Le contact de sa voiture se coupait. Le moteur se taisait. Les mains sur le volants, celles-ci retombaient lentement sur ses cuisses. Le regard vide. Les pensées en boucle sur des choses plus sombres les unes que les autres. À quel moment c’était devenu aussi lourd ? Aussi insoutenable ? Un long soupire s’échappait de ses narines alors que ses paupières se fermaient le temps d’un instant. De toute façon, personne ne l’attendait dans cet appartement. Cette pensée tirait un sourire faible sur les lèvres gercées par les morsures. Il avait envie de pleurer. Aucune issue ou perspective ne se dessinait pour le quarantenaire. Pourtant, il avait toujours été une personne heureuse et motivée, que s’était il passé ?

La vie. Voilà ce qui était arrivé. La vie l’avait bouffé. Elle l’avait mâché, craché, ravalé et finalement vomit. Ses cicatrices n’étaient pas que visibles.

Et l’autre qui était parti.

Son sourire faible s’étirait un peu plus alors qu’une larme roulait lentement sur sa joue. Se frottant rapidement sa peau creusée par la fatigue du revers de la main, l’homme se décidait finalement à sortir de sa prison de metal. Attrapant ses clés, il les enfournait dans la porte et entrait. Refermant derrière lui. Ça lui sautait finalement aux yeux. De l’extérieur il ne l’avait pas réalisé. De la lumière. S’avançant, il posait ses clés sur le comptoir et regardait autour. Il n’y avait personne qui l’attendait. Alors, qui l’attendait ? Aucune réponse correcte ne se dessinait face à lui.

Jusqu’à ce qu’il la voit. Sa tête.

- Hugo ?

Sa propre voix lui semblait étrangère sur le coup. Trop lointaine. Surprise. Et en même temps, exterminée par la fatigue. L’homme inspirait profondément, ne sachant pas trop comment réagir. Beaucoup de questions se bousculaient dans son esprit : comment était-il entré ? Est-ce qu’il allait bien ? Est-ce qu’il avait mangé ? Et surtout… Est-ce qu’il allait resté ? Il priait de toutes ses forces pour avoir certaines réponses mais… C’était Hugo en face de lui. S’il réagissait trop fort, il allait fuir.

Parce qu’Ivan, il revoyait très bien Hugo fuit en tenant son chien tout contre lui. Il se souvenait du cri de l’animal. Son cœur se brisait une seconde fois en se souvenant de ça. Non. Cette vie commençait à se moquer trop fort de lui. Il n’allait pas pouvoir l’assumer longtemps. Quelque chose devait changer dans sa vie. Il ne savait pas comment mais il allait trouver une solution. Le but n’était pas qu’il implose.

- Hugo ?

Les yeux baissés sur la boite en plastique entre ses doigts ne bougèrent pas dans un premier temps. Bien sûr qu'il n'était pas surpris, il savait où il était.

- C'était pas fermé.

Ses doigts aux ongles courts mais propres - il avait pris le temps de se laver les mains dans l'évier, bonne manière apprises par l'habitant des lieux - clapotèrent contre le plastique inférieur noir, à la manière d'une pluie dévalant une gouttière. Il se faisait tard. Ivan rentrait toujours tard. Trop tard.

- C'est des sushis.

Pris dans le supermarché du coin. On est loin de la super qualité.
Ivan n'oubliait jamais de fermer sa porte. Parce qu'il était policier. Et que petit, il l'avait toujours vu vérifier. Mais là il avait toqué, était entrer sans forcer et sans voir personne. Inhabituel.

- Je sais pas utiliser des baguettes.

Il dit en posant la boite sur la table et en se levant pour aller chercher un verre d'eau qu'il remplit d'eau froide. Hugo fixe le fond de l'eau avant de sortir un deuxième verre. Ils étaient deux. Et c'était pour voir son père qu'il était là. Parce qu'il avait besoin d'un endroit calme et d'un peu de conseils. Et Logan était cool, mais c'était clairement pas le meilleur conseiller pour son type de problème. Ou de questionnement. Et il ne se voyait pas non plus en parler à ses supérieurs. C'était compliqué. Tout était toujours un peu compliqué avec le clebs.
Il revient en arrière, comme une vieille cassette qu'on rembobine, vient mettre un verre dans la main de son paternel en levant les yeux vers lui.

- Ça te dérange que j'sois là ?

Parce que sinon il pouvait repartir. Mais il avait même pris un sac avec des fringues de rechange. Pearly dormait dans son panier qu'il avait aussi traîné à la main, à côté du fauteuil où il était au préalable assis. Paisible comme lui ne l'était jamais. Comme si c'était juste une scène habituelle.
Wasn't.

Pas fermé ? La nuque du commissaire se tournait vers la porte alors qu’il repensait à sa matinée. Il se voyait, café en main, dossier dans une autre. Le chronomètre dans sa tête totalement affolé. Une porte qui claque et… Rien. Aucun souvenir de s’il avait ou non verrouillé ce verrou qui protégeait toute sa vie. En était-il arrivé à ce stade ? La démence commençait-elle à gagner son esprit qui avait toujours été apprécié de part sa vivacité ? Le doute émergeait lentement dans ses encéphales. Peu certain d’être satisfait par la réponse qu’ils sous-entendaient. Mais le plus important était que Hugo était là. Son petit garçon. Celui avec qui il avait couru dans les champs en riant à gorge déployé. Celui qui aujourd’hui, était devenu un homme adulte. L’époque où il pouvait le porter sur ses épaules lui manquait terriblement. Mais qu’importe finalement.

Les iris sombres du policier suivait des yeux son ancien bambin. Rapidement, la machine se remettait en route. Il ne pouvait rester figé dans le hall de sa propre maison. Retirant sa veste avec calme, il faisait ensuite de même, se retrouvant avec des chaussons dans les pieds. Ses doigts se refermaient sur le verre d’eau et là, son sourire paternel réapparaissait sur son visage. Sourire qu’il pensait avoir perdu il y a bien des mois.

- Tu ne me déranges jamais, Hugo. Sa main se déposait en un geste affectueux sur sa nuque. Délicatement. Lent. Et dans le champ de vision de son sauvage pour ne pas le brusquer. Merci pour le verre.

Se dirigeant avec lui vers la cuisine, il passait par le tiroir à couvert pour sortir deux jolies paires de baguettes. Se disant qu’elles seraient sûrement mieux que celles en bois fournies par le magasin. Si elles étaient encore fournies d’ailleurs.

- Je vais t’apprendre.

Venant s’assoir, les détails qui avaient changés dans le décor du quarantenaire ne lui avaient pas échappé. Un sac en plus. Le chien. Le panier. Est-ce qu’il était là… Pour de bon ? Ou seulement pour quelque jour ? Pire. De passage en coup de vent ? L’homme se forçait de ne pas trop espérer. L’attente et les espoirs étaient les pires crèves coeur qu’il subissait. Se mettant à sa droite, il ouvrait la main et lui montrait comment placer ses baguettes.

- T’en pose une dans le creux de ton pouce… Et l’autre au dessus, comme ça. Prend le temps de bien regarder et de prendre la position. C’est le plus dur mais une fois que tu sais faire ça, tu peux attraper tout ce que tu veux.

Qu’est-ce qu’il voulait lui en poser des questions. Elles brûlaient ses lèvres. Son œsophage. Son âme.

Il ne dérangeait pas. C'est ce qu'il disait, c'est ce que son attitude montrait bien qu'Hugo tente de déceler le contraire.
Il ne comprenait pas. Pourquoi lui même tenter de s'éloigner de son père qui ne lui avait rien fait. Pourquoi il cherchait dans la moindre de ses respirations, des raisons pour s'enfuir. Comme si la douceur et la gentillesse d'Ivan étaient une menace pour lui. Sa stabilité durement acquise. La stabilité chaotique.
Pas un geste mais ses pupilles contractées suivent le mouvement du bras. La prise sur sa nuque le tend, quelques secondes, avant que ses épaules ne se délient.
Oui.
Comme un chien en attente d'un coup qui ne vient pas. Qui ne viendra jamais.
C'est peut-être de ça dont il a peur. Qu'un jour, ça vienne. Quand il aura baissé la garde.
Pourquoi il ne lui a jamais dit ? Maman m'aime trop. Maman vient me voir le soir. Maman me gronde si je ne me dénude pas.
Parce qu'un garçon ça ne parle pas. Un garçon, ça ne pleure pas. Hugo ne pleure pas. Hugo ne pleure jamais.

Parti vers la cuisine, revenu avec des baguettes.
Hugo suit le moindre mouvement à la trace. Figé mais les yeux actifs.

- T’en pose une dans le creux de ton pouce… Et l’autre au dessus, comme ça. Prend le temps de bien regarder et de prendre la position. C’est le plus dur mais une fois que tu sais faire ça, tu peux attraper tout ce que tu veux.

Il essaye, rate, essaye encore, rate, gronde, fronce les sourcils.
Ça l'énerve mais il ne jette pas la chose. Ça réveillerait Pearly qui dort si bien et ça, il ne veut pas.
D'un tour de chevilles, le brun va s'asseoir devant la table, ouvre une boite et tente de saisir un nigiri.
Echec.
Il grogne, essaye.
Rate.
Plante ses deux baguettes à la verticale et avale son nouvel ennemi.

- C'est bon.

Il avise la chienne qui d'un coup parait plus réveillée, immobile mais les oreilles levées.

- ... C'est pas pour toi.

Il sent le regard brûlant de son père sur lui mais ne dit rien. Les conversations ce n'est pas son fort, mais il va falloir parce qu'il est venu pour une raison.

- T'as déjà été avec un garçon?

La scène lui semblait presque irréelle. Son fils et lui assit, à manger ensemble. Depuis le temps qu’il attendait de revivre un tel événement. Il aurait pu en pleurer de joie. C’est que l’homme était fatigué par la vie. Son travail ne le rendait plus heureux. Sa vie sociale était un désert sans nom. Ne parlons pas de sa vie amoureuse. Et sa vie familiale… Le chaos. Alors pour l’instant, l’homme de loi n’avait plus vraiment de source de plaisir. Il commençait à s’éteindre peu à peu. Sa flamme qui avait brûlé pour la justice, l’amour et la joie s’amenuisait à mesure que les jours avançaient.

Cela pouvait sembler égoïste, de chérir si fort un instant partagé avec son enfant. Il était son rayon de soleil, bien que ce dernier grogne tel un animal face à ses baguettes. Un sourire paternel se posait sur le visage de l’aîné de la pièce.

- Tu peux manger ça avec des couverts normaux si tu veux. Ou avec les doigts. Tant que tu profites de ton repas c’est tout ce qui compte.

En bon parent, Ivan aimait voir son enfant manger. Ça voulait dire qu’il allait bien. D’ailleurs, le commissaire avait toujours deux ou trois tablettes de chocolat au cas où son petit bout ne débarque. C’était un très bon objet de négociation la friandise chocolatée. Elle avait toujours fonctionné a merveille avec lui.

Il se mettait à tousser d’un coup. Manquant de s’étouffer avec un morceau de poisson cru. Frappant légèrement sa poitrine pour le faire passer, il posait son regard sur le petit brun. La majorité. Voilà ce qu’il avait. En réalité, Hugo n’était plus un enfant. Ivan idéalisait un passé dans lequel il avait été heureux. Mais ce passé n’existait plus. Il devait composer avec les êtres qui lui faisaient face, plutôt que de vivre dans la nostalgie. Une inspiration profonde venait gonfler ses poumons. Les conversations de ce genre, il ne les avait jamais eu avec lui.

- Heum… Oui. J’apprécie autant les hommes que les femmes. Il gardait quelques instants le silence. Et toi, Hugo ?

- Tu peux manger ça avec des couverts normaux si tu veux. Ou avec les doigts. Tant que tu profites de ton repas c’est tout ce qui compte.

L'autorisation tombe. Dans le fond c'est ça qu'il attendait.
Alors il se débarrasse fissa de ses baguettes pour attraper le nigiri avec ses doigts. Les doigts, ça lui parle. C'est plus maniable, plus facile et manuel. Les couverts c'était bon quand la nourriture était trop sale ou trop chaude. Tout le monde devrait manger avec les doigts, c'est ça qu'Hugo se dit en enfournant un morceau de sashimi supplémentaire. Hugo, il aime pas le wasabi. C'est vert, ça pique c'est bizarre. Pas friand du piquant le clebs. Mais la sauce ça va. Surtout la salée. Il ne comprend pas pourquoi les autres boivent de la sucrée. C'est une horreur. Et dans les animés ça n'existe pas. Il est presque sûr qu'au Japon ça n'existe pas. Mais c'est trop loin, il n'y est jamais allé. Alors le doute demeure.

Son père manque de s'étouffer et le lycéen s'arrête, reste en position fixe en levant juste les yeux pour vérifier qu'Ivan ne meurt pas des suites d'un bout de poisson cru trop agressif. Ok tout va bien, il parle. Son regard a changer, est-ce qu'il a dit une bêtise ?

- Heum… Oui. J’apprécie autant les hommes que les femmes. Et toi, Hugo ?

Ok bien il avait bien fait de venir. Ivan serait sa personne de référence. On apprend pas ça à l'école, enfin pour le peu qu'il en écoute il n'a jamais entendu parlé de ça.

- Sais pas. Non.

C'est plus "sais pas" que non.
Il essuie ses mains, boit un peu d'eau.

- Y a un homme. Mais il a une copine.

Le punk s'assoit en tailleur dans son fauteuil, regarde son chien puis les sushis, puis le chien intéressé par les sushis.

- C'est pas pour toi j'ai dis. Malade. Lève les yeux, on a dormi ensemble. Comment on sait qu'on aime ou pas les garçons. Et qu'est-ce qu'on fait quand on aime les garçons?

Cela dit pas sûr que ça l'aide. Après tout, Hugo n'avait jamais aimé de "fille" normalement. Aimé non. Parfois pour ça, il n'y a pas besoin d'aimer, ou alors sa mère l'aime trop.

De père ayant perdu son fils pendant des mois à une conversation sur les relations intimes, Ivan découvrait qu’il n’y avait visiblement qu’un pas. Mais l’homme prenait. Sans aucune condition, sans demander aucune explication ni justification. Il n’en avait que faire des absences. Le commissaire savait que la vie était trop courte pour s’entraver avec de la rancoeur. Il n’était plus tout jeune. Son visage était gravé par les années. Ses joues marquées par ses milliers de sourires. Entre ses sourcils, un pli qui soulignait le nombre de fois où il avait froncé les sourcils sous le coup de l’inquiétude.

En cet instant, malgré la situation pour le moins cocasse, Ivan était l’homme le plus heureux du monde. Il pouvait profiter de la présence de son enfant.

Patient, le commissaire laissait le temps à sa progéniture de trouver les mots. De se sentir assez à l’aise pour ouvrir son cœur et lui faire découvrir un petit peu son univers. Il y avait tellement de choses qu’il avait raté. Peut-être quelques questions qu’il aurait aimé esquiver… Mais s’il pouvait se montrer utile de part son âge et ses expériences…

- Il est gentil avec toi ?

Parfois, quand il voyait la manière de s’exprimer de son enfant, quelques questions lui venaient à l’esprit. Pour lui, Hugo était parfait. Mais Ivan, il en fréquentait des jeunes tous les jours. Et il voyait bien que son enfant ne ressemblait à aucun autre. Littéralement, aucun autre. Il lui rappelait toujours ce petit Hugo, alors qu’il ressemblait désormais à un homme.

- C’est difficile à savoir. Certains diront que le coeur bat plus fort. D’autres qu’on a des papillons dans le ventre. Moi je sais que je me sens heureux en présence de la personne, apaisé. C’est la personne à qui te penses en te réveillant ou qui peut te venir à l’esprit quand tu es distrait. Il n’y a pas de règles en amour. Je me doute que mes mots ne t’aident pas beaucoup. Mais l’amour c’est propre à chacun. Hm… Tu vois ton chien ? Tu l’aimes bien plus que tous les autres chiens ? Et tu sais pas expliquer pourquoi ? Et bien aimer quelqu’un c’est pareil.

L’homme essayait d’utiliser des mots simples pour que ce soit accessible. Mais lui-même avait mis du temps dans sa jeunesse à comprendre ce qu’était l’amour. Quoi que, la mère de celui qui lui faisait face l’avait séduite en un battement de cil. C’est qu’il pouvait être très faible.

- Garçon ou fille, tu peux faire des choses que tu aimes avec. Te promener, jouer aux jeux vidéos, aller chasser des insectes… Ça, c’était une référence à l’enfance. Mais il pouvait pas s’en empêcher. Tu peux faire ce que tu veux.

Gentil ?
Hugo repense à la fois où il l’a hébergé. Y avait rien de méchant. En tout cas, y avait pas eu de douleur et c’est ce que lui considérait comme de la méchanceté et de l’agressivité.

- Il m’a donné de la pizza. Et on a joué au baseball. Comme quand j’étais petit.

Donc oui ? Surement.
Hugo passe les regards noirs auxquels il a récemment eu le droit, parce qu’il n’a simplement pas réussi à en comprendre l’origine, l’explication et la justification.
Hugo écoute les oreilles bien dressées (ou plutôt c’est comme ça qu’il se sent) les explications de son père. Ca parait aussi clair que flou mais c’est un peu comme s’il saisissait l’idée, car il hoche la tête. Le regard posé ailleurs, vers le coin bas du canapé. Beaucoup plus concentré que s’il le regardait directement. La référence à son chien lui fait tanguer la tête.

- Je l’aime plus que les autres chiens parce qu’elle est à moi, depuis longtemps et parce que c’est mon amie. Mais un humain peut pas être à un autre humain à part si c’est son enfant.

Maman lui dit souvent qu’il est à elle.
Ca sonne comme ça. Hugo n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui ne fonctionne pas mais il essaye au maximum de comprendre. Pearly s’agite, puis se recouche, baisse un peu les oreilles quand il la regarde.
Ce qu’on veut.

- Même toucher l’autre aux parties intimes ?

Il savait ce que ça voulait dire. Vaguement. Hugo ne regardait pas beaucoup de films. Ne parlait pas aux autres enfants et autres jeunes. Ce n’était pas quelque chose qui avait vraiment été abordé à l’école ; enfin, la reproduction il comprenait, il savait comment on confectionne un enfant mais parler de plaisir et de désir surtout avec le même sexe ça lui était difficile… accessible. Au final, le jeune homme était isolé, trop isolé pour que ces choses facilement accessible aux autres le soient à lui. Il n’avait pas non plus accès à internet librement. C’était compliqué. Et ce n’était pas des choses sur lesquelles on fait des recherches.

- On peut faire ça avec un autre garçon même s’il a une copine ? Enfin c’était avant mais je sais pas si il avait déjà sa copine. Elle est gentille, je l’ai vu mais lui il m’a pas parlé. Le chiot semble pensif quelques secondes, ses sourcils se froncent, comme en proie à un lourd questionnement intérieur, Je sais pas si j’ai fais quelqu’chose de mal ou qui fallait pas. Je comprends pas trop.

Il se sent de plus en plus en marge et c’est le contact avec les autres qui lui fait s’en rendre compte. C’est aussi pour ça qu’il l’évite.

- J’aime pas être avec les gens c’est compliqué.