- Fumeur par habitude.
- Café par habitude.
- Le sucré, c'est sa came et tout ce qui est agrumes aussi.
- Le sport c'est non, sauf la danse évidemment. Maintenant il court un peu pour se vider le crâne.
- Il pratiquait plusieurs instruments et chantait avant mais plus depuis son accident.
- Passion cuisine, encore maintenant. Mais seul ça a moins d'intérêt.
- Il aime de plus en plus les activités manuelles. Surtout s'il peut avoir les mains dans un truc crade.
- Il apprécie la compagnie silencieuse, particulièrement celles des animaux.
- Tout ce qui peut lui rappeler la prison maintenant, c'est à fuir.
Wasn't good. Wasn't bad, either.
Les mains dans les cheveux d'un rouge décoloré aux racines brunâtres et secs comme du sable, le barbier fit la moue. Celui-là sortait soit de dépression, soit d'un long voyage à l'étranger pour avoir pris aussi peu soin de sa crinière. La repousse datait d'il y a au moins deux ans et retombait sur le visage anguleux mais aux joues creusées de son client.
- Donc tu m'as bien dis, coupe, couleur et brushing c'est ça ?
Le jeune homme avachi dans le fauteuil hoche mollement la tête, à la manière d'un adolescent faussement détendu mais dont le regard vif saute vers l'entrée du salon à chaque geste. Chaque mouvement est suivi d'un mélange de colline et de sable avec une vivacité qui traduisait plus une hypervigilance acquise qu'une véritable curiosité.
Tout en ravivant la couleur à mi-chemin entre le pourpre et le rouge de son client, le barbier essayait tant bien que mal de faire la conversation mais chacune de ses relances se heurtaient à un rempart de "hm" et de monosyllabe. Le temps allait être long.
- J'ai vu que tu avais une grosse cicatrice sur le crâne, assez récente. Je vais laisser un demi-centimètre de longueur à ta couleur pour ne pas qu'elle touche ton crâne et qu'elle ne l'irrite pas, ok ?
C'était pas la seule cicatrice d'ailleurs, mais les autres n'étaient pas de son domaine de compétences. Les alvéoles rondes qui parsemaient la nuque désormais rasée de son client s'enfonçaient vers ses épaules pour courir à des endroits qu'il ne pouvait pas voir.
- Notre robinet est un peu capricieux en ce moment, est-ce que vous pourriez soit garder les yeux fermés, soit enlever vos lentilles s'il vous plait ?
Lorsqu'il leva la tête, le barbier sentit un désagréable frisson lui parcourir l'échine. Il avait l'expression vide d'un homme fatigué d'années qu'il n'avait pas vécu. Et un répugnant silence qui n'avait pas pour habitude de stagner dans un salon de coiffure.
- J'ai pas d'lentilles.
Le barbier voulut rétorquer en fixant tour à tour l'oeil droit vert et l'oeil gauche qui présentait une hétérochromie partielle ocre, sans pouvoir pourtant déceler les microscopiques pointillés si caractéristiques. Mais déjà l'autre était revenu dans sa position initiale, roulant des épaules pour les dénouer de façon à ce que le barbier puisse deviner un corps entretenu aux muscles moins secs que ce qu'on pourrait croire à premier vue. Durant toute la prestation, son client ne pipa mot, si bien qu'il finit par abandonner. Aussi, lorsqu'il se leva enfin de sa chaise, le barbier put constater que malgré ce qu'il pensait, le gaillard ne mesurait pas plus qu'un mètre soixante-quinze. Un petit gabarit aux épaules sèches et à la mâchoire carrée, dont les lèvres pincées ne laissaient que rarement entrevoir une ligne blanche et une voix rendue rauque par la cigarette et les murmures dans les coins de cellule.
Y avait rien qui avait survécu. Rien qui n'avait franchi la PEP en sens inverse avec le corps qui fixait l'autre côté de la rue comme s'il y percevait des mouvements invisibles. Le fantôme du passé qui se tenait devant elle, les bras le long du corps, avachi sur sa chaise, n'avait rien en commun avec son ami d'enfance. La gorge serrée de Lisa traduisait son angoisse. Qu'il ait fini totalement sa croissance ou développé du muscle ou gagné des cicatrices, c'était pas ça le problème. C'était pas ça qui l'inquiétait.
C'était plutôt l'absence de lumière. L'absence de chaleur.
Nash n'avait rien du petit garçon qu'elle avait rencontré. Rien de l'adolescent, devenu jeune adulte qui galérait à se faire sa place dans le monde. Mais elle s'en était toujours doutée, au fond. Que ça allait lui poser des ennuis. Mais juste pas à ce point-là.
- Sorry Nash. I gotta go.
Son sac sur l'épaule, elle abandonna un billet au milieu de la table pour payer leurs consommations avant de s'enfuir du café.
- Il t'aime, tu sais ? Il est juste ... enfin tu connais ton père.
Le chiffon dans sa main balaye la seule table du studio, alors que l'ancien prisonnier range les maigres courses dans ce qui s'apparente plus à une boite réfrigérée qu'à un frigo.
Du coin de l'oeil, elle ne peut s'empêcher de l'observer bouger dans un environnement autre qu'un parloir. Au cours des mois, son fils auparavant si joyeux, puis si torturé avait perdu tout ce qui faisait de lui une personne chaleureuse. Son passé de délinquant, elle l'avait toujours ignoré : c'était son fils, il était parfait comme il était et si gentil, si aimant, il aimait la danse, il aimait sa soeur et ses amis, jamais il n'aurait pu harceler d'autres élèves comme il lui avait si souvent été rapporté. C'était une conspiration.
Nash était un petit trésor à protéger.
Était.
N'était plus.
Il lui avait adressé quelques mots, l'avait enlacé mais d'un bras las. Son visage ne traduisait aucune émotion. Les traits ne se tendaient qu'en cas d'éclaircie ou de bruits forts. La voix désormais posée de son enfant ne tremblait plus comme jadis. Ce n'était plus qu'un ton neutre qui sortait en à reculons, presque mécaniquement. Ses instincts affolés de mère voulaient le pousser à lui parler, à voir quelqu'un. Un psychologue peut-être. Elle avait l'impression qu'il allait mourir, là, à l'instant même où la porte se refermerait sur elle.
Mais la porte se referma. Et elle n'entendit ni tabouret qui tombe, ni impact de balle.
- Lisa m'a dit que t'avais changé. Que tu lui faisais un peu peur.
Le frère assis sur son lit sembla laisser échapper un soupir de tristesse, mais peut-être n'était-ce que son imagination. Sa prise autour d'elle avait été solide, presque tremblante. Elle voyait bien que son humain préféré s'était replié sur lui-même. Elle ne pouvait imaginer ce qu'il avait vécu pendant ces années coincé entre quatre murs avec des monstres qui n'avaient rien à voir avec lui.
Ses mains serrées autour de la peluche qu'il lui avait apporté comme si elle était encore en âge de dormir avec, l'adolescente fixait nerveusement la porte.
- Si papa te voit ici ... Tu penses que vous pourriez discuter ?
La chambre vide de son grand frère, ça faisait deux ans que ça lui tiraillait le coeur. Leur père ne voulait plus entendre parler de lui depuis "l'accident". Et ça lui pesait à l'adolescente. Ces lourds silences à table, les photos de famille retournées ou changées, l'absence du prénom de quatre lettres pourtant présent sur chaque lèvres.
- J'pense pas ma puce. Mais j't'écrirais.
Mais la porte d'entrée claque, l'escalier grince et soudain il est trop tard pour s'enfuir.
La tension s'installe dans les muscles de Nash lorsque son père ouvre la porte et le dévisage d'un air dégoûté. Ça lui fout un coup dans le ventre parce que surement qu'au fond il avait espéré, même si Belkov-père n'avait fait aucun acte de présence ces dernières années.
- Tu sors immédiatement de ma maison Nash et je ne veux pas te voir t'adresser à ta soeur. Tu t'en vas. Maintenant.
Une douleur bien connue s'installe dans sa mâchoire déjà parcouru d'une étincelle explosive.
- J'vois ma soeur si j'veux vieux décérébré.
- TU T'EN VAS OU J'APPELLE LES FLICS NASH.
Le hurlement de l'homme à lunettes est coupé par la chaise du bureau de sa soeur qui se fracasse à ses pieds. La respiration courte et le sang tambourinant dans ses tempes, Nash bouscule son père pour quitter la pièce en vitesse, les mâchoires sur le point d'éclater de colère.
Dans la chambre, ne reste plus que le silence de plomb et les grands yeux blessés de la jeune fille.
- Avant l'Académie:
- Y a pas besoin de jeter un coup d'oeil à mes comptes pour savoir que je suis riche. Enfin que mes vieux sont riches parce qu'en soi, moi je suis juste un petit fils à papa qui profite de la fortune de ses parents pour avoir la gueule qu'il veut. Parce que concrètement, garder toujours la même coloration sans ou presque, racines, les lentilles, les fringues pour rentrer dans le personnage que je veux, l'appart' et les clopes ça s'entretient.
Concrètement avec mes bourgeois de darons, je n'ai jamais manqué de rien, ni moi, ni ma petite-soeur. Ira, etite chose aussi frivole qu'adorable qui me mettait souvent des étoiles dans les yeux. J'ai un grand-frère aussi mais je ne le vois pas trop à cause de notre différence d'âge et de parents (sa mère était l'ex-compagne de mon père). J'ai quelques cousins aussi, par-ci, par-là donc plusieurs de mon âge. On forme une chouette petite famille à l'écoute les uns des autres bien que je ne me sois jamais véritablement entendu avec mes parents. D'après Lisa c'est à cause de ma "crise d'adolescence".
Des explications s'imposent je pense.
Quand j'étais petit je passais mon temps avec des filles plus qu'avec des garçons. J'aimais les fleurs, je fuyais la violence. Une petite boule d'amour et de tendresse avec de grands yeux qui brillaient de couleurs différentes au soleil. Les enfants sont méchants, personne ne pourra contredire ce fait alors on se moquait beaucoup de moi. Je ne vais pas dire que ça m'a traumatisé mais c'est surement le résultat de mon changement de physique et de caractère en arrivant au collège. Les cheveux écarlates et dressés au lieu du brun soft qu'ils arboraient habituellement, les lentilles, les injures et le caractère brusque et violent en apparence (en vérité je n'allais jamais au bout des mes menaces, les gens prenaient leurs jambes à leurs cous avant. Et tant mieux, je n'étais pas sûr d'être capable de me prendre une droite...). L'idée d'être de nouveau moquée par mes camarades était plus forte que l'envie de rester authentique. Concrètement, je me suis laissé embarquer par la société, justement en me donnant l'image de celui qui rejette le société pour mieux y appartenir. Paradoxal? En y réfléchissant, c'est plutôt logique.
J'avais détesté le passage de la nicotine dans mon sang. Quand on fume une fois, on devient accro? Je ne crois pas non, pas pour moi en tout cas. Je déteste toujours autant la fumée dans ma gorge, qui la racle en la faisant devenir plus rauque. Et je hais l'odeur du poison sur mes vêtements et dans mes cheveux. Et franchement, j'aimerai ne pas fumer quand je suis seul mais c'est devenu un tic d'avoir quelque chose dans la bouche. Y a qu'à voir quand je suis en cours et l'état de mes stylos après ça. Pareil pour l'attitude, je l'ai travaillé des jours et des jours avant d'obtenir quelque chose de correct. Mes parents ont juste cru à une crise d'adolescence alors que pour moi c'était un changement drastique de personnalité en vue de... rester émotionnellement en vie? Quelque chose comme ça. Donc je suis devenu le bad boy de ma ville, traînant avec les gars louches, ricanant aux blagues salaces qui soulevaient les jupes des filles. Chez moi, il n'y avait plus que mon art d'authentique.
C'était surement la seule chose dont je n'avais pu me détacher. Si la musique allait avec ma nouvelle personnalité, la danse me rendait fragile aux yeux du monde. Je devais jalousement la cacher et ne pas pouvoir m'exprimer correctement me bouffait un peu. Alors si le jour je pensais à arrêter, je ne me sentais jamais aussi vivant qu'en tournoyant sur scène. Classique, moderne, jazz, hip-hop, tout y passait pour moi. Mais j'avais quelques dispositions pour le classique, ayant pris des cours pendant ma primaire. Je commençais même à m'intéresser au patinage artistique. De la danse sur glace, pourquoi pas après tout? Plus je rajoutais de branches à mon arbre, plus ma satisfaction augmentait.
J'adorais ça, c'était l'essence même de ma vie, le cadrage de mon univers. Et en 4D, pas en 3, s'il vous plait.
Je crois que c'est pour ça que je me suis fait mal. J'ai vu quelqu'un passer devant la fenêtre pendant le grand jeté que je travaillais depuis des semaines. Tout le monde sait que casser sa concentration pendant un mouvement complexe était la pire idée du monde et pour le coup, la blessure qui suivit me fit me jurer de ne plus jamais me laisser déconcentrer. Mais bon, c'était un peu tard pour avoir des regrets. Ma jambe s'est tordue, plusieurs ligaments ont claqué et mon genou est partit dans le mauvais sens. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour me faire aussi mal. Encore un coup de ma chance de merde.
Ça m'a foutu un coup, un vrai. Plus de danse, plus d'expression de moi et tout ce qui criait la vérité se rétractait dans l'attente d'un renouvellement de mon art. Mais j'étais con, je le suis toujours alors la rééducation ne s'est pas passée correctement et j'ai dû encore attendre avant de reprendre. Avec ces conneries, je n'ai pas pu passer l'audition d'entrée de mon école de danse. Adieu mon rêve, après ça j'aurais été trop vieux pour y être intégré. Y penser me foutait encore une boule dans le ventre.
Alors je suis allé à la fac, en attendant de guérir correctement. J'ai fait une licence de musicologie que j'ai obtenu sans problème avant de choisir de changer de ville. Londres c'était sympa mais je voulais bouger ailleurs et mes mouvements commençaient à revenir. Petit à petit, j'avais besoin de beaucoup d'entraînements, mais il fallait que j'y arrive, qu'importe le temps que ça prendrait. En cherchant un peu autour de moi, je suis tombé sur une ville à la réputation... flamboyante? Le pensionnat était simplement composé d'hommes mais était prestigieux et armé d'un cursus de danse qui semblait assez bon d'après les avis, quoique très peu fréquenté. J'étais curieux, incertain surtout. Mes dernières expériences avec les hommes avaient été compliqué... je savais qu'ils me plaisaient mais je me devais d'être un dominant et dans les faits, ça me stressait. D'où mes... "problèmes" si on peut dire. Ce qui n'aidaient clairement pas ma confiance en moi. J'étais fiché à vie, l'enfer sur Terre. Mais j'en avais assez de réfléchir, il fallait se lancer, être con jusqu'au bout. Alors sans attendre l'accord parental, je me suis mis à mater les appartements. Hors de question de vivre dans une chambre universitaire. Mais à l'annonce de ma décision, mes parents ne furent que dubitatifs. Le prix de l'école leur fit changer d'avis : cher donc bon concrètement. Par contre pour l'appartement, celui que je voulais était trop cher apparemment. Ce qui était bizarre, je notais la contradiction dans ma tête mais sans plus.
C'est donc dans l'idée de me trouver un colocataire pas trop chiant que je tombais sur l'annonce d'un certain L. Cooper. Drôle d'annonce qui me fit sourire, un appartement sympa avec une compagnie qui semblait presque invisible :
"Règle numéro un : pas un pied dans ma chambre.
Règle numéro deux : pas un pied dans ma chambre.
Règle numéro trois : Je fais la bouffe, mais tu fais la vaisselle.
Règle numéro quatre : Je ne baiserai pas avec toi."
Après quelques messages échangés, j’emménageais là-bas sans me poser de questions. J'espérais vraiment que la malchance allait arrêter de s'acharner sur moi parce que j'avais bien l'intention de commencer un nouveau chapitre de mon histoire.
- Pendant l'Académie:
- C'était pas avec Leevan le problème. Ils avaient réussi à plutôt bien s'entendre malgré son caractère de merde (au barman hein pas à lui) et puis ils avaient même adopté un chat ! Sa petit Apo' d'amour, il y pensait parfois, quand les larmes ne pouvaient pas se tarir en pleine nuit. Sa petite fourrure toute noire et ses roulettes qui grinçaient à chacun de ses zoomies. Elle devait être adulte maintenant. Est-ce qu'elle était encore vivante? Nash serrait parfois dans ses bras son tee-shirt en pensant à elle. C'était le meilleur souvenir auquel il pouvait encore s'accrocher.
Donovan aussi avait été un bon souvenir mais un jour le mécano' avait juste mis les voiles hors de la ville et Nash s'était de nouveau retrouvé uniquement entourés des pires connards qu'il ait connu. Des bons potes en apparence et au fond, surement qu'ils les aimaient quand même. Darren et Erik. Le caviar des harceleurs de l'Académie. Et lui avait, autant voir pire parce qu'au final, y a peut-être rien de pire que d'être horrible avec les uns juste pour la validation des autres. Probablement que s'il croyait en quelque chose, il serait persuadé de finir en enfer.
Mais son enfer était déjà ici. Dans les yeux de Zack qu'il harcelait, dans les bras de Zack dont il était tombé amoureux. Dans la violence de Zack lorsqu'il avait voulu le quitter.
On ne récolte que ce que l'on sème.
Les graines étaient plantées et enracinées depuis déjà bien longtemps.
Il était pas violent Nash. En tout cas, il ne voulait pas l'être. Mais ça devait être la pression qui l'avait fait éclater parce que ce soir là, quand il avait croisé Erik, la gueule tuméfié et le pantalon trempé d'urine, il avait espéré. Qu'Erik soit un vrai ami. Qu'il change d'avis. Qu'il soit comme lui peut-être.
- L'accusé est reconnu coupable de voies de fait sur la personne de Monsieur Adkins suite à son plaidoyer de culpabilité.
Cinq ans de prison ferme.
Il n'avait entendu ni sa mère pleurer dans les bras de son père, ni le marteau du juge, ni les policiers qui l'embarquaient. Son avocat lui avait à peine lancé un regard désolé mais la bataille avait été perdu avant même d'avoir commencé et ça toute la salle le savait. Un commis d'office contre les avocats de famille des Adkins? Autant espérer qu'un chihuahua l'emporte en 1V1 contre un mastiff.
La suite n'était qu'un vague tissu de brume dans lequel se mélangent les larmes de sa mère, l'ignorance de son père et ses rêves qui s'envolent.
- Si tu fais un bruit pendant la nuit, tu verras pas le jour.
Cinq ans à tenir dans cet enfer, avec Mika au-dessus de sa tête qui n'attendait qu'une bonne raison pour se défouler sur sa petite gueule. Puis quand il l'avait eu - merci à la terreur nocturne -, il ne l'avait pas manqué. C'était surement le seul procès que Nash avait gagné de sa vie, mais pour être honnête, il ne s'en souvient pas vu qu'il était au bloc pour une chirurgie crânienne. Un réveil chauve et des semaines de rétablissement plus tard, on lui avait retiré les bandages qui recouvraient plus qu'une blessure physique désormais. La rééducation n'avait pas pris très longtemps : atteinte au lobe frontal, "on a fait ce qu'on a plus mais il y a des chances qu'il ne regagne jamais totalement ses compétences émotionnelles". Niveau cognitif, c'était curieusement ok. Aucune atteinte moteur de même, sauf une petite difficulté à diriger précisément son bras gauche. Mais pour tout ce qui était capacité émotionnelle et sociale, curiosité, appétence artistique et musical, Nash semblait s'être enterré. Les médecins n'étaient pas décisifs quand à l'avenir de ces facultés atteintes "il y a surement également une part de psychologique, vous savez" qu'ils répétaient à sa mère.
Mais maintenant ça fait plus de trois ans et Nash foule pour la seconde fois le parvis de l'extérieur de la taule.
Une autorisation de sortie anticipée avait été accordé pour bon comportement. Ses semelles foulèrent le béton à l'odeur ferreuse tandis qu'il rejoignait la voiture de sa mère.
- Je t'ai trouvé un petit studio à Lifelam. C'est celui d'un ami, il veut bien te faire un loyer réduit. Je voulais que tu reviennes à la maison mais... tu sais. Ton père. Enfin bon, comme ça tu pourras retrouver tes amis ! Et puis tu connais la ville, je sais que tu y étais bien !
Ok, c'est tout ce qu'il dira du voyage.
La pluie qui s'écrase contre le carreau raisonnait d'un retour au point de départ.
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RPS terminés
➲ shadow dancing (dahlia)
➲ out of comfort zone (dahlia)
➲ waves of chaos (dahlia)
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