqu’à l’entrée du parc où il put enfin accélérer. Adoptant une allure plus représentative de ses capacités physique, un jogging à 15km/h en moyenne. Courant seul, il n’y avait pas de nécessité de s’adapter au rythme des autres et la visibilité étant bonne, pas d’avantage de risques de troubler le trajet de promeneurs distraits.

Jerome progressait entre les arbres, sur le chemin terreur, pas même armé d’un écouteur, il préférait rester alerte pour cet exercice.